Non aux condoms dans les écoles
Après deux années de tergiversations, le Regroupement scolaire confessionnel – RSC, parti au pouvoir à la CECM, rejette finalement les distributrices de condoms dans ses écoles, et ce, en dépit de la volonté contraire des deux tiers des parents de la plus importante commission scolaire du Québec.
Un sondage mené auprès de 711 parents sur leur opinion en matière d’éducation sexuelle dont les conclusions ont été révélées au cours d l’assemblée des commissaires de la CECM, faisait savoir aux élus que 69 pour cent des parents sont en faveur des condoms dans les écoles. Par la suite, le débat tant attendu entre le RSC et le Mouvement pour une école moderne et ouverte (MEMO) a été si serré que le président François Ouimet (RSC) a dû trancher en votant contre les distributrices.
Constance Leduc, la commissaire du MEMO qui a piloté ce dossier controversé depuis près de deux ans, semblait bouleversé d’avoir perdu la bataille par une seule voix. Le MEMO avait toutefois omis d’exiger la présence d’un membre de son équipe, la commissaire Lucie Rodrigue, retenue à Québec par son travail. Avec elle, la proposition « historique » aurait été adoptée.
Ainsi, 12 pour cent des élèves du secondaire I ont déjà eu des relations sexuelles, une donnée qui grimpe à 40 pour cent en secondaire IV et à 60 pour cent en secondaire V; 7000 adolescents vivent une grossesse chaque année au Québec; de 10 à 15 pour cent des jeunes femmes de moins de 20 ans ont déjà été infectées au chlamydia, la première cause d’infertilité féminine; etc.
En sortant de la salle du conseil des commissaires de la CECM, rue Sherbrooke, une future enseignante a confié, un peu découragée : « J’ai eu l’impression que les commissaires se soucient très peu des élèves lorsqu’ils font leur travail.
(21 octobre 1992, La Presse)

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