La coiffeuse et le jeu de « bagatelle » du barbier voisin
La Cour accorde à une cliente brûlée $250 pour souffrances et $5 pour cicatrices
L’appareil « Eugène »
Si bon semble à la coiffeuse de se distraire à jouer de la « bagatelle » en attendant la cliente, elle peut certes le faire, mais elle veut prendre toutes les précautions voulues pour empêcher un accident toujours possible, il lui faudrait éviter de se livrer à ce passe-temps lorsque la cliente est sur la chaise avec le frisoir électrique sur les cheveux.
C’est ainsi, d’ailleurs, que Germaine Gagné, du Prince Beauty Parlor, de Verdu, vient d’être condamnée à payer une indemnité de $40 à dame Carol Burton, qui s’est fait brûler le cuir chevelu en se faisant friser les cheveux par la défenderesse. Elle avait bien réclamé une indemnité de $175 mais le Tribunal ne lui accorde que $40, soit $10 pour honoraires conformément au Code civil, dispositions contre tout propriétaire en charge d’une chose qui cause des dommages, plus les dommages.
Quant à l’action en garantie, le tribunal la rejette en considérant que la demanderesse en garantie (la Supertest) était propriétaire des pompes et réservoirs à essence qui ont causé l’accident et qu’elle en avait gardé le contrôle absolu et exclusif quant au mécanisme intérieur, bien qu’elle eut confié les pompes au garagiste ; que le garagiste n’a commis aucune faute et, enfin, que la preuve démontre que l’explosion a eu pour cause des lacunes dans le mécanisme intérieur des pompes appartenant à la Supertest et sur lequel le garagiste n’avait aucun contrôle.
Une concession et quelques faits
Le procès de Roger Péladeau, ajourné au 29 mars 1939, en fin de semaine à la demande de Maîtres Lucien Gendron et Ulric Laurencelle, avocats de la défense, promet d’être intéressant. On sait déjà que le prévenu est accusé d’avoir falsifié un chèque de $1,100 et le changeant au joli chiffre de $6,100 et d’avoir réussi à l’escompter au bureau-chef de la Banque Canadienne Nationale, pour être appréhendé au moment où il se préparait à voler à New-York.
D’après les détectives qui ont opéré l’arrestation de Péladeau, ce dernier aurait loué une concession à l’exportation mondiale de New York, qui doit ouvrir en mai prochain, afin d’y vendre des images de Notre-Dame-de-la-Prospérité. De fait le prévenu avait déjà fait imprimer un million de ces images pour les vendre aux touristes du monde entier visitant cette exposition.
Rendez-vous au milieu du pont
Jean-Paul Hogue, accusé de chantage, était traduit devant le juge J. – C. Langlois, samedi matin, et ce tribunal, après avoir exigé un cautionnement de $950, fixait au 14 mars l’enquête judiciaire du prévenu. Hogue aurait menacé M. Roméo-C. Turcot, bijoutier de Longueuil, de maints scandales s’il ne lui remettait immédiatement une somme de $150, mais ce fut l’inspecteur en chef Hilaire Beauregard, de la police judiciaire provinciale, qui apporta la somme demandée par l’inculpé à un rendez-vous sur le pont Jacques-Cartier. Et le nommé Hogue échangea une liasse de découpures de joyaux pour de menottes.
(Cette chronique judiciaire de Montréal date du 13 mars 1939).
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