Morin et la GRC

Morin et la GRC

Claude Morin causait, la GRC payait

L’ancien ministre et stratège constitutionnel du gouvernement Lévesque, Claude Morin, a avoué hier, le 7 mai 1994 avoir eu plusieurs rencontres avec des agents des services secrètes de la GRC entre 1974 et 1977, rencontres en échange desquelles la police fédérale lui a versé des sommes d’argent.

Dans un texte qu’il a fait parvenir aux médias hier, M. Morin admet qu’il a touché de 500$ à 800$ par rencontre au cours de cette période, mais soutient qu’il n’a jamais fourni de renseignements sur le Parti québécois. D’autres sources ont cependant indiqué que M. Morin a touché jusqu’à 6 000$ par mois pendant toutes ces années.

C’est lors d’une entrevue à Radio-Canada plus tôt cette semaine que l’ex-ministre des Affaires intergouvernementales du gouvernement Lévesque a admis avoir entretenu des liens avec le Service de sécurité de la GRC. Son communiqué visait à donner sa version des faits avant la diffusion du reportage du journaliste Normand Lester à la télévision d’État hier soir.

Selon M. Morin, les discussions avec les agents secrets de la GRC portaient exclusivement sur les risques d’infiltration d’un éventuel gouvernement souverainiste ou du PQ par des puissances étrangères. Elles se sont poursuivies même après que Morin eut accédé au conseil des ministres en 1976.

M. Morin affirme qu’il avait déjà prévenu le chef du Parti québécois René Lévesque en 1975 et qu’il lui en a reparlé brièvement en 1979 et 1981.

Cette version a cependant été contredite par deux anciens collaborateurs de l’ex-premier ministre lors d’entrevues avec La Presse hier. Selon ces sources, M. Lévesque n’été mis au courant des liens secrets de son ministre qu’en octobre 1981.

(Publié dans La Presse, le 8 mai 1994)

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GRC, logo et armoiries. Photographie libre de droits.

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