La chute du dollar
La chute du dollar canadien fait mal au Canadien de Montréal et aux Expos
Bien qu’ils paient des millions de dollars américains à leurs joueurs vedettes, les grandes équipes de Montréal ne se sont pas prémunies contre la dégringolade du dollar. Si bien que l’équilibre budgétaire du Canadien de Montréal et le nouveau stade des Expos apparaissent en péril.
Lorsque le Club de hockey Canadien a préparé le budget de sa prochaine saison, en février dernier, il a parié sur un dollar à 69,93 cents US. « On pensait même que c’était une hypothèse conservatrice et que le dollar prendrait de la valeur. Tous les économistes affirmaient que notre devise était sous-évaluée », dit Fred Steer, vice-président, finance et administration.
Le scénario s’est déroulé autrement. À la fermeture des marchés, le 18 août 1998, le dollar valait 4,49 cents de moins que cette hypothèse conservatrice – 65,44 cents US, en baisse de huit centièmes sur le cours de lundi.
Les Expos de Montréal, de leur côté, ne sont pas plus mis à l’abri d’une baisse du dollar. Mais leurs finances s’en tirent mieux pour l’instant, selon Laurier Carpentier, vice-président exécutif, développement.
La masse salariale des Expos est de 9 millions $ US, la plus petite de toutes les équipes des ligues majeures de baseball. Aux salaires des jeunes joueurs de Montréal s’ajoutent les fais de séjours et de déplacement aux États-Unis ainsi que les coûts d’exploitation des clubs-écoles.
Des revenus de 19 millions $ US en droits de télévision et en paiements de péréquation (des clubs riches aux clubs pauvres) compensent toutefois les dépenses en dollars US. «Les pertes de change ne sont pas significatives», assure M. Carpentier.
Mais les Expos se préparent peut-être à des lendemains difficiles. C’est que leur projet d’un stade de 250 millions au centre-ville de Montréal, préparé en mai 1997, repose sur un dollar à 76 cents US. En plus, l’équipe de Claude Brochu prévoit payer quelque 50 millions US en salaire à de grosses vedettes qui sauront attirer les foules. « La baisse du dollar est un effet à court terme d’ici l’an 2001, le dollar va se replacer», dit M. Carpentier. Un commentaire qui ressemble étrangement à une supplique.
(Tiré de La Presse, texte publié le 19 août 1998).

Voir aussi :