Les nations prouvent qu’elles sont unies : Accord général sur la charte des Nations Unies
La charte des Nations Unies : San Francisco. À 10h30, heure du Pacifique (1h 30 heure de l’Est), M. Wellington Koo, président de la délégation chinoise à la Conférence de sécurité des nations unies, a signé, le 26 juin 1945, la charte de l’organisme international de sécurité (Nations unies) approuvée à l’unanimité à 10h50 hier soir (heure de l’est). C’est ainsi que la Chine, première victime de l’agression japonaise, a été le premier État à signer la charte destinée à prévenir les agressions.
M. Koo s’est dit très honoré et profondément ému en ce grand jour.
« J’ai, a-t-il déclaré, la confiance et la certitude que le nouvel organisme de sécurité fondé sur la victoire de l’Europe et la défaite prochaine et définitive du Japon, pourra épargner à la postérité les horreurs des guerres répétées, lui assurant les bénédictions de la paix et de la prospérité.
Le Canada est neuvième dans l’ordre des états signataires. Ses principaux délégués, le très honorable M. King et l’honorable M. St-Laurent, signèrent en son nom la charte, le statut de la Cour internationale de Justice et l’accord sur la commission préparatoire.
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La plus grande différence entre la charte du nouvel organisme et le pacte de l’ancienne Société des nations, c’est la disposition qui oblige les membres à garder les armées à la disposition du conseil de sécurité, pour appliquer les décisions de ce dernier, s’il le faut pour le maintien de la paix. La grande faiblesse de la Société des nations, c’était qu’elle manquait des moyens nécessaires pour imposer ses décisions.
Une autre différence c’est que la Société des nations ne pouvait agir qu’en présence d’une agression déclarée. Le nouvel organisme peut intervenir dès que la paix est menacée, avant même tout acte de guerre. L’Assemblée et le Conseil de la Société avaient des pouvoirs analogues. Mais le Conseil de sécurité n’aura qu’une fonction : la police du globe; sur la paix et la sécurité, l’assemblée n’aura que le pouvoir de délibérer et de recommander.
(C’est arrivé le 26 juin 1945).
