Les chapeliers en grève dès cette semaine
L’Union des Chapeliers de Montréal, affiliée à la Fédération américaine du Travail a officiellement accusé hier soir deux manufacturiers de chapeau de « geler » leurs employés à leur travail ou d’en exclure d’autres. Les autorités des employés unis ont déclaré que si un arbitre n’est pas nommé pour étudier la question, la grève sera déclarée jeudi.
L’Union représente environ 1200 employés de l’industrie du chapeau et les deux manufactures concernées sont Anadele Hat Inc. Et La-Salle Hat Inc. Les deux compagnies emploient quelque 100 chapeliers.
M. Maurice Silcoff, président de l’Union a fait part de ses griefs à M. Cyprien Miron, conciliateur provincial et a déclaré qu’à date, les compagnies se sont opposées à la nomination d’un arbitre impartial, ce qui rend les négociations très difficiles.
Le prix de la chaussure se maintiendrait cette année
Personne ne saurait prévoir l’avenir de la chaussure au pays, surtout en ce qui concerne le prix qu’elle se vendra.
D’aucuns sont d’avis que nous paierons plus char, d’autres parlent de prix stables, et très peu entrevoient la possibilité de prix réduits de quelque façon que ce soit.
Clairement, la question a été posée hier à M. Côté, le président de la section Montréal des Manufacturiers de Chaussures, par téléphone à M. Louis Deslauriers, de Montréal, président de l’Association Canadienne des Détaillants de Chaussures, ainsi qu’à plusieurs autres intéressés directs de cette importante industrie. La réponse la plus commune est celle-ci :
Le prix du cuir et des accessoires a augmenté depuis quelques années – certains disent qu’il a doublé – le coût de la main-d’œuvre a aussi augmenté considérablement, et ces prix sont stables depuis plusieurs mois, sans aucun signe de fléchissement prochain.
À moins d’erreur donc, on peut prévoir que, si les prix ne baissent pas cette année, il est assez plausible que leur prix élevé ne tombera pas, et leur niveau actuel de prix ne tombera pas.
Autre version
Un autre négociant interrogé est du même avis que les précédents. Mais il va plus loin : Le prix de la chaussure, comme d’ailleurs les prix de toutes les denrées, est ce qu’en fait le consommateur : celui-ci laisse la marchandise sur les tablettes, et le le prix baisse ; tous se jettent sur la même marchandise, et le prix monte d’autant. Inutile donc d’insister et de dicter au consommateur la ligne de conduite qu’il doit suivre s’il veut faire tomber le prix.
Présentation
D’un autre côté, rien n’interdit au détaillant d’activer la vente, et un des moyens de ce faire est la présentation des marchandises, assure Walter Kohn, de l’agence Erwin Wasey (New York) qui vient de s’acquérir une réputation par suite de l’enquête qu’il a dirigée auprès du consommateur américain dans le domaine de la chaussure. Kohn a établi deux points : Le détaillant ne tente pas suffisamment de présenter attractivement sa marchandise ; il ne convainc pas assez son client que son premier but non pécunier est de le satisfaire par la vente d’une paire de chaussure qui s’ajuste parfaitement.
La réponse est donc assez simple : présenter la marchandise sous un jour attrayant ; convaincre le consommateur qu’on recherche autant le confort de ses pieds que le profit dérivé de la vente.
Les enfants
Monsieur Kohn est du même avis que les autorités médicales entendues au cours de ce congrès, qui est en même temps l’assemblée annuelle de l’Association des Détaillants de Chaussures du Canada. Ces médecins ont, sans contradiction, insisté sur la nécessité de vérifier la pointure des chaussures d’enfants, chaque mois, et sur un examen médical des pieds, au moins une fois par année durant la croissance. Les détaillants de chaussures pourraient donc faire bon état de ces recommandations, sans toutefois insister sur la valeur du « rayon X », mise en doute par l’A.M.A, et plusieurs autres autorités.
Résolution
Ce congrès national des détaillants de chaussures se termine ce soir. Une résolution a cependant été adopté hier après-midi, qui devrait avoir des répercussions sur tout le tableau « pédestre » national.
Cette résolution en effet vise à la formation d’une clinique nationale d’hygiène des pieds, dont l’objectif serait d’améliorer les habitudes d’hygiène des pieds chez les Canadiens de tous âges.
Ce comité a été approuvé en principe par les détaillants, les tanneurs, les manufacturiers, et les voyageurs de commerce en chaussure. Les détails n’en ont pas encore été arrêts, mais le principe est accepté, et le gouvernement sera prié d’agir sur ce très important sujet.
(Ce texte date du 8 février 1950).
À compléter la lecture :