Québec abolit la censure

Québec abolit la censure

Aux termes de ce qui est pratiquement une nouvelle version du projet de loi-cadre du cinéma, la censure du cinéma sera complètement abolie au Québec.

Le ministre des Affaires culturelles, M. Denis Hardy, a en effet déposé hier soir, le 11 juin 1975, en commission parlementaire plusieurs dizaines d’amendements de son projet de loi No 1, après que l’Assemblée nationale l’eut adopté en deuxième lecture.

Les amendements, fort nombreux, ne modifient pas l’économie générale du projet de loi-cadre. Cependant en transforment la portée, à plusieurs égards.

L’innovation la plus inattendue est l’abolition complète de la censure des films.

Service d’information

Le Service d’information et de classification des films devra obligatoirement visionner un film avant sa présentation au Québec. Mais devra se contenter de lui coller une étiquette. « Pour tous », « pour adultes et adolescents », « réservé aux adultes ».

Tout au plus, le Service d’information et de classification des films pourra-t-il exiger que le film soit précédé d’un avertissement aux spectateurs. Cela s’il juge qu’un film réservé aux adultes est susceptible de choquer des spectateurs.

Le ministre des Affaires culturelles, M. Hardy, a souligné que le projet de loi se conforme ainsi – 13 ans après – aux recommandations du rapport Régis de 1962. Le projet en abandonne  la notion de censure au profit de celle de classement et d’information.

(C’est arrivé le 11 juin 1975).

Censure de guerre (septembre 1939)

La première intervention publique de la censure a pour objet de demander aux journaux de ne pas mentionner les noms des étrangers gui sont arrêtés comme suspects. L’objet principal de cette discrétion est de prévenir des injustices difficiles à réparer. Parmi les personnes ainsi appréhendées, il y en a gui auront à subir leur procès pour espionnage. D’autres gui seront internes dans les camps de concentration. Cependant un certain nombre qu’on libérera dès que l’autorité aura constaté qu’elles sont en règle avec la loi canadienne. Il serait sage que la population imita cette discrétion de la police et des journalistes.

En temps de guerre, la prudence exige qu’on prenne certaines mesures rigoureuses de protection contre les citoyens de pays ennemis qui ne veulent ou ne peuvent pas retourner dans leur patrie. Le sort de ces gens est assez pénible pour qu’on ne l’aggrave pas par des racontars mensongers ou des commérages sans fondement. Ceux qui se croient justifiés et signalent des présences ou des activités suspects doivent confier leur délation à des officiers compétents, magistrats ou policiers. Ce qui les protégera eux-mêmes contre tout recours en justice.

Censure au Québec
Censure au Québec. Photo : GrandQuebec.com.

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