Le blocus des routiers fait tache d’huile
Hier, le 8 octobre 1999, le blocus imposé par un millier de camionneurs s’est étendu à la métropole, après avoir causé de graves pénuries d’aliments et d’essence en Abitibi-Témiscamingue et en Mauricie.
Toute la journée, des dizaines de propriétaires de véhicules lourds sont partis en convois dans les raffineries de pétrole et où arrivent les marchandises : le port de Montréal ainsi que les gares de triage du CN et du CP. Ils ont décroché leur remorque et refusent de livrer quoi que ce soit, du moins tant que Québec ne changera pas la loi pour leur permettre de se syndiquer et d’améliorer leurs conditions de travail.
Déjà, après cinq jours de la « grève » lancée par la CSD, une centaine d’épiceries d’Abitibi-Témiscamingue et de Mauricie n’ont plus de lait, plus de fruits et légumes ni de viande, rapporte Michel Nadeau, du Conseil de distribution alimentaire. Quant aux stations d’essence de ces régions, elles seront totalement à sec dès cet après-midi, prévoit le porte-parole d’Esso, Pierre Desrochers. Sans oublier les usines, notamment celles de sciage et de pâtes et papiers, que le manque de pièces et de matière première forcera à renvoyer des employés chez eux.
« On ne va pas discuter avec quelqu’un qui est en train d’affamer la population », a lancé le premier ministre Lucien Bouchard, qui a néanmoins demandé une enquête de la Régie de l’énergie sur le prix de l’essence en région.
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