Des bourdes de l’État
Le vérificateur général du Canada, Denis Desautels, a innové en publiant un rapport annuel qui comprend un dose d’éléments anecdotiques, tout en donnant de sombres exemples de l’énorme gaspillage qui sévit encore au gouvernement central. Les vérificateurs provinciaux en ont autant à raconter sur l’administration des provinces.
Ainsi, un chantier naval de Terre-Neuve a présenté une soumission inférieure de 71 dollars à celle d’un chantier de la Nouvelle-Écosse pour la réparation d’un navire de la garde côtière amarré en Nouvelle-Écosse. La plus bas soumissionnaire l’a emportée et le gouvernement a payé plus de 30 mille pour les coûts du voyage de Terre-Neuve.
Au total, 17 mille fonctionnaires fédéraux partagent la responsabilité de la gestion du matériel, des crayons aux avions, et le gouvernement a dans ses entrepôts des marchandises valant entre 8 et 10 milliards, dont la seule possession lui coûte entre 2 et 2,5 milliards par année. Le ministère de la Défense possède 1, 7 milliards de stock de plus qu’il n’en aura besoin au cours des quatre prochaines années.
Par ailleurs, un projet informatique appelé l’Amélioration du système d’approvisionnement des Forces canadiennes coûtera 100 millions de plus que les 295 millions prévus et « ne sera peut-être jamais mené à terme ».
Pauvres contribuables…
(Texte publié le 27 novembre 1996 dans La Presse).
