Bouchard rejette l’unilinguisme

Bouchard rejette l’unilinguisme français

Les militants péquistes peuvent faire leur deuil d’un retour à l’unilinguisme français au Québec aussi longtemps qu’ils auront Lucien Bouchard comme chef. Le premier ministre a en effet été on ne peut plus clair : pas question de rétablir l’unilinguisme, même si c’est ce que prévoit le programme du Parti québécois.

« Le retour à l’unilinguisme avec une clause dérogatoire, je vous le dis franchement, ne comptez pas sur moi pour faire cela », a déclaré M. Bouchard devant 400 membres du PQ-Montréal-Ville-Marie. C’est qui, dit-il, si le Parti québécois a une responsabilité première, profonde et fondamentale envers la promotion de la langue française, il a aussi une responsabilité fondamentale en ce qui concerne la crédibilité démocratique du Québec et l’intégrité de sa  réputation comme État démocratique. Et ce celles-ci s’entacheraient par de nouveaux affrontements.

Les militants du nord et de l’ouest de la métropole ont accueilli ces propos poliment, mais sans grand enthousiasme. On considère plusieurs d’entre eux comme des « purs et durs » dans le dossier linguistique. Ils réclament notamment l’abolition de la loi 86 et le retour aux dispositions initiales de la Charte de la langue française.

Déroger la Constitution ?

Pour ce faire, il faudrait en effet déroger à la Constitution en recourant à la fameuse « clause nonobstant », une procédure qui avait causé un tort considérable à Robert Bourassa en 1989. Le Canada anglais en avait été ulcéré et d’aucuns attribuent l’échec de l’accord du lac Meech à la grogne qui s’en était suivie.

La loi 86, actuellement en vigueur, est une mauvaise loi, tranche le chef souverainiste. Mais revenir à l’unilinguisme serait selon lui aller à l’autre extrémité du spectre. Il préfère chercher une solution entre ces deux pôles, assurer le maintien de l’harmonie sociale et, surtout, éviter une nouvelle guerre linguistique.

(Publié le 28 septembre 1996 dans le Journal de Montréal).

Centre des Sciences de Montréal, Game On
Centre des sciences de Montréal, exposition Game On. Photo : GrandQuebec.com.

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