
Bilinguisme : 16 conservateurs refusent de suivre leur leader
Ottawa – Le Crédit social a pris tout le monde par surprise, hier, le 6 juin 1973, en s’abstenant de se prononcer sur la résolution Trudeau sur le bilinguisme, qui fut adoptée par 214 voix contre 16.
Cette tactique a fait dire à M. Claude Wagner que les créditistes et les libéraux avaient comploté pour que les conservateurs soient les seuls à montrer une certaine dissidence.
Le député de Saint-Hyacinthe a qualifié cette stratégie de « veulerie » ajoutant que les créditistes avaient adopté une attitude qui le faisait « vomir ».
« Ils n’ont pas voulu prendre la défense des intérêts des Québécois. Ils sont restés sur leur derrière », a-t-il dit.
Avant le vote final sur la résolution Trudeau, les créditistes ont vainement tenté de faire adopter un amendement préconisant la création de services et de ministères parallèles dans les deux langues officielles. La proposition fut rejetée par 227 voix contre 11, les créditistes ayant été incapables de recruter un seul appui chez leurs adversaires.
En votant contre la résolution Trudeau, 16 députés conservateurs ont ainsi ignoré une directive de leur chef.
La résolution Trudeau contient les neuf critères qui régiront la mise en œuvre du bilinguisme dans la fonction publique fédérale. Elle engage le gouvernement à créer des unités de travail de langue française « là où c’est possible » à l’extérieur du Québec, à fignoler les cours de langue et à intensifier le recrutement des francophones bilingues.
M. Robert Stanfield avait suggéré d’incorporer les critères de la résolution Trudeau à la Loi sur les langues officielles et à la Loi sur l’emploi dans la fonction publique, quitte à appuyer la proposition libérale si son amendement était rejeté.
L’amendement Stanfield fut défait par 143 voix contre 96, les conservateurs ayant rallié l’appui de l’indépendant Roch LaSalle (Joliette) et de deux députés néo-démocrates.
(C’est arrivé le 6 juin 1973)
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Mouvement Québec français, défilé en 2011. Photo : © Serge Keln.
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