Des nouvelles pas fraîches

De la bière et du raseur à domicile…

De la bière et du raseur à domicile…

De la bière bue chez Miss Fontaine et du raseur à domicile sans permis obligatoire

Invitation à boire de la bière qui finit par un vol : Une enquête judiciaire qui se termine par un procès sommaire

Miss Frances Fontaine, 409, rue Mayor, accusée d’avoir volé une somme de $10 dans les goussets de Roméo Paquin, 5489, deuxième avenue, Rosemont, devra subir son procès devant le tribunal des convictions sommaires, le juge Gustave Marin, hier, ayant décidé que la preuve ne légitimait pas un procès par voie d’enquête judiciaire. Le tribunal renvoya en plus le chef de vol sur la personne pour y substituer un vol simple.

Un témoin de la poursuite, M. Eugène Lesage, 954, rue Maisonneuve, appelé à témoigner par par M.L-P. Mercure, avant du service de la police, déclara qu’il accompagnait Paquin au logis de la prévenue, après avoir été invité par son « supposé » frère, à vider quelques bouteilles de bière, le matin du 14 octobre 1939. Ici, le témoin explique au tribunal :

  • On nous a présenté madame Fontaine, et je vis que Paquin commençait à lui faire de l’œil. Je lui fit des remontrances, mais in continua.
  • Avez-vous vu Paquin entrer dans une chambre ? Demande le juge Marin.
  • Non, mais je le retrouvai couché seul deux heures plus tard et il me dit : « Mon argent est parti ». Il lui restait treize cents. Moi, je n’ai eu connaissance d’aucun « arrangement ».

À ce stage, Maître Mercure déclara :

  • Il est impossible de prouver un vol sur la personne, mais je crois que le plaignant a bel et bien été volé dans cette maison.
  • J’ordonne le procès sommaire de l’inculpée sous une accusation de vol simple, conclut le le juge Marin, Paquin a pu payer de la bière, comme il le prétend, et devait recevoir sept dollars de monnaie. Il n’y a pas eu de compensation, même pour les trois dollars, et je fixe le procès au 2 novembre 1939.

Raseur à domicile sans permis

Wilfrid Godon, 209, rue Saint-Augustin, figaro accusé d’avoir barbifié ses semblables à domicile sans le permis obligatoire de Concordia, était traduit hier devant le juge Maurice Tétreau, par Maître Lucien Bourbonnais, avocat du comité conjoint des maîtres – barbiers. Le prévenu protesta de son innocence et son procès fut fixé au 3 novembre 1939. Deux autres prévenus, L. Gagon, 864 est, rue Rachel et Harry Shestonsky, 1972, rue Centre, accusés d’avoir tenu leur boutique de barbier ouverte après 7 heures du soir, s’avouèrent couples, et le tribunal imposa à chacun l’amende habituelle et le paiement des frais ou, à défaut, une peine de prison de huit jours. Il en a coûté près de $10 à ces messieurs du blaireau pour avoir oublié de verrouiller leur porte à l’heure fixée par la loi.

(Texte de la Chronique judiciaire, paru dans le quotidien montréalaise Le Canada, vendredi, 27 octobre 1939).

Pour en apprendre plus :

Je serais un grand fou, si je donnais ici au lecteur toutes les anecdotes curieuses et caractéristiques qui ont amusé la soirée : je publierai cela dans dix ans.(Stendhal Mémoires d’un touriste.) Photographie de Megan Jorgensen.
Je serais un grand fou, si je donnais ici au lecteur toutes les anecdotes curieuses et caractéristiques qui ont amusé la soirée : je publierai cela dans dix ans.(Stendhal Mémoires d’un touriste.) Photographie de Megan Jorgensen.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *