Les Bernonville en liberté : Ottawa ordonne leur libération
Le commandant Jacques Dugé de Bernonville, sa femme Isabelle et ses filles Catherine et Josiane, détenus tous quatre depuis le 2 septembre dernier aux quartiers de l’immigration à Montréal et menacés de déportation en France, sont libres depuis ce matin, à 9 heures. Pour la première fois depuis quinze jours, ils respirent le vivifiant air de septembre, dans le pays libre qu’est le Canada.
M. Jean Bonnel, l’un des fidèles amis de la famille de Bernonville, a annoncé tôt ce matin la nouvelle de leur libération sous cautionnement. Malgré les nouvelles adverses, malgré les décisions de l’honorable juge J.- A. Campbell, rendue publique hier et maintenant la détention du commandant et des trois membres de sa famille, il n’avait pas perdu confiance. Il demeurait convaincu qu’un coup de vent viendrait dissiper les nuages sombres.
Un acte du gouvernement
L’éclaircie s’est produite hier soir, le 17 septembre 1948. Me Bernard Bourdon, C.R., l’un des quatre avocats des de Bernonville, a victorieusement plaidé la cause de ses clients. Il l’a fait par téléphone avec le gouvernement fédéral. Il a obtenu qu’ils soient libérés en fournissant un cautionnement global de $5000. Cette libération vaut pour toute la durée des procédures judiciaires. La seule condition posée est que les quatre des Bernonville se rapportent une fois par semaine aux quartiers de l’immigration canadienne de la rue Saint-Antoine.
L’audition de la cause d’habeas corpus a été amorcée en Cour supérieure le 8, puis le 14 septembre. Elle reprendra le 29 prochain.

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