Avance de l’heure

Unanimité nécessaire pour l’avance de l’heure

Aurons-nous l’été prochain l’heure légale ou l’heure solaire? La question vient de se poser définitivement car déjà les dépêches nous apprennent que des villes voisines, Ottawa par exemple, ont décidé de pratiquer de nouveau l’économie de la lumière artificielle.

Cette réforme que nous devons à la guerre a ses chauds partisans comme elle a ses détracteurs. L’important n’est pas toutefois d’en discuter les mérites et les défauts. Le ferait-on d’ailleurs que cela n’avancerait à rien puisque les villes et les municipalités ne consultent pas les contribuables avant de l’imposer.

L’important, au contraire, est d’en venir à une entente et de mettre fin à la situation ridicule qui a prévalu l’année dernière. Si l’on est fermement convaincu que le Canada ne peut retirer que des avantages de cette mesure, qu’elle est profitable à la masse des citoyens et que seuls quelques groupes sont susceptibles d’en souffrir, eh bien qu’on la décrète pour tout le pays, qu’on la mette en vigueur dans toutes les villes.

Nous n’avons pas besoin de redire les ennuis sans nombre auxquels nous avons été exposés par suite du quiproquo de l’été dernier. Cependant que l’heure était avancée dans une ville, elle ne l’était dans l’autre. Un tel état de choses ne doit pas se répéter.

Dans l’intérêt de tous, l’uniformité est nécessaire. Qu’on garde l’heure solaire si on le veut, mais si on préfère l’heure légale, qu’on s’arrange de façon que tous les villages et toutes les villes en bénéficient.

L’occasion est d’ailleurs propice à une entente. La Législature est en session, le parlement fédéral le sera bientôt. Que les deux gouvernements discutent la situation entre eux et qu’ils en viennent à un modus vivendi.

De l’avis de presque tous, cela vaudra mieux que l’anarchie passée.

Cela se passait le 20 janvier 1921

Voir aussi :

• Cadran solaire