Sensationnel attentat à LaSalle : Des bandits barrent la rue avec un câble et tirent sur des automobilistes
Voyager en auto au Québec, c’est beaucoup plus dangereux qu’aux États-Unis !
M. Arthur Laniel et Mme Laniel, ainsi que leur fils Roméo, leur gendre, M. Albert Pilon, la femme de celui-ci et leurs quatre enfants revenaient, hier, le 12 avril 1925, soir, vers la ville, à 10 heures, lorsqu’ils ont été les victimes d’un des plus audacieux attentats dont fassent mention nos annales criminelles.
Des bandits à l’affût, après avoir fermé la rue à l’aide de câbles, tirèrent plusieurs coups de feu dans la direction des automobilistes, heureusement sans les atteindre. La machine lancée à toute vitesse par M. Roméo Laniel, qui était au volant, rompit les câbles et put continuer sa route, sans encombre. Ce furent des moments d’indicible angoisse pour tous les occupants de l’auto, mais heureusement, tout s’est terminé à leur avantage. Les seuls dommages éprouvés furent le bris de quelques vitres de la voiture.
M. Laniel et les siens ont dû passer entre le feu croisé de deux bandes. Des apaches se tenaient de chaque côté de la route et tirèrent un peu avant et en même temps que le véhicule brisait les câbles.
M. Laniel est domicilié au No 1106, rue Verdun, à Verdun. La scène de l’attentat est située dans un endroit solitaire de la rue Saint – Patrick, sur la berge du canal, vis-à-vis l’usine de la Montréal Light, Heat & Power Consolidated Company.
Les neuf occupants de l’auto, comme l’a constaté plus tard le sergent Champagne, du poste de police de la Côte Saint-Paul, qui reçut la plainte des victimes, ont failli être tués ou, tout au moins blessés. Des vitres ont été brisées de chaque côté de la voiture et deux balles ont été trouvées à l’intérieur du véhicule.
M. Laniel n’est revenu que ces jours derniers d’un voyage en auto en Floride et il a pu faire le trajet de milliers de milles sans la moindre attaque de la part des bandits. Il est le propriétaire de la Compagnie de liqueurs Corona, située dans l’avenue Verdun. Il avait passé la veillée à Sainte-Geneviève et avait décidé de ramener son gendre et la famille de celui-ci pour la nuit.
La Presse, 12 avril 1925.
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