Anne Hébert remporte le prix Gilles-Corbeil
La romancière, poète et dramaturge Anne Hébert a mérité hier (10 janvier 1994) le prix Gilles-Corbeil de la Fondation Émile Nelligan, pour l’ensemble de son œuvre. Assorti d’une bourse de 100 000 dollars, ce prix littéraire s’avère le plus riche au Canada.
La romancière qui vit maintenant surtout à Paris, a fait l’unanimité du jury. Son président, l’écrivain Pierre Nepveu, professeur à l’Université de Montréal, a souligné hier soir, à la Bibliothèque nationale du Québec où avait lieu la cérémonie, qu’il y a de ses choix clairs, entiers, que l’on aurait bien tort de vouloir contourner.
Émue, la romancière a rappelé que l’un de ses premiers souvenirs littéraires est quand son père lui avait lu le Vaisseau d’Or, le célèbre poème d’Émile Nelligan.
Le généreux créateur du prix, Gilles Corbeil, était en effet un neveu d’Émile Nelligan. Hombre d’affaires et propriétaire d’une galerie de peinture très réputée à Montréal, il s’est toujours fortement intéressé aux arts et à la littérature. Lorsqu’il est décédé tragiquement à l’étranger en 1986, dans un accident d’automobile, il a laissé un testament. En fait il y ordonnait que la majeure partie de sa fortune soit léguée à la Fondation Émile-Nelligan. Il chargeait Gaston Miron et Pierre Vadebonceur (Pierre Vadebonceur – un ami de l’enfance de Gilles Corbeil), de créer le prix qui porte son nom.
Maintenant âgé de 77 ans, mais paraissant plus jeune, Anne Hébert a mérité presque tous les honneurs durant sa carrière. Notamment le prix du Gouverneur général, le prix France-Canada, le prix Duvernay et le prix Athanase David.
(C’est arrivé le 10 janvier 1994)