Alertes à la bombe dans les établissements scolaires au Québec
Alertes à la bombe. 4 novembre 2015 : La Sûreté du Québec a recensé 71 alertes à la bombe dans des établissements scolaires de toute la province, dont sept sur l’île de Montréal. Cette série de menaces a été revendiquée par un « collectif » qui s’en prend aux enseignants et aux syndicats. « Terminez votre grève ou nous allons le faire pour vous. S’il n’y a pas d’annonce de terminaison jeudi matin nous commencerons nos attaques directement sur les syndicats et nous intensifierons ceux sur les écoles », a prévenu le collectif « Sceptre rouge » dans un courriel de menace intercepté par la Sûreté du Québec dans la nuit de lundi à mardi.
Ce « document » est en fait un « manifeste de revendication en opposition avec les enseignants. Et ce qui est enseigné dans les écoles ». Ainsi a précisé le ministre de la Sécurité publique Pierre Moreau lors d’une mêlée de presse. Il a fait le point sur cette affaire qui a paralysé une soixantaine d’établissements scolaires du Québec. « C’est un groupe qui s’estime être un collectif. Qui agirait en représailles aux actions des enseignants », a-t-il ajouté. Le ministre estime que cette lettre n’a toutefois rien à voir avec les négociations du secteur public et le récent débrayage des enseignants.
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Dans son manifeste, le collectif dit être « FURIEUX avec les syndicats des professeurs et les horreurs qu’ils infligent sur les enfants innocents ». Les autorités ont pris la situation au sérieux. La SQ a mis en place un poste de commandement constitué de l’escouade tactique et des enquêtes criminelles et a mis au parfum la police de Montréal et la Gendarmerie royale du Canada. Dans ce courriel, le collectif, que les services policiers ne connaissent pas, menace de poser des bombes dans des écoles. Aussi dans des cégeps et des autobus scolaires. Il soutient avoir l’appui d’employés du réseau scolaire.
La police a fouillé la majorité des établissements visés afin d’assurer la sécurité des étudiants et membres du personnel, a indiqué la SQ. Les recherches n’ont rien donné. Le Front commun des syndicats a appelé le personnel qui est en moyen de pression à suivre tous les mots d’ordre qui émaneront des corps policiers afin d’assurer le plus haut niveau de sécurité aux élèves, aux étudiants et étudiantes, ainsi qu’à tout le personnel des commissions scolaires et des cégeps, a-t-il indiqué dans un communiqué. « Nous condamnons le geste du collectif qui a diffusé ce message haineux. Nous déplorons qu’on menace directement les syndicats et le syndicalisme en général dans le texte diffusé par les auteurs de ces appels à la bombe ». Ainsi ont commenté les porte-parole du Front commun, Daniel Boyer (FTQ), Jacques Létourneau (CSN) et Louise Chabot (SISP).