L’affichage bilingue sera permis à l’intérieur des commerces
Affichage bilingue : L’affichage en anglais ou en toute autre langue sera désormais permis à l’intérieur des commerces au Québec. Le gouvernement de Robert Bourassa utilisera toutefois une clause dérogatoire pour maintenir l’unilinguisme français à l’extérieur, même si la Cour suprême estime que cela est contraire à la liberté d’expression.
« Ce fut une décision très difficile », a soutenu le premier ministre Robert Bourassa. « Le Québec francophone est inquiet de son rôle en Amérique, de son déclin démographique, et demande protection », a-t-il.
Il a imploré les anglophones de son caucus de ne pas claquer la porte. Par son choix, le gouvernement demande « une énorme concession » aux anglophone en niant leur droit d’afficher dans leur langue à l’extérieur de leurs commerces, en dépit du jugement de la Cour suprême. M. Bourassa a dit « souhaiter » que les élus anglophones qui réfléchissent sur leur avenir « décident de rester à l’intérieur du parti libéral ».
« Les juges interprètent la loi. Le gouvernement doit l’appliquer », a-t-il dit. Selon la Cour suprême, le français est menacé, a souligné M. Bourassa. Le gouvernement a donc opté pour l’unilinguisme à l’extérieur pour protéger le visage français et « clairement dire aux immigrants, à quel groupe ils doivent s’intégrer ».
La levée de la clause dérogatoire, prévue pour cinq ans dans la constitution – « dépendra du climat de sécurité ou d’insécurité culturelle ».
(Cela s’est passé le 18 décembre 1988).