Farnham : Aéroport de Montréal

Le second aéroport de Montréal – ce sera Farnham

(nouvelle, publiée le 12 août 1968 par La Presse)

Farnham est sérieusement envisagé par le ministère fédéral des Transports comme emplacement du nouvel aéroport international qui sera construit dans la région de Montréal et qui sera en mesure de recevoir les avions supersoniques et les aérobus géants.

L’emplacement de l’ancien camp militaire de Farnham fait partie des quatre ou cinq endroits retenus par le ministère pour la construction de l’aéroport projeté au coût de $200 à $300 millions, tel qu’annoncé hier, le 2 août 1968, par le ministre des Transports, M. Paul Hellyer.

Plusieurs indices militent en faveur de Farnham et plusieurs faits renforcent  cette  hypothèse. Procédons tout d’abord par élimination. Il n’est pas question de réaliser un tel  projet sur l’île de Montréal même. S’il avait été possible d’envisager cette possibilité, le ministère aurait tout simplement annoncé un agrandissement majeur de l’aéroport de Dorval, comme il a décidé de le faire pour Toronto.

M. Hellyer a bien précisé que les constructions domiciliaires sont trop près et que les terrains avoisinants coûtent trop cher. Il n’y a donc aucun espace suffisant sur l’île de Montréal. D’ailleurs, le ministre a tenu à souligner qu’il veut un aéroport «pour toute la grande région de Montréal».

Sainte-Thérèse ? Il y a quelques années, on avait mentionné ce nom comme emplacement possible d’un aéroport géant. Cet endroit ne serait plus propice, selon des experts du service d’urbanisme de la ville de Montréal qui ont travaillé au projet «Horizon 2000». Pour deux raisons:  la proximité des montagnes et le coût de plus en plus élevé des terrains. Il y a aussi le fait que les constructions domiciliaires se multiplient et que l’actuel aéroport est quand même tout près de la rive nord.

Saint-Hubert ? M. Paul Hellyer a lui-même annoncé, l’année dernière, devant la Société pour le progrès de la rive sud, que l’aéroport militaire actuel pour suivra sa vocation et ne sera pas transformé en aéroport civil.

Saint-Jean ? Le ministre a lui-même visité l’aéroport local peu de temps avant les élections fédérales pour s’enquérir des besoins. Le comité municipal de l’aéroport a demandé d’allonger au moins une piste de 4,000 à 7,000 pieds de longueur pour permettre d’y accueillir des avions un peu plus imposants et de faire progresser d’autant la compagnie «Aircraft Industries», qui emploie déjà 400 employés. Il s’agirait dans ce cas d’un projet mineur tout simplement.

Pourquoi Farnham?

Le gouvernement fédéral, plus précisément le ministère de la Défense nationale, est déjà propriétaire d’un immense terrain de 17 milles carrés ou 10,800 acres. Or, selon le gérant de l’aéroport de Dorval, M. J.-A. Goulet, les nouveaux aéroports internationaux devront avoir une superficie d’au moins 10,000 acres. L’aéroport de Dorval n’a qu’une étendue de 3,600 acres. L’espace de terrain dont le fédéral est déjà propriétaire à Farnham est donc triple.

Historique de Rainville

Paisible localité de la région de la Montérégie, dont le territoire s’étend de part et d’autre de Farnham et à l’ouest de Brigham, Rainville est née sous la dénomination de municipalité du canton de Farnham-Partie-Ouest en 1855, laquelle prenait la succession de la municipalité du township de Farnham créée en 1845 et abolie en 1847.

Appellation tributaire de la situation géographique du territoire dans le canton homonyme proclamé en 1798, Farnham évoque une ville du comté du Surrey en Angleterre. C’est en ces lieux que monseigneur Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier (1652-1727) aurait passé deux ans en résidence surveillée par suite de sa capture par les Anglais en 1704, au cours de la guerre de Succession d’Espagne. Lorsqu’en 1962, l’appellation et le statut de la municipalité ont été modifiées en municipalité de Rainville, on a voulu rendre hommage au premier maire de langue française. Théophile Rainville, qui a présidé à l’administration des Rainvillois en 1887, de 1890 à 1893, en 1895, de 1897 à 1900 et de 1903 à 1905. Le territoire, traversé par les rivières Yamaska et Yamaska Sud-Est, a gardé un lien historique tel avec Farnham qu’en 1983, devant la difficulté qu’éprouvaient les citoyens à s’identifier à Rainville, on a conçu le projet de modifier la dénomination municipale en Farnham. En effet, cette ville constitue le seul point d’une population disséminée sur un vaste territoire de près de 70 km carrés. Cependant, cette démarche n’a pas connu de suite effective à l’époque.

Farnham. Photo libre de droit.

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