Nord-du-Québec

Péninsule du Labrador

Péninsule du Labrador

Péninsule du Labrador

Le toponyme Labrador s’applique à l’ensemble de la péninsule comprise entre la baie d’Hudson et l’axe du Saint-Laurent – appelée aussi Péninsule Québec-Labrador -, à la partie nord-est de cette péninsule ou à la côte atlantique de celle-ci. La limite méridionale de la péninsule a varié au cours de l’histoire. Par exemple, un mémoire anonyme de 1715 conservé aux Archives nationales de France indique que cette « presqu’île ne touche au Canada que du côté de l’ouest depuis les Îles de Mingan jusqu’à la Baie d’Hudson ».

Pour les explorateurs Henry Youle Hind, en 1863, et Albert Peter Low, en 1895, cette péninsule est limitée au sud-ouest par les rivières Rupert et Saguenay. En 1906, Eugène Rouillard lui attribue également cette limite. C’est précisément sur la délimitation de la côte atlantique de la péninsule du Labrador qu’a porté ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire du Labrador. Là encore, plusieurs définitions plus ou moins précises et plus ou moins généreuses ont été soumises au Comité judiciaire du Conseil privé à qui le Canada et le Québec, d’une part, et Terre-Neuve, d’autre part, avaient soumis le litige frontalier qui consistait à fixer la limite intérieure de la côte du Labrador.

Pour la plus grande partie de son tracé, le Conseil privé, en 1927, a localisé la frontière à la limite intérieure du bassin atlantique. Mais cette frontière n’est toujours pas démarquée. Des documents tirés des Archives des Açores et datés de 1506 indiquent qu’un dénommé Pierre ou Pedro de Barcellos, de Terceira (Açores), avait reçu l’ordre d’aller en voyage dans les régions du Nord avec Joao Fernandes, dit llvrador. On sait que llavrador, en français laboureur, était un surnom de cet explorateur et qu’il fut attribué à des terres qu’il avait découvertes.

L’apparition du nom Labrador sur des cartes, vers 1502, pour identifier des terres de l’Atlantique Nord, concorde avec ces données. L’extension du nom Labrador est variable ; à partir du début du XVIe siècle, la cartographie montre que cette dénomination, d’abord appliquée au Groenland, s’est étendue par la suite aux terres situées plus au sud-ouest du continent nord-américain. La carte de Zaltieri de 1566 donne à la partie sud-est de la péninsule du Labrador la forme Terre Dellaborador.

Au fil des ans, on a eu recours à de nombreuses variantes : Terragricule (1558) ; Terre de Labeur (1575) ; Estotilandt (1597) ; Terra Cortereale (1597) ; Nouvelle-Bretagne (1656).

Lac Mistinibi

On trouve le lac Mistinibi dans le territoire non organisé de Rivière-Koksoak, à quelques kilomètres à l’ouest de la ligne de partage des eaux entre le Québec et le Labrador terre-neuvien. Sise à une altitude de 419 m, cette étendu d’eau est ponctuée de plusieurs presqu’îles qui la divisent en trois parties, celle de l’ouest étant la plus importante en étendue. Ce lac s’étire sur 48 kilomètres de longueur et sa superficie atteint 156 km carrés. Les montagnes environnantes présentent de grandes plaques dénudés où la forêt a disparu. Le lac Mistinibi communique par le sud-ouest avec le lac Bjarni ; leurs eaux se jettent dans le lac Kashetsheministukut, vers la rivière George, qui se déverse au nord dans la baie d’Ungava. Cette appellation, qui appartient à la fois aux langues montagnaise et crie, est une adaption des mots « mista » et « nipi », qui signifient « beaucoup d’eau ». Une carte de 1943 note la première mention connue.

Lac Ramusio

À l’ouest du Labrador terreneuvien, immédiatement au nord du lac Chaves, dont il reçoit les eaux, ce plan d’eau long de 20 km, large de 7 km et d’une superficie de près de 78 km carrés, se déverse à l’ouest vers la George, rivière qui termine sa course dans la baie d’Ungava. De forme irrégulière, le lac Ramusio contient plusieurs îles et est presque coupé en deux par des presqu’îles. Adopté en 1945 par la Commission de géographie, ce toponyme honore la mémoire du géographe et homme d’État italien Giovanni Battista Ramusio. Né à Trévise en 1485, il devient secrétaire du Sénat de la sérénissime république de Venise en 1515 et secrétaire du Conseil des Dix en 1533. Ambassadeur dans de nombreux pays, cet érudit recueille, traduit en italien, puis édite les plus importants récits de voyage du passé et de son époque. C’est ainsi que paraît en 1556, dans l’un des trois volumes de Raccolta di Navigationi et Viaggi, la Relation du deuxième voyage de Jacques Cartier au Canada, effectué en 1535-1536. Elle n’avait jamais été publiée auparavant, pas même en français. Dans l’œuvre de Ramusio, on retrouve plusieurs cartes, dont celles du Mexique, du Brésil, de la Nouvelle-France et du monde, ainsi que le premier plan de Montréal. Celui qui joua un rôle très important dans la diffusion de renseignements sur le Nouveau Monde meurt à Padoue en 1557.

Nord du Québec

La province du Québec s’étend jusqu’aux rives de la baie d’Hudson et du détroit d’Hudson depuis 1912, année où lui fut rattaché le district d’Ungava, qui est une partie de la vaste péninsule du Labrador dont Terre-Neuve se verra attribuer une section en 1927. Dès le mois de novembre 1912, une loi de la Législature québécoise accordait le nom Territoire du Nouveau-Québec à tout l’espace continental situé au nord du 53e degré de latitude, à l’exception de la partie du Labrador alors reconnue à Terre-Neuve. Retenu pour désigner la région administrative en 1966, le toponyme Nouveau-Québec a cédé la place à Nord-du-Québec en 1987. S’étalant sur près de 14 degrés de latitude, au nord du 49e parallèle, la région couvre 782 027 km carrés, c’est-à-dire, un peu plus de la moitié de la superficie totale de la province.

En 1991, la population ne dépassait cependant pas 36 310 habitants dont près du tiers habitait la ville de Chibougamau. Établis principalement sur le pourtour de la baie et de la péninsule d’Ungava, vivent environ 5 000 Inuits répartis dans quatorze villages. Pour leur part, les quelque 9 000 Cris forment huit villages localisés sur le pourtour de la baie d’Hudson et de la baie James ainsi que près du lac Mistassini.

Les Naskapis et les Montagnais, enfin, forment deux villages de quelques centaines d’habitants situés près de Schefferville. Le reste de la population habite surtout les villes de Chapais, de Lebel-sur-Quévillon et de Matagami. C’est d’ailleurs dans cette dernière ville que se trouve le siège de la municipalité de Baie-James qui, avec ses 333 000 km carrés, est sans doute le plus vaste territoire municipal au monde et recouvre l’ensemble des lieux où ont été réalisés les travaux du complexe hydroélectrique de La Grande. Entièrement comprise dans le Bouclier canadien, la région connaît les rigueurs des climats nordiques et la végétation, forestière dans sa partie méridionale, se résume à la toundra dans le Grand – Nord proprement dit où le nombre de jours sans gel ne dépasse pas la vingtaine annuellement. Les richesses minières du sous-sol sont, depuis la fermeture des mines de fer de Schefferville, exploitées essentiellement dans l’axe qui s’étend de Chibougamau jusqu’aux confins nord de l’Abitibi.

Le Nord-du-Québec recèle un potentiel hydroélectrique pouvant dépasser 30 000 MW mais dont un peu plus de tiers seulement est présentement exploité, essentiellement dans le bassin de la baie James. Les tributaires de la baie d’Hudson et ceux de la baie d’Ungava n’ont pas été mis en valeur jusqu’ici.

Labrador. Image libre de droits.
Labrador. Image libre de droits.

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