Monts, montagnes, collines de la région du Nord-du-Québec
Une montagne est un relief élevé aux versants raides, de grande superficie, qui fait partie d’un ensemble plus vaste.
Les termes « mont » et « massif » sont usités habituellement pour désigner une montagne isolée, quoiqu’il y ait des exceptions, comme la montagne à Marcil à Saint-Didace, sur la route 348, et la montagne de Pousse-Pioche, aussi appelée montagne à la Croix, à l’arrière de La Malbaie.
Montagne est un générique fort répandu à travers le Québec, désignant des odonymes (rue de la Montagne à Montréal, avenue de la Montagne à Québec, rang de la Montagne à Saint-Paul-d’Abbotsford, sur la route 112, des étendues lacustres (lac des Deux-Montagnes à la confluence de l’Outaouais et du Saint-Laurent), de parcs récréatifs (de la Montagne du Diable dans les Hautes-Laurentides, sur la route 309), des regroupements citoyens (les Amis de la montagne, pour le mont Royal), des postes électriques (du Pied-de-la-Montagne-Sèche à L’Anse-à-Valleau en Gaspésie). Les Appalaches et les Laurentides constituent les plus grands ensembles montagneux du Québec.
Collines Pachydermes
Sur les bords du lac des Deux Orignaux, dans la municipalité de Baie James, les collines Pachydermes ressemblent à des éléphants qui se reposent dans les hautes herbes, d’où leur nom, selon ce qui révèle un document du ministère fédéral des Mines et des Ressources de 1938. Attesté à l’origine sous la forme Pachyderm Hill, ce toponyme aurait reçu l’aval de la Commission de géographie, la même année. Le nom français, Collines Pachydermes, a paru dès 1940 sur une carte d’un rapport géologique du Service des mines du Québec. Si le nom évoque des animaux de grande taille, ces collines sont par contre plutôt modestes, s’allongeant sur au plus de 3 km et culminant à 400 m.
Mont du Pain de Couleuvre
D’une hauteur de 930 m, le mont du Pain de Couleuvre se situe parmi les monts Otish à environ 45 km au sud du lac Naococane. Il fut ainsi nommé par les membres du groupe du Lycopode à l’été 1980. Lors d’une expédition, ils constatèrent dans le secteur de ce massif rocheux la présence particulièrement abondante de la clintonie boréale dont le fruit, selon les membres du groupe, est appelé pain de couleuvre en Abitibi. On dénomma en même temps le mont par analogie puisque, tel le pain de couleuvre, fruit agréable à la vue mais nocif, le mont du Pain de Couleuvre offre un beau coup d’œil, mais pour s’y rendre il faut marcher dans un milieu inhospitalier, épuisant pour le marcheur.
Collines Bridgman
Cet ensemble de collines, large d’une dizaine de kilomètres, borde la rive droite de la rivière George, vis-à-vis de l’île Qijualuit, à environ 100 km de son embouchure dans la baie d’Ungava. Leur point culminant atteint 539 m. C’est Mina Benson Hubbard qui les a ainsi dénommées, d’après Herbert L, Bridgman, en reconnaissance de l’aide et des conseils qu’il lui a fournis au cours de la rédaction du compte rendu de son expédition. Mme Hubbard a parlé de ces collines comme de forteresse distinctes et géantes qui se dressent tout contre la rivière. Le nom Bridgman Mountains paraît sur la carte insérée dans le livre de Mme Hubbard publié en 1908. La Commission de géographie du Québec a accepté le nom Monts Bridgman en 1945.
Colline Captel
La colline Captel, sise sur le territoire environnant de la baie James, à l’extrémité nord-est du réservoir LG Trois, s’élève à près de 475 m. Ce toponyme, attribué en 1972, est tiré d’une liste de noms de soldats de l’armée de Montcalm, inhumés en 1759 et 1760 au cimetière général de Québec. François Captel, dit Laviolette, tambour au régiment Royal-Roussillon, compagnie de Destor, est décédé à l’Hôtel-Dieu de Québec, le 29 mai 1760.
Collines Cartwright
Ces collines situées au nord de Joutel en Abitibi, s’étendent à l’est de la rivière Harricana sur une longueur de 15 km. Disposées en forme de croissant, elles comprennent plusieurs petits sommets dont le plus haut culmine à 448, soit 174 m de plus que le niveau de la rivière Harricana. C’est le géologue J.T. Wilson qui a proposé, en 1938, cette dénomination en l’honneure de R. Anson Cartwright qui, selon, lui, a été le premier à ouvrir un chemin de portage dans les environs. L’adoption officielle a dû suivre peu après. Les cris désignent ces collines sous le nom Odakobiwadji qui signifie mont aux buissons.
Colline Chapel
Dans le Nord-du-Québec, la colline Chapel s’élève à 130 m au-dessus de la rive est de la rivière Koksoak, soit à 4 km au nord de l’ancien poste de traite de Fort Chimo. L’usage de l’appellation pourrait être antérieur au début du XXe siècle. La configuration géographique de ce petit mont, dont le sommet dessine une forme pointue, aurait motivé, par analogie avec un clocher de chapelle, le choix du toponyme. La forme Qarqakallak, petite éminence, identifie cette entité en inuktitut.
Mont de Chicouté
D’une hauteur d’environ 1000 m, le mont du Chicouté s’élève immédiatement au nord des monts Otish, dans la partie sud-est du territoire de la baie James, dans le Nord. Son nom lui a été donné par le Groupe du Lycopode dont les membres ont effectué une expédition dans ce secteur en 1980. Il rappelle la présence dans le région de la ronce petit-mûrier ou plaquebière dont le nom scientifique est Rubus chamaemorus et qui est appelée par les Amérindiens du Nord-du-Québec chicoutai ou chicouté, qui devient chicouti en Haute-Côte-Nord. Dans l’usage ce mot est généralement féminin. Cet arbuste à tiges rampantes croît en abondance dans les régions froides. Rouge avant sa maturité, le fruit prend une teinte ambrée lorsqu’il est prêt à être cueilli. Il sert à faire des gelées et de la confiture.
Mont Cummings
D’une hauteur de 594 m, le mont Cummings s’élève à 3 km au nord du lac Chibougamau, à l’intérieur des limites de la ville du même nom, dans le Nord du Québec. Au pied de la montagne, s’étend une petite nappe d’eau nommée également Lac Cummings. Le nom vient de R.E. Cumming, employé à la mine d’or McKenzie au début du XXe siècle. On ignore pourquoi un « s »s s’est ajouté au l’oronyme. C’est en effet la forme « Cumming Mt. » qui figure sur la carte géologique de la région de Chibougamau (1911). La Carte d’une route conduisant du lac Saint-Jean à la baie James préparée par Henry O’Sullivan (1900) indique Montagne du Jonglier et il est vraisemblable que ce nom désigne le mont Cummings puisque ce dernier dépasse en altitude les autres monts des alentour. Cependant, la carte géologique (1911) désigne sous le nom de « Juggler Mt » un accident géographique distinct et plus petit sis au sud-est du « Cumming Mt. », identifié comme tel sur la carte ; ce dernier nom s’applique au mont Cummings actuel. Par ailleurs, on appelle parfois ce relief Mont de la Tour, dénomination attribuée par suite de la présence d’une tour de radar à son sommet.
Mont D’Iberville
Dans cette partie septentrionale du Québec qui s’étend entre la baie d’Ungava et l’Atlantique, l’une des principales chaînes des Torngat porte le nom de Selamiut, c’est-à-dire de l’aurore. Plusieurs pics y constituent les sommets d’un massif, le plus élevé du côté terre-neuvien étant le mont Caubvick, tandis que le plus élevé du côté québécois (1622 m) a reçu en 1971 l’appellation Mont D’Iberville. Pierre Le Moyne d’Iberville (1661-1706), commémoré dans cette désignation toponymique, est devenu célèbre notamment par ses expéditions de 1696 et de 1697 à Terre-Neuve d’abord, puis à la baie d’Hudson. Il y a repris le York Factory contribuant à établir la souveraineté française sur cette partie du continent.
Mont Dôme
Le mont Dôme, petit massif granitique culminant à 394 m, se trouve entre les lacs Quénonisca et Rocher, lesquels alimentent la rivière Broadback. Cette hauteur est située à 125 km au nord-ouest de Matagami, dans la municipalité de Baie-James, dans le Nord québécois. Le mont Dôme et les élévations voisines, les monts Rabbit, Reid, Middleton, Hugh et Scott, paraissent sur des cartes géologiques préliminaires de la première moitié du XXe siècle. Le de M. Dome,. forme indiquée par le géologue G. Shaw, figure sur une carte topographique de 1939. La Commission de géographie a approuvé la forme française en 1968. Le terme dôme est employé en géomorphologie pour désigner soit un sommet montagneux de forme arrondie, soit un simple bombement hémisphérique.
Monts D’Youville
Dans la partie nord-ouest de la péninsule d’Ungava, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de la municipalité du village nordique d’Akulivik, les monts D’Youville se présentent comme un bourrelet peu élevé – 371 m d’altitude – qui s’étend, sur environ 40 km, en direction sud-ouest-nord-est. Cet oronyme se veut un hommage rendu à Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais (1701-1771), née à Varennes, petite-fille de Pierre Boucher, gouverneur de Trois-Rivières, et nièce du découvreur Pierre Gaultier de La Vérendrye. Appelées Cape Smith Range en 1945, Mont d’Youville en 1961 et Monts d’Youville depuis 1986, ces montagnes sont nommées par les Inuits Qimiit ou Qimmiit, termes signifiant vertèbres. Ce nom est probablement inspiré de la longue silhouette des monts des lesquelles se détachent des éléments distincts comme les vertèbres d’une colonne vertébrale.
Colline Galion
Sommet méridional des Pyramides atteignant 442 m, situé le long de la rivière George, dans le nord du Québec, et dont la rivière Gasnault borde le flanc sud-ouest. Vue de loin, sa silhouette fait songer au type de navire à haute poupe employé autrefois par les Espagnols pour le commerce avec le Nouveau Monde, un galion. Au cours de l’été 1960, la colline servit de point de repère à E.M. Matthew, géographe et étudiant de l’Université McGill, pour des travaux de recherche. Il l’a probablement dénommée lui-même Galleon Hill. La Commission de géographie du Québec a accepté la version française de ce nom, Colline Galion, l’année suivante.
Collines Hadès
Groupe de collines culminant à une altitude de quelque 600 m et qui, sur 12 km, bordent la rivière George, côte est, à partir du coude situé à 6 km en aval de l’embouchure de la rivière Falcoz. À l’origine, seules les collines visibles depuis le lac Slanting, c’est-à-dire l’élargissement de la rivière George à l’embouchure de la rivière Falcoz, portaient ce nom;mais le toponyme a fini par désigner aussi les collines qui longent la rivière sur une dizaine de kilomètres en aval de la courbe Kauanupant. C’est Mina Benson Hubbard qui les a dénommées Hades Hills, alors qu’elle descendait la rivière George, en 1905. Le nom fait allusion à Hadès, le dieu grec des Enfers, connu comme Pluton chez les Romains. Au moment, où Mina Hubbard les aperçut, les collines se dressaient comme une barrière droit devant elle, sombres, devant un ciel enténébré. L’immobilité apparente de la rivière, dans le lac Slanting, et sa couleur d’encre à ce moment suggéraient la gravité du séjour des morts. La Commission de géographie a accepté le nom Collines Hadès en 1945.
Mont Haywood
D’une altitude de quelque 730 m, ce relief se dresse sur la rive gauche de la rivière Koroc, dans la partie supérieure de son bassin, à environ 110 km à vol d’oiseau de son embouchure dans la baie d’Ungava. C’est en souvenir de Brian Haywood, géographe d’origine britannique et membre du McGill Subarctic Research Laboratory, que cet élément du relief porte ce nom. Celui-ci, de même que son assistant André Grenier, perdirent la vie 1960, lors d’un accident en canot survenu sur la rivière Koroc, au cours d’une expédition de recherche en géomorphologie glaciaire. Du haut de ce mont, on aperçoit, en direction de l’ouest, une grande partie de la vallée de la Koroc, principale région qu’étudiaient les deux chercheurs. Le mont avait déjà été escaladé en août 1957 par Jack D. Ives et c’est à sa demande que ce nom fut donn en 1961.
Mont Jacques-Rousseau
Mont du Nord-du-Québec culminant à 1261 m et situé dans les monts Torngat, à 14 km au sud-est du confluent des rivières Alluviaq et du Vent d’Ouest. Son nom lui a été attribué en 1970 par la Commission de géographie du Québec pour rappeler le souvenir de l’un des plus importants chercheurs québécois. Botaniste et ethnobotaniste de réputation internationale, Jacques Rousseau (1905-1970) a travaillé bien au-delà des frontières interdisciplinaires, s’intéressant aussi à la géographie, à la toponymie, à la linguistique et à l’anthropologie. Membre de la Société royale du Canada, il a été notamment directeur du Jardin botanique de Montréal, du Musée de l’homme à Ottawa, sous-ministre des Ressources nationales et du Grand Nord. Après avoir enseigné quelques années à l’Université de Paris (Sorbonne), il devint collaborateur du Centre d’études nordiques de l’Université Laval en 1962, où il dirigea des recherches jusqu’à sa mort. On lui doit plus de 600 articles, ouvrages et conférences publiques. Il entreprit plusieurs expéditions scientifiques dans le Nord québécois, où il étudia notamment la flore hémiarctioque et les mœurs des autochtones. Il fit cinq séjours dans la région du lac Mistassini, fut le premier à traverser la péninsule d’Ungava par les rivières Koguluc et et Arnaud en 1948, après avoir exploré les rivières George et Alluviaq l’année précédente. Ce dernier cours d’eau prend sa source à proximité du mont qui perpétue sa mémoire. De leur côté, les Inuits appellent ce relief Qarqavijjuaq, Qarqaavijjuaq ou Qarqaaluk, c’est-à-dire, la grande montagne ou la grande colline.
Mont du Lycopode
D’une hauteur de 1300 m environ, ce mont est situé immédiatement à l’ouest des monts Otish, dans la partie sud-est du territoire de la baie James. Le groupe d’expédition de Lycopode, lors d’une randonnée pédestre effectuée en août 1980 dans cette région, l’a ainsi dénommé. On a voulu rappeler la présence du lycopode, plante vivace et toujours verte qui pousse en abondance sur ce territoire. Par la même occasion, une petite nappe d’eau située à quelques kilomètres au nord-ouest des monts Otish a été nommée Lac du Lycopode. Variante : Pic Blanchard.
Mont Wapaskouch
Paraissant sur des documents cartographiques au moins depuis 1955, le spécifique Wapaskouch, mot cri signifiant montagne au sommet enneigé, sert à désigner, dans le Nord québécois, une montagne d’une hauteur de 693 m. Le mont Wapaskouch est situé à 15 km au nord-ouest du lac Mistassini, une des plus importantes étendues d’eau douce du Québec.
Mont Tshiasketnau
Cette éminence est située à 12 km au nord-est du confluent de la rivière De Pas et de la rivière George, laquelle se déverse dans la baie d’Ungava. Elle s’élève à une altitude de 600 m, à une distance égale de 5 km entre le lac de la Haute Sauvage, expansion de la rivière George, et le lac Pallatin. À 5 km au sud et à l’ouest du lac Pallatin se trouve le Petit mont Tshiasketnashis d’une altitude de 550 m. Les deux sommets dépassent à peine d’une centaine de mètres l’altitude moyenne du plateau environnant. Tshiasketnau et Tshiasketnashis signifient montagne du goéland et montagne du goéland petite et sans importance, de tshiask. Goéland, atn, montagne, sh diminutif et is, peu de valeur. La redondance lexicale pour Mont Tshiasketnau est alors doublée pour Petit mont Tshiasketnashis. Pour certains, ce toponyme, recueilli en 1971, signifierait grosse montagne couverte de neige durant toute l’année.
Mont Waco
Cette colline de la municipalité de Baie-James dans le Nord-du-Québec, haute de 594 m, se dresse au-dessus de la rive nord du lac Waconichi, à près de 25 km au sud de la réserve indienne de Mistassini. Elle jouxte le flanc ouest du mont Windigo. On comprend, à son nom amérindien d’origine, Waconichi Waachi, que c’est la colline qui a inspiré la dénomination du lac. Selon les auteurs, Waconichi signifient tantôt montagne de roches effritées (Eugène Rouillard, 1906 ; James White, 1911), tantôt montagne de mousse de rochers (Noms géographiques de la province de Québec, 1921). Un document de 1750 mentionne même le nom Lac des Mouces. Jacques Rousseau a traduit le terme montagnais Wakonichi par « tripe de roche » (polypode de Virginie) et a affirmé que le végétal en question est un lichen et non une mousse. C’est l’hypothèse la plus vraisemblable soutenue à ce jour. On a aussi avancé que Waco dériverait de l’expression crie wakaw qui veut dire « c’est croche », ou bien encore que Wako soit employé par wakoch ou wagoch, c’est-à-dire « renard » en algonquin (Joseph-Étienne Guinard). C’est en 1969 que la Commission de géographique du Québec a accepté le nom Mont Waco, mais on le retrouve déjà inscrit dans un rapport géologique du ministère des Richesse naturelles publié en 1958.
Pointe Walrus
S’avançant sur un peu moins de 10 km dans les eaux de la baie James, cette pointe très découpée d’une quinzaine de mètres d’altitude est située à quelques kilomètres au sud du village cri de Chisasibi. Walrus, qui proviendrait du danois hyalros, est le terme anglais désignant le morse, grand mammifère marin des régions arctiques, amphibie, caractérisé par ses deux défenses en ivoire (Odobenus rosmarus). En 1616, c’est probablement cette pointe qui fut nommée Seahorse Point par William Baffin et Robert Bylot, précisément à cause de la présence des morses à cet endroit. Chose singulière, à quelques kilomètres au sud-est de la pointe Walrus, se trouve également une pointe du Morse.
Colline Wedge
Colline de quelque 450 m de hauteur située sur la rive ouest de la rivière George, à environ 40 km au sud des Pyramides et de l’embouchure de la rivière Gasnault. À ses pieds, la rivière George bifurque au nord-est, puis de nouveau au nord-ouest, de sorte que, sur une carte ou vue des aires, la colline ressemble à un coin enfoncé dans le cours de la rivière, d’où probablement son nom de Wedge, terme anglais qui signifie coin ou en forme de coin.Le nom Wedge Hill a été attribué à cette colline par Mina Benson Hubbard qui, la première, descendit toute la rivière George et en cartographia les abords. Ce nom apparaît sur la carte insérée dans son livre publié en 1908 et qui relate les deux expéditions Hubbard. La Commission de géographie du Québec a accepté le toponyme Colline Wedge en 1945.
Colline Uhuti
Haute de 420 m, la colline Uhuti se dresse dans les solitudes ungaviennes de l’intérieur, dans le bassin de la Caniapiscau, à 180 km au sud de Kuujjuaq et à près de 50 km au sud-est du lieu-dit de Fort Mackenzie, cet ancien poste de la Compagnie de la Baie d’Hudson fermé en 1948. Uhuti est un nom naskapi qui signifie le ventre de la chouette, vraisemblablement inspiré par la silhouette de la colline. Ce nom métaphorique, probablement ancien, a été recueilli lors d’une enquête toponymique réalisée en 1979 auprès des Naskapis de Schefferville. La Commission de toponymie l’a officialisé en 1985.
Montagne Nuvulik
Située au nord-ouest du lac Beauparlant, cette montagne fait partie des monts de Povungnituk qui s’élèvent parallèlement à la rivière du même nom, un peu au nord de celle-ci. D’une altitude de 500 m, la montagne Nuvulik constitue l’un des trois sommets d’un ensemble montagneux identifiés distinctement par les Inuits. Nuvulik en inuktitut signifie qui a un cap et fait allusion à une particularité morphologique de cette entité : un rebord particulièrement abrupt. Ce nom a été approuvé en 1971.
Monts Les Pyramides
Cette expression toponymique désigne un groupe de monts qui s’étendent sur 7 kilomètres le long de la rive droite de la rivière George, à quelque 150 km de son embouchure. La rivière Gasnault borde leur flanc sud. Le sommet des Pyramides, le pic Pyramide, culmine au moins à 457 m. Les Pyramides doivent leur nom à une remarque sur la forme d’une pyramide égyptienne qu’épouse l’un de ces monts, observation contenue dans le journal de Mina Benson Hubbard, celle qui explora la vallée de la rivière George en 1905. Ces monts ont porté successivement les noms de Pyramid Hills et de Mont Pyramides, avant de s’appeler Les Pyramides. Ulittaniujalik est le nom que les Inuits utilisent pour désigner le groupe de monts, de même que le sommet le plus élevé. Il signifie « celui dont on dirait qu’il porte la marque de la limite de la marée haute », faisant peut-être allusion par là à la démarcation entre la base boisée du mont et sa partie supérieure dénudée.
Monts Otish
Les monts Otish se dressent jusqu’à une altitude de près de 1130 m au mont Yapetiso, dans la partie est de la région de la baie James, à quelque 160 km au nord-est du lac Mistassini. De part et d’autre de la limite entre la région administrative du Saguenay-Lac-Saint-Jean et celle du Nord-du-Québec, ces monts s’étendent sur environ 50 kilomètres de longueur et 20 km de largeur et comprennent plusieurs pics, couverts de végétation alpine, que séparent des vallées, des ruisseaux et des lacs encaissés. La rivière Otish est issue de ses monts dont elle porte le nom.
La première mention du toponyme remonte à 1731, année où sur sa Carte du Domaine en Canada, le père Laure indique “M. Outachish” et situe cette entité orographique à environ 50 km au nord-est du lac Mistassini. Plus tard, John Arrowsmith inscrit: “Wotchish Mts” sur ses cartes de 1834 et de 1842, tandis que le journal d’expédition de l’aide-arpenteur Frank Bignell, daté de 1885, fait mention des “mont Otish”. De façon générale, les explorateurs et les géographes du XIXe siècle arrivent difficilement à un consensus quant aux dimensions et à la localisation exactes des monts Otish. Par exemple, une carte du Canada, tracée en 1885 par John Bartholomew, les représente même comme étant une chaîne de quelque 800 km de longueur, débutant près de la source de l’Harricana et passant au sud du lac Mistassini pour disparaître à la hauteur des terres, au-dessus de la rivière Moisie. Il faudra attendre le XXe siècle pour élucider ce mystère. Lorsqu’il explore les monts en 1949, Jacques Rousseau les localise avec précision et note que le toponyme Otish, qui signifie “petite montagne”, résulte d’une déformation de l’appellation montagnaise Watshish. Selon le père Joseph-Étienne Guinard, Watchich est tiré du mot cri “watchi”, montagne” et du diminutif “ich”, petite.
En 1952, avait attribué à ces monts le nom de Marie-Victorin, qui n’est pas imposé dans l’usage. L’appellation amérindienne est donc redevenue officielle.
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