Cantons du Eeyou Istchee

Cantons sur le territoire Eeyou Istchee au Nord du Québec

Constituée le 30 novembre 2007 sur l’ancien territoire de la Jamésie, le territoire d’Eeyou Istchee, d’une superficie totale d’environ 5367 kilomètres carrés, est située dans la région administrative du Nord-du-Québec et est réservé aux Autochtons des Cris de l’Est. Voir aussi : Le système des cantons au Québec.

Canton de Carqueville

Ce canton, situé à 60 km au nord-ouest d’Amos en Abitibi, a été dénommé ainsi, en 1838, en l’honneur de M. Denicheville, sieur de Carqueville (1722-1755). Lieutenant dans les troupes du détachement de la Marine, il fut tué à l’âge de 33 ans avec quelques Français et des Indiens, le 9 juillet 1755, au cours de la bataille de la Monongahela, au sud du lac Erie et à 12 km du fort Duquesne où il était arrivé quelques jours auparavant, en provenance du fort de la Presqu’île. Les Anglais, commandés par le général Edward Braddock, furent mis en en déroute par les Français sous les ordres de Jean-Daniel Dumas, remplaçant de Daniel-Hyacinthe-Marie de Beaujeu qui fut tué, et y perdirent 456 soldats. Le canton de Carqueville est arrosé par le ruisseau Saucer et la rivière Plamondon, affluents de la rivière Harricana. Ce territoire est inhabité et couvert de forêts.

Rivière Chalifour

La rivière Chalifour prend naissance au sud-ouest du canton de Moroisset, dans le lac Kaauushichukaatakamau, à environ 100 km au nord-est de Chibougamau. Cette rivière, sise dans la partie est de la région de la baie James, se faufile ensuite en direction sud-sud-ouest sur quelque 60 km, parallèlement au lac Albanel, et déverse ses eaux dans la baie Cabistachouane, à l’extrémité sud-est du lac Mistassini. Cette désignation évoque Adrien Chalifour, né à L’Islet en 1896 et mort en 1971. Soldat en Europe lors de la Première guerre mondiale, il deviendra arpenteur en 1921. Après quelques années au service de la Brown Corporation, il s’associera à un bureau d’arpenteurs. Jusqu’en 1945, il effectuera des voyages d’exploration dans la région du lac Mistassini. En 1960, la maladie le force à abandonner toute activité professionnelle. Pour les Cris, ce cours d’eau se dénomme Kaapisteuchuwau Siipii, « rivière qui écume ».

Canton de Chambalon

Situé environ à mi-chemin entre Chapais et le réservoir Gouin, ce canton, désigné en 1947, inhabité, marécageux et irrigué par plusieurs petits cours d’eau, a été nommé en l’honneur de Louis Chambalon (vers 1663-1716), originaire du Poitou, arrivé à Québec vers 1688, marchand, importateur de produits de France pour les voyageurs engagés dans la traite des fourrures et notaire royal. Il prit la succession de Gilles Rageout, décédé au début de 1692. Son titre de notaire royal fut confirmé le 10 avril 1694, un an après sa nomination. Son greffe, déposé aux Archives nationales du Québec, à Québec, comprend près de 4 000 minutes rédigées avec le plus grand soin.

Canton de Champdoré

À 50 kilomètres au nord-ouest de Lebel-sur-Quévillon, ce canton appartient au bassin hydrographique de la baie James par le fait qu’il recouvre un segment de la rivière de Indiens, affluent de la rivière Bell dont le cours s’élargit par le lac Taibi, au nord-est du canton. Le relief ne s’élève pas au-dessus de 280 mètres et les lacs sont très peu nombreux. Le nom qui identifie ce canton depuis 1945 se rapporte aux premières années de l’histoire d’Acadie dans les années 1604 à 1608. Il s’agit de Pierre Angibault, dit Champdoré, un bon charpentier de navire, mais un mauvais pilote. Incidemment, en 1606, il fut menotté pour avoir échoué une barque qu’il avait mal pilotée.

Canton de Caumont

Ce territoire a été nommé ainsi en l’honneur d’Augustin Le Gardeur de Caumont, officier canadien du détachement de la Marine qui prit part à la fameuse expédition de Pierre Le Moyne d’Iberville, à la baie d’Hudson, en 1694. En qualité de major, il participa à celle d’Acadie et de Terre-Neuve en 1696, puis à une autre expédition vers la baie d’Hudson, l’année suivante. Ce nom est donc attribué à juste titre à un canton situé au sud de la baie James. La rivière Joncas, affluent de la rivière Harricana, coupe diagonalement cet espace géographique plat très marécageux, inhabité et couvert de forêts. Ce canton, qui n’a pas été proclamé, mais il se trouve sur la carte du Québec de 1956.

Canton de Cavelier

Jean Cavelier (1636-1722), frère aîné de Robert Cavelier de La Salle était prêtre de Saint-Sulpice. Vicaire à Notre-Dame de Montréal, de 1666 à 1676, il est surtout connu pour avoir participé, comme aumônier, à l’expédition dirigée par son frère et qui le menu jusqu’au golfe du Mexique par le Mississippi, en 1684. Son nom identifie, depuis 1950, un canton situé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Matagami, arrosé par plusieurs ruisseaux et la rivière Allard, qui serpente du sud au nord sur un relief d’environ 250 m de hauteur.

Canton de Davost

C’est le nom du père jésuite Ambroise Davost (1586-1643) qui identifie ce canton du Nord-du-Québec, au nord de Waswanipi, désigné en 1950. La rivière Maicasagi qui coule au nord y draine les eaux du lac McDonald situé à l’opposé, près d’un sommet de 400 mètres d’altitude. En 1632, le père Davost débarque avec le père Antoine Daniel au poste Sainte-Anne (actuellement baie Sainte-Anne), à l ‘île du Cap-Breton, où le frère du père Daniel, Charles, était commandant. L’année suivante, Samuel de Champlain emmène les deux pères jésuites à Québec, puis, en 1634, ceux-ci se rendent en Huronie avec le père Jean de Brébeuf. Le père Davost revient à Québec, en 1636. Retourné en France par ses supérieurs, pour cause de maladie, il meurt en mer, emporté par une fièvre scorbutique.

Canton Daniel

Le canton de Daniel est baigné par les rivières Gouault et Allard, affluents du lac Matagami qui s’étend tout près, à l’est de cette division géographique. Sa surface assez régulière s’élève à 400 mètres au mont MacIvor, à l’ouest du lac de même nom qui est la source de la rivière Gouault. Le nom de ce canton honore la mémoire du père jésuite Antoine Daniel (1601-1648) qui, après un bref séjour à l’île du Cap Breton (1632) et à Québec (1633), fut envoyé une première fois en Huronie en 1634. Pendant dix ans (1638-1648), il exerça son ministère à Saint-Joseph II, c’est-à-dire Téanaostaiaé, près de Hillsdale, en Ontario.C’est là qu’il a été tué d’une balle par les Iroquois, le 4 juillet 1648, puis brûlé dans la chapelle incendiée. Premier martyr de la Huronie, il a été canonisé par le pape Pie XI le 29 juin 1930. Le nom du canton paraît en 1951 sur la carte officielle du Québec.

Canton de Daubrée

Traversé par la route qui joint Lebel-sur-Quévillon à Chapais, ce canton, dénommé en 1938, est baigné par une partie du lac Opémisca. Son réseau hydrographique se trouve donc relié à la Nottaway, une des rivières les plus importantes se jetant dans la baie James. Ce territoire dont le relief le plus élevé dépasse 520 mètres au nord-est a été dénommé en l’honneur du géologue français, Gabriel-Auguste Daubrée (1814-1896). Ses travaux ont porté notamment sur le métamorphisme et les météorites, deux sujets importants pour la géologie du Nord québécois en raison de la nature du Bouclier canadien et des phénomènes météoriques. Polytechnicien, il a été doyen de la Faculté des sciences de Strasbourg, membre de l’Académie des sciences (1861) et directeur de l’École des mines (1872). D’autres noms d’hommes de science français identifiant des cantons voisins, entre autres Brochant, Brongiart, Cuvier et Lamarck. La carte officielle du Québec indique ce canton en 1946.

Canton de Daine.

C’est en l’honneur de François Daine (1695-1765) que fut nommé ce canton situé dans le Nord-du-Québec, à la hauteur de Chibougamau. Inhabité, il est arrosé par la rivière la Trêve qui prend sa source dans le lac du même nom. Cet administrateur a exercé d’importantes fonctions. Après avoir débuté au greffe de la juridiction royale de Trois-Rivières, il devint notamment greffier en chef du Conseil supérieur de Québec (1722) et lieutenant général civil et criminel de la Prévôté du Québec de Québec (1744-1760). Il a de plus joué un rôle de représentant de la population de Québec auprès des autorités britanniques, après la bataille du 13 septembre 1759. Il quitta le pays en 1764.

Canton Dalet

À 70 kilomètres au nord d’Amos, la rivière Gale, qui serpente à travers ce canton dénommé en 1938, rejoint la rivière Harricana dans la partie méridionale de son bassin hydrographique. Elle coule au pied du mont Douaumont, appelé Katcikibikisik par les Algonquins, dont l’altitude atteint 460 m. Le toponyme paraît sur la carte générale de la province de Québec en 1946 et il rappelle le souvenir d’Antoine d’Allet ou Dalet, prêtre sulpicien né à Paris vers 1643 et décédé en France après 1693. Secrétaire de l’abbé Gabriel Thubières de Levy de Queylus, à Montréal, à partir de 1657, il quittera définitivement le Canada en 1671. On doit à Antoine d’Allet un important Mémoire, utile pour l’histoire ancienne de Montréal et de l’Église de la Nouvelle-France.

Lac Dalmas

En plus de désigner un canton de la région du Lac-Saint-Jean, le nom d’Antoine Dalmas (1636-1693), missionnaire jésuite assassiné par un Français à la baie James, désigne une grande nappe d’eau du Nord québécois. Sise à 60 km au nord-ouest du lac Nichicun et du hameau de Nitchequon, et à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest du lac Roundeyed, elle se déverse dans son voisin nord, le lac Duchesme, élargissement de la Grande Rivière qui se jette dans la baie James. Le lac Dalmas a une superficie d’un peu plus de 90 km2, une longueur de 16 km et une largeur de 15 km. Des îles et des presqu’îles s’y trouvent en grand nombre, surtout dans sa partie méridionale. Ce toponyme paraît sur des documents cartographiques au moins depuis 1942.

Canton de Dambourgès

Situé à une centaine de kilomètres au nord-est de la ville de Matagami et arrosé par les rivières Chensagi Est et Chensagi Ouest, le canton d Dambourgès, atteste sur la carte générale du Québec, en 1956, appartient au très complexe réseau hydrographique des sources de la rivière Nottaway. Il emprunte son nom à François Dambourgès (1742-1798), François originaire du Béarn qui, fait remarquable, est arrivé dans la nouvelle province de Québec à l’été de 1763, soit juste après le traité qui mettait officiellement fin à la guerre des Sept Ans. Devenu un marchand prospère à Saint-Thomas-de-Montmagny, il s’est ensuite établi à Québec où il fit des affaires avec le potier Jacquet. En plus d’avoir chassé des maraudeurs américains de la région de Montmagny, il s’est illustré avec le 84e Régiment Royal Highland Emigrants au cours du siège de Québec par les Américains (30-31 décembre 1775) comme commandant du poste de la rue du Sault-au-Matelot, à Québec. Il y reçut un coup de sabre au visage à la suite duquel il fut surnommé, semble-t-il par le duc de Kent Edward August, le capitaine balafré. Pour rappeler son fait militaire, la côte Dambourgès, d’une centaine de mètres de longueur, reliant la côte de la Canoterie et la rue Saint-Paul, fut désignée peu après, car elle apparaît sur une carte de Québec de 1791. Promu lieutenant en 1776, il devenait capitaine des Royal Canadian Volunteers en 1785 et, plus tard, colonel de milice. De 1792 à 1796, il sera député de Devon à l’Assemblée législative du Bas-Canada. Il a suivi son régiment à Montréal, en 1798, où il mourut la même année.

Canton de Royal

Situé à une soixantaine de kilomètres au sud de Chapais, ce canton est largement occupé par le lac Father et traversé du sud au nord par la rivière Saint-Cyr, tributaire de l’Opawica qu’elle rejoint plus au nord par le lac Doda. Le toponyme évoque Joseph Royal (1837-1902), originaire de Repentigny. Admis au barreau en 1864, il se rend à Saint-Boniface, aujourd’hui dans le district de Winnipeg, se fait élire député en 1870 et devient, des 1871, orateur (président) du parlement du Manitoba. De 1888 à 1893, Royal remplira la fonction de lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest. De retour à Montréal en 1893, il assume la rédaction de La Minerve, journal auquel il avait collaboré dans sa jeunesse. Auteur assez prolifique, il a laissé une « Histoire du Canada, 1841-1867 », publiée à titre posthume en 1909. Ce canton a été désigné en 1947.

Canton de Rohault

Ce canton dont l’hydrographe est reliée au besoin de la rivière Ashuapmushuan est couvert de plusieurs lacs autour du lac Rohault qui en occupe pratiquement la moitié du la superficie. Situé à 60 km au sud-est de Chapais, ce territoire porte depuis 1917 le nom de René de Rohault ou Rouhault, gentilhomme, fils du marquis de Gamaches (1609-1639), qui entra comme novice au collège des Jésuites de Paris en 1626. Décédé à l’âge de 30 ans, avant d’être ordonné prêtre, il avait convaincu son père de consacrer une partie de sa fortune à la fondation par les Jésuites d’un collège à Québec, fondation qui se concrétisa en 1635.

Canton de Robert

S’étendant dans un terrain marécageux, à environ 65 km au sud de Chibougamau, ce canton et baigné par plusieurs grands lacs situées à une altitude de près de 400 mètres. Dans la moitié sud, ceux qui se nomment Gabriel, Robert, Salk et Feuquières s’étendent à l’extrémité limite orientale du bassin hydrographique de la rivière Nottaway auquel ils appartiennent, et dans la moitié nord, les lacs Rohault, Madère et Tooke notamment, constituent des sources de la rivière Ashuapmushuan, l’affluent du lac Saint-Jean. Ce territoire géographique au relief plutôt plat et inférieur à 500 mètres d’altitude a reçu, en 1917, le nom du premier intendant désigné de la Nouvelle-France, Louis Robert de Fortel, né en 1636, nommé en 1663 – qui n’est cependant jamais venu occuper son poste à Québec. Jean Talon l’a remplacé deux ans après. Louis Robert était l’oncle d’Edme-Nicolas Robert qui mourra à bord du « Chameau », en route pour la Nouvelle-France en 1724.

Canton de Raymond

Distant de 50 km environ de Val-Paradis, le canton de Raymond, désigné en 1947, est compris dans le territoire de de la région de Baie-James. Le canton est traversé dans sa partie centrale, et du sud au nord, par la rivière Tjéo, affluent droit de la rivière Turgeon, elle-même tributaire de l’Harricana. L’abbé Joseph-Sabin Raymond (1810-1887), professeur au Séminaire de Saint-Hyacinthe en fut le supérieur de 1847 à 1853 et de 1859 à 1883. Nommé vicaire général du diocèse de Saint-Hyacinthe dès sa fondation en 1852, il en est devenu l’administrateur en 1862, puis en 1869 et 1870. Auxiliaire de monseigneur La Rocque dans la fondation de la communauté du Précieux-Sang, il fut nommé chanoine titulaire (1867) et prélat domestique (1876).

Canton de Rageout

Situé à environ 35 kilomètres au nord de Chapais, ce canton, désigné en 1947, appartient au territoire d’Eeyou Istchee. Des petits cours d’eau qui traversent ce territoire plat vont alimenter, au nord-ouest, la rivière Brock. D’origine normande, Gilles Rageout (vers 1642-1692), fut d’abord commis au greffe du Conseil souverain (1663), puis premier greffier de la Prévôté. Nommé notaire royal par l’Intendant Talon en 1667, il ne reçu cependant sa commission royale qu’en 1675. Propriétaire de l’arrière-fief Saint-Luc, dans la seigneurie de la Rivière-du-Sud, le seigneur Rageot eut trois de ses fils qui furent greffiers et notaires, deux autres devenant prêtres. Quant au cadet, prénommé Gilles comme son père, il fit une carrière très lucrative dans le commerce.

Canton de Ralleau

Éloigné d’une quarantaine de kilomètres à l’est de la ville de Lebel-sur-Quévillon dans la région administrative du Nord-du-Québec, ce canton est traversé du sud au nord par les rivières Périgny et O’Sullivan. Son territoire est occupé notamment par les lacs Bouat, Périgny, Villjouin, Novellet, Sheilann et de la Ligne. Entre 1604 et 1612, Jean Ralluau (ou Ralleau) fit quelques voyages en Amérique, accompagnant Pierre du Gua de Monts dont il était le secrétaire. Il est témoin lorsque, le 27 décembre 1610, Samuel de Champlain signe son contrat de mariage. À Paris, en 1615, alors qu’il est secrétaire de Noël Brulart de Sillery, il s’occupe également des affaires de Champlain et de la Compagnie du Canada.

Canton de Chaste

Le canton de Chaste, identifié officiellement en 1945 et noté en 1946 sur la carte officielle du Québec, est situé à 60 km environ, à l’ouest de Lebel-sur-Quévillon. Son point le plus élevé est de 340 mètres. Il comprend quelques ruisseaux, le lac Bigniba et un segment de la rivière Coigny à l’Ouest de laquelle une route conduit d’Amos à la baie James. Aymar de Chaste, commandeur de l’Ordre de Malte, vice-amiral de France et gouverneur de Dieppe, appartenait à la célèbre famille des Clermont dont l’un des rameaux portait le nom de Chaste. Comme troisième lieutenant général de la Nouvelle-France et successeur de Pierre de Chauvin de Tonnetuit, il se chargea de l’entreprise du commerce de la Nouvelle-France et, dans ce but, envoya François Gravé Du Pont et Samuel de Champlain dans la région du Saint-Laurent, en 1603. In n’eut pas le loisir de lire le compte rendu de leur voyage, étant malheureusement décédé le 12 mai, quelques mois avant leur retour.

Canton Cramolet

Ce canton est situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Matagami et est traversé par quelques affluents de la rivière Bell. L’un d’entre eux est la rivière Bigniba qui le traverse du sud-ouest au nord-est. L’ensemble est marécageux et l’altitude du terrain atteint 300 mètres. Au nord-ouest de ce canton de Cramolet se trouve celui de Champdoré. Nous connaissons peu de chose de ses deux personnages, sauf qu’ils étaient les pilotes et maîtres de barque pour Samuel de Champlain et pilotes qui ont failli se perdre sur une barre au sortir d’un havre. On trouve ce nom sur la carte officielle du Québec de 1946.

Canton de Crépeau

Ce canton inhabité est situé à 60 km environ au nord-ouest de Chapais, à la latitude méridionale du lac Mistassini. Les étendues d’eau y sont grandes, entre autres le lac Omo dont les contours capricieux s’inscrivent sur le parcours de la rivière Omo, affluent de la rivière Maicasagei. Armand-Charles Crépeau (1884-1959), ingénieur civil et arpenteur-géomètre, fit carrière à Sherbrooke où il débuta en 1909. Il était l’associé principal d’une firme d’ingénieurs et d’arpenteurs qui travailla dans plus de 30 municipalités du Québec. Après avoir exercé la fonction d’ingénieur-conseil de la Commission hydroélectrique de l’Ontario pour la construction des usines de Rapides-des-Joachims, des Chenaux, de La Cave et de Fourneau, il exerça celle d’arpenteur et d’explorateur pour le département des Terres et Forêts de l’époque – dans le Nouveau-Québec. En 1954, il devint doyen de la Faculté des sciences de l’Université de Sherbrooke, poste qu’il conserva jusqu’en 1959. En politique, il fut échevin de la ville de Sherbrooke de 1922 à 1924 et député conservateur du comté de Sherbrooke à l’Assemblée législative, de 1924 à 1931. Son nom a été attribué au canton en 1961.

Canton de Crisafy

Situé à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Chapais, ce canton quelque peu marécageux a été désigné, en 1936, en l’honneur du marquis Antoine de Crisafy, militaire né à Messine (Sicile), envoyé en Nouvelle-France en 1684, avec son frère Thomas, à la tête de deux compagnies. Après avoir été commandant des troupes de Sault-Saint-Louis, gouverneur intérimaire de Montréal en 1699, lieutenant de roi à Montréal (1697-1699) et à Québec en remplacement de François Provost, il termina sa carrière comme gouverneur de Trois-Rivières (1703-1709). Notons que les trois lacs les plus importants de ce canton portent les noms de lac Messine, de lac Monaco et de lac Grimaldi. Crisafy, qui s’était réfugié à Monaco après une révolte des Siciliens contre les Espagnols, était cousin germain du prince de Monaco et appartenait à la maison de Grimaldi.

Canton de Gradis

Le canton de Gradis, situé dans un milieu très arrosé, appartient au bassin hydrographique de la rivière Nottaway, affluent de la baie James. Il est éloigné d’environ 75 km au sud-ouest de Chibougamau. La rivière de L’Aigle venant du sud rejoint le lac Doda qui couvre presque la moitié de la superficie et, à son tour, celui-ci se déverse par la rivière Opawica qui la traverse d’est en ouest. La topographie généralement de la plaine ne dépasse pas 180 m. Le nom d’Abraham Gradis (1699-1780) est celui d’un négociant établi à Bordeaux qui, en association avec l’intendant Bigot, a réalisé d’énormes profits dans le commerce avec le Canada pendant la décennie précédant la Conquête. La carte générale du Québec (1951) indique le nom de ce canton adopté en 1947.

Canton de Martigny

À environ 110 km au nord-ouest de Matagami, ce territoire cantonal inhabité comprend plusieurs étendues d’eau assez importantes, notamment les lacs aux Épices, Martigny et Le Moyne. Le nom rappelle la mémoire de Jean-Baptiste Le Moyne de Martigny et de La Trinité (1662-1709), cousin de Pierre Le Moyne d’Iberville. Une grande partie de la carrière de ce militaire se déroule à la baie James et à la baie d’Hudson. Dès 1686, il participe à l’expédition du chevalier Pierre de Troyes à la baie d’Hudson pour revenir à Montréal, puis à Québec, en 1689. Il retourne au fort York, à l’ouest de la baie d’Hudson, en 1694, mais, le poste est repris par les Anglais en 1696 et Martigny est fait prisonnier. Nommé commandant du fort Bourbon en 1697, il y demeurera jusqu’en 1702. Sa présence à la baie d’Hudson est signalée une dernière fois en 1709, à l’occasion de l’expédition au fort Albany ou fort Sainte-Anne au cours de laquelle Martigny est tué.

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Baie-James. Photographie de GrandQuebec.com.

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