Lhasa de Sela

Biographie de Lhasa de Sela

Lhasa de Sela naît le 27 septembre 1972 dans la ville de Shandaken (hameau de Big Indian), État de New York.

Elle est la fille du Mexicain Alejandro Sela et de l’Américaine Alexandra Karam. Sa mère est d’origine russo-polonaise de confession juive par sa mère et libanaise par son père. Pendant son enfance, la future chanteuse qui changera le visage de la chanson immigrante au Québec, sillonne les États-Unis et le Mexique à bord d’un bus en compagnie de ses parents hippies et de ses neuf sœurs et frères. À l’âge de 13 ans, Lhasa commence à chanter du jazz dans un café grec de San Francisco.

À 18 ans, elle étudie la culture de la Grèce antique au St. John’s College de Santa Fe, mais elle abandonne le cours en mars 1991.

Ensuite, elle débarque à Montréal, où elle décide finalement de rester et réside avec ses sœurs dans un petit quatre et demi, rue Clark dans le Plateau Mont-Royal.

Lhasa de Sela travaille comme serveuse à la Maison de la culture mondiale du boulevard Saint-Laurent et se produit sur scène le soir, interprétant des chansons de Billie Holiday et de la ranchera mexicaine Chavela Vargas.

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Elle fait une rencontre déterminante, celle d’Yves Desrosiers, avec qui elle crée son premier album qui parait en 1997.

Sorti le 2 avril 1998, son premier La Llorona, composé et interprété par cette jeune encore inconnue du nom de Lhasa, a pu passer aux yeux de certains pour une curiosité, un accident exotique. Aux premières notes de La Llorona, Européens et Nord-Américains soupiraient: «Ah, le Mexique!…», tandis que les Mexicains s’interrogeaient: «D’où vient cette musique étrange?».

En effet, échappant à toute définition, l’album évoque une Amérique latine à la fois réelle et imaginaire. La musique en est unique et familière, mêlant rancheras et mélopées tziganes, country et chansons populaires à des textes intimes, interprétés en espagnol d’une voix chaude, profonde et puissante. Sous bien des aspects, cet album n’aurait sans doute pas pu voir le jour ailleurs qu’à Montréal, où il a été réalisé.

Chansons

Venues du sud mais nées en plein cœur de l’hiver, les chansons, empreintes d’un romantisme à la Brönte, sont pleines d’humour, d’intelligence et de dérision. Elles sont crues, déconcertantes et passionnées. L’album a conquis le Canada et la France avant de s’imposer dans de nombreux autres pays et de remportant plusieurs prix. Y compris un Juno Award au Canada. Il s’est vendu à plus de 700 000 exemplaires (ce qui est étonnant pour un disque non commercial en espagnol). La Llorona est devenu un classique en quelques années. Un incontournable qui ne cesse de faire de nouveaux adeptes, aussi déroutant et familier qu’au premier jour, il y a douze ans de cela.

Lorsqu’en 2003, sept ans plus tard, sort The Living Road, le deuxième album de l’artiste, il apparaît clairement que Lhasa de Sela a su laisser parler son inspiration. Son refus de se laisser enfermer dans un genre, transparaît dans la façon dont la chanteuse raconte les histoires.

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S’exprimant avec autant de naturel en espagnol, en français et en anglais, elle se montre aussi vraie, directe et entière dans l’une ou l’autre de ces trois langues. Avec lesquelles elle nous promène d’une ranchera à un gospel enlevé. D’un blues percutant à une berceuse toute en douceur avec une aisance à la mesure de son charisme et de sa conviction.

The Living Road apporte à Lhasa une reconnaissance encore plus impressionnante. Ses interprétations vibrantes et envoûtantes l’ont conduisent aux quatre coins du monde, de Mexico à Istanbul. Des chansons extraites de ses deux albums figurent dans la bande sonore de plusieurs films et émissions de télévision, dont The Sopranos, I Am Because We Are, un documentaire de Madonna, le film de science-fiction Cold Souls et Casa de los Babies de John Sayles. En 2005, Lhasa a été nommée «Meilleure Artiste des Amériques» lors des World Music Awards de la BBC.

Lhasa de Sela
Lhasa de Sela. Source : Site Web Lhasa de Sela.

Dernières années

En 2009, six ans après la sortie de The Living Road, Lhasa nous revient donc avec un album intitulé Lhasa, tout simplement. Écrit et réalisé par Lhasa, enregistré sur bande analogue, presque entièrement en «live». Ce troisième album témoigne de la maturité de l’artiste. L’échange entre les musiciens et la chanteuse est palpable. Il transparaît dans les changements subtils d’intensité et de tempo. Impossibles à créer dans le monde des métronomes et des prises par ordinateur. Enregistré et réalisé à l’ancienne, cet album nous fait vivre une expérience musicale extraordinaire.

Bien que simple, le choix des instruments de Lhasa est inusité: harpe, guitares, pedal steel, basse, batterie, piano. Les mélodies sont familières et irrésistibles, tout en étant vraiment originales. Les textes sont limpides et imagés. Oscillant entre country et gospel, entre blues et folk, les mélodies sont éternelles sans être nostalgiques, modernes sans être artificielles.

Héritage

Loin du bruit et de la fureur de l’industrie moderne de la musique. Loin des paillettes du show-business. Lhasa trouve tranquillement sa place. Elle s’affirme petit à petit comme l’une des auteurs-compositeurs les plus fascinantes de sa génération.

Lhasa de Sela, cette artiste à la voix profonde qui s’était établie au Québec. Elle a, en fait, véritablement influencé la musique du monde. C’est le tout premier jour de 2010 que la chanteuse est décédée à la suite d’une bataille contre le cancer.

Site Web de Lhasa de Sela : lhasadesela.com.

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