Québec musical

Beau Dommage

Beau Dommage

Groupe rock québécois Beau Dommage

Beau Dommage, c’était le principal groupe rock québécois du milieu des années 1970. Son nom vient d’une expression propre au Québec signifiant bien sûr, bien entendu.

Composé de Michel Rivard (chant, guitare), Pierre Bertrand (chant, guitare bas), Robert Léger (flûte, claviers) Marie-Michèle Desroisers (chant, claviers) Réal Desrosiers (batterie), Pierre Huet (parolier) et Michel Hinton (à partir de 1975, clavier), le groupe connaît le succès dès la sortie de son premier album, Beau Dommage, en 1974, et se hausse rapidement au premier rang des vedettes québécoises.

En fait, le groupe fat ses débuts en octobre 1973 au Luducu (UQAM), mais encore avant cette date, Michel Rivard, Pierre Bertrand et Michel Hinton avaient formé le groupe La famille Casgrain, qui s’est fait une certaine réputation. On peut rappeler aussi La Quenouille Bleue, troupe de théâtre un peu éclatée qui sévissait à l’Université du Québec à Montréal vers 1970 et dont Michel Rivard, Michel Hinton, Robert Léger et Pierre Huet étaient du nombre. C’est à cette époque que les chansons Chinatown, Montréal et Harmonie du soir à Châteauguay sont composées.

Le premier album du groupe est donc un triomphe et plusieurs centaines de milliers de copies s’envolent au cours de 1975, et ce autant au Québec qu’en France.

Le premier album du groupe est suivi de trois autres disques. D’abord, en 1975 parait l’album Où est passée la noce?, qui dépassa les ventes de tous les autres enregistrements d’artistes canadiens de la même époque. Ce disque inclue la longue pièce vocale et instrumentale Un incident à Bois-des-Filion. Il remport le prix Jeune chanson 1976, décerné par le Secrétaire d’État à la culture du gouvernement français au MIDEM, à Cannes.

En 1976, le troisième disque du groupe, Un autre jour arrive en ville, remporte lui aussi le palmarès au Québec et en 1977, Beau Dommage lance Passagers, également un succès sans précédent.

En 1976, le groupe contribue, avec les groupes Contraction, Harmonium et Octobre, à l’organisation des fêtes de la Saint-Jean-Baptiste sur le Mont-Royal, une grande manifestation qui attire plus de 300 000 personnes.

Le groupe se produit alors dans les principales salles du Québec ainsi que dans plusieurs villes du Canada anglais. D’ailleurs, les artistes effectuent annuellement des tournées européennes et sont applaudis en France, Belgique, Suisse et Luxembourg.

Le groupe est dissous en 1977, et après la séparation, chacun des membres entreprend une carrière solo, mais l’album Les Grands succès de Beau Dommage paraît en 1978.

En octobre 1984, Beau Dommage se reformera et remontera sur scène pour les concerts d’adieux à Québec et au Forum de Montréal.

Après avoir marqué de leur sceau la décennie des années 1970, Beau Dommage allait connaître une deuxième carrière tout aussi éclatante en 1992, fait rarissime dans la carrière d’un groupe québécois. En effet, lors des fêtes du 350ième anniversaire de fondation de Montréal, lors des FrancoFolies, on retrouve Beau Dommage sur scène au Forum de Montréal pour interpréter quelques titres.

 En 1994, les artistes retournent en studio pour enregistrer un nouvel album, Beau Dommage, qui confirme leur popularité. Ce nouveau disque est composé uniquement de chansons inédites qui n’ont rien à envier aux sonorités et émotions de leur première époque. Les chansons Échappé belle, Sur la véranda, Rive-sud et Le retour du flâneur ne sont que les éléments les plus visibles de cette cuvée de succès.

Le groupe donne par la suite de nombreux spectacles au Québec, puis en France et lance un album live en 1995. Cet album obtient la même année plusieurs prix Félix, lors du gala organisé par l’Association québécoises de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (l’ADISQ).

Parmi les principaux succès de Beau Dommage, citons La Complainte du phoque en Alaska, devenue un classique et reprise par Félix Leclerc, Le Blues d’la métropole et Amène pas ta gang.

beau dommage, passagers

Couverture de l’album Passagers de Beau Dommage.

Le blues d’la métropole

Auteur Pierre Huet, compositeur et interprète Michel Rivard

Dans ce blues mélancolique le groupe trace le portrait d’une jeunesse qui’ tout en voulant faire la révolution, est assimilé par le système politique, économique et religieux

En soixante-sept tout était beau
C’était l’année d’l’amour, c’était l’année d’l’Expo
Chacun son beau passeport avec une belle photo
J’avais des fleurs d’in cheveux faillait tu être niaiseux

J’avais une blonde pas mal jolie
A vit s’une terre avec quatorze de mes amis
Partie élever des poules à la campagne
Qui m’aurait dit que la nature allait un jour voler ma gang

Mais qu’est ce qu’un gars peut faire
Quand y a pus l’goût de boire sa bière
Quand y est tanné de jouer à mère
Avec la fille de son voisin
Tous mes amis sont disparus
Pis moé non plus j’me r’connais pus
On est dix mille s’a rue Saint-Paul
Avec le blues d’la métropole

J’sais pus quoi dire à mes amis
Y sont rendus ou ben trop g’lés ou ben trop chauds
Y’en a deux trois qui sont rendu un peu trop beaux
Même Jésus-Christ a embarqué mon ancienne blonde dans son troupeau

Mais qu’est ce qu’un gars peut faire
Quand y a pus l’goût de boire sa bière
Quand y est tanné de jouer à mère
Avec la fille de son voisin
Tous mes amis sont disparus
Pis moé non plus j’me r’connais pus
On est dix mille s’a rue Saint-Paul
Avec le blues d’la métropole

J’avais un chum qui était correct lui
Mais je l’vois pus y est en prison dans l’bout d’Québec
Y a mis des bombes quand y a perdu ses élections
Si j’m’ennuie trop, vous êtes ben mieux, vous êtes ben mieux d’faire attention

Mais qu’est ce qu’un gars peut faire
Quand y a pus l’goût de boire sa bière
Quand y est tanné de jouer à mère
Avec la fille de son voisin
Tous mes amis sont disparus
Pis moé non plus j’me r’connais pus
On est dix mille s’a rue Saint-Paul
Avec le blues d’la métropole

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