Musée amérindien de Mashteuiatsh
Le Musée amérindien de Mashteuiatsh, situé sur les rives du Pekuakami (Lac Saint-Jean), a ouvert ses portes en 2006.
Ce musée a pour mission de sauvegarder et de mettre en valeur le patrimoine culturel millénaire ilnu, de promouvoir et de transmettre ce patrimoine aux générations futures.
Le Musée de Mashteuiatsh donne également une voix aux autres nations autochtones d’Amérique. En fait, ce musée est une vitrine de la création contemporaine ilnu et autochtone en général, des cultures qui continuent sans cesse à évoluer.
Les expositions permanentes du musée :
L’Esprit du Pekuakamiulnu – Pekuakamiulnu u Mamihtunelitanum retrace l’histoire des Pekuakamiulnuatsh et met en lumière les liens entre le passé et le présent. Elle présente l’Ilnu tel qu’il était et tel qu’il a évolué.
L’exposition comporte deux volets. L’une traite de l’actualité, des aspirations et de ce qui constitue les Pekuakamiulnuatsh d’aujourd’hui. L’autre témoigne des négociations territoriales. Cette exposition a été réalisée avec la collaboration de plus d’une centaine de membres de la communauté.
Nutshmatsh, dans la forêt : ce site d’interprétation de la flore indigène est une exposition extérieure vivante de végétaux qui permet d’explorer les liens indissociables tissés entre les Ilnuatsh et la Terre-mère, ainsi que découvrir comment les Ilnus, peuple nomade, exploitaient au quotidien la flore locale.
Des expositions temporaires sont présentées régulièrement au Musée. D’ailleurs le site web du Musée amérindien de Mashteuiatsh offre un parcours fort intéressant le long des expositions virtuelles Mémoires vives Pekuakamiulnuatsh qui décrit la vie des Ilnuatsh et parle de leur profond attachement au Nitassinan, des relations qu’ils entretiennent avec ce milieu de vie, des siècles d’interaction avec d’autres peuples et des ressources de la communauté.
Le Musée amérindien de Mashteuiatsh est ouvert toute l’année.
Du 12 mai au 11 octobre: tous les jours, 9 h à 18 h ; 12 octobre à mai 2015: lundi au vendredi, 8 h à midi et 13 h à 16 h; la fin de semaine réservation pour groupes (15 ou +).
Pour se rendre au Musée amérindien de Mashteuiatsh :
1787, rue Amishk, Mashteuiatsh (Pointe-Bleue)
Lac-Saint-Jean, Québec.
Site internet du Musée amérindien de Mashteuiatsh : museeilnu.ca.
Réserve indienne de Mashteuiatsh
Longtemps désigné sous le nom de Pointe-Bleue, cet endroit situé sur la rive ouest du lac Saint-Jean, à 6 km au nord de Roberval, aurait déjà été, vers 1775, le site d’un poste de traite du Domaine du Roi exploité par les marchands anglais Thomas Dunn et John Gray. Mais pour les Montagnais, Ka Mesta8iats, dont Mashteuiatsh dérive, et qui signifierait là où il y a une pointe ou encore on se revoit à la pointe, aurait été, bien avant l’implantation du poste, un lieu de passage et de campement fréquenté.
En plus des pressions des commerçants de bois qui ne respectaient pas les terres réservées, ce furent sans doute ces liens privilégiés avec le milieu qui amenèrent les Montagnais, en 1856, à demander à la Couronne d’échanger les terres riveraines de la Péribonka et de la Métabetchouane, qui leur avaient été octroyées en 1853, pour celles du canton de Ouiatchouan où se trouvait Pointe-Bleue.
Le nom de Ouiatchouan, utilisé administrativement depuis lors pour identifier la réserve, a été remplacé par celui de Mashteuiatsh, en 1985. Le peu d’intérêt manifesté à l’époque par les Montagnais pour l’agriculture et la sédentarisation et, à l’opposé, l’insistance déployée par les autorités politiques et religieuses pour favoriser l’implantation de nouveaux colons, ont amené les autochtones à se départir là aussi d’une grande partie de leurs lots au profit des nouveaux arrivants, pour ne conserver que ceux situés en bordure du lac.
La réserve n’a plus aujourd’hui qu’une superficie de 1 306 ha comparativement aux 9 324 ha initiaux. Mashteuiatsh a tout de même connu une certaine importance à partir de 1867 lorsque la Compagnie de la Baie d’Hudson s’y établit ; cette popularité amena même la fermeture du poste de Métabetchouan, en 1880, et attira les Oblats qui y déplacèrent leur mission en 1875, puis y construisirent un juniorat en 1889. Cette intimité croissante avec les Blancs n’en fut pas moins la cause d’un certain abandon de la langue et des activités traditionnelles en forêt, d’où l’amorce d’un processus de déculturation de la société locale au cours de la première moitié du XXe siècle. Ce processus a toutefois été freiné au cours des dernières décennies et, tout en misant sur le développement économique de leur communauté, les Montagnais de Mashteuiatsh reprennent progressivement le contrôle de leur langue et de leur culture.
Doté d’installations scolaires et d’infrastructures communautaires modernes, d’un musée, d’une scierie et de plusieurs petites entreprises, Mashteuiatsh relève habilement le défi de savoir conjuguer développement économique et culture.


Voir aussi :
- Peuples autochtones
- Musées du Québec
- Musée des Abénakis
- Musée de Shaputuan
- Musée régional de la Côte-Nord