Les Inuit du Québec
Les Inuit du Québec occupent un vaste territoire de 507 mille kilomètres carrés situé au-delà du 55e parallèle. Cette région est nommé le Nunavik (connu jadis comme e Nouveau-Québec). Le Nunavik fait partie de la région administrative du Nord-du-Québec. Ce territoire est couvert de forêt boréale et de toundra et est parsemé de lacs sculptés par les glaciers.
D’une population totalisant 13 000 habitants, environ 90 % sont des Inuits, soit un peu moins de 12 000 personnes. Tous ou presque vivent le long des côtes de la baie d’Hudson, du détroit d’Hudson et de la baie d’Ungava, dans la région de Kativik qui est formée de quatorze villages nordiques inuits, un village naskapi et un village cri. Les 14 villages inuit comptent chacun entre 100 et 300 habitants et voici leurs noms : Kuujjuarapik, Umiujaq, Inukjuak, Puvirnituq, Akulivik, Ivujivik, Salluit, Kangiqsujjuaq, Quaqtaq, Kangirsuk, Aupaluk, Tasiujaq, Kuujjuaq et Kangiqsualujjuaq. Quelques dizaines d’Inuit vivent à Chisasibi, un village cri de la Baie-James.
Les Inuit parlent l’inuktitut. À l’école, l’enseignement se fait entièrement en inuktitut jusqu’en troisième année, moment où les jeunes commencent à apprendre le français ou l’anglais, et l’enseignement se donne dans une de ces langues, selon le choix des élèves. Aujourd’hui, un nombre croissant d’élèves se dirigent vers le français.
Historiquement, les premiers hommes à occuper le Nunavik actuel sont le Paléoesquimaux anciens de culture prédorsétienne qui s’établissent sur le littoral des bais d’Hudson et d’Ungava vers 1000 avant J.-C. Beaucoup plus tard, les Thuléens, ancêtres des Inuits, s’y établissent.
À partir du milieu du XVI siècle, des explorateurs européens établissent des contacts avec des Inuits, mais ces rapports sont limités et les échanges commerciaux ne débutent qu’à l’aube du XIXe siècle.
Dès les années 1960, dans l’élan de la Révolution tranquille le gouvernement du Québec se tourne vers ce territoire, En 1968, la Commission scolaire du Nouveau-Québec (connue aujourd’hui comme Commission scolaire Kativik) est fondée.
Signée le 11 novembre 1975, la Convention de la Baie James et du Nord québécois contient les dispositions qui permettent régler les revendications territoriales des Inuits. La Convention stipule la fondation de l’Administration régionale Kativik ainsi que de la Société Makivik. Désormais, les services municipaux sur l’ensemble du territoire sont fournis par des corporations de villages nordiques, dont le fonctionnement est semblable à celui de nos municipalités.
L’Administration régionale Kativik a son siège social à Kuujjuaq et chapeaute l’ensemble des municipalités nordiques. Quant à la Société Makivik, cet organisme gère les indemnités monétaires obtenues dans le cadre des ententes et joue un rôle important dans le développement social et économique de la région. C’est cette société qui a acquis en 1990 la compagnie aérienne First Air, qui dessert entre autres les Territoires du Nord-Ouest. Déjà propriétaire d’Air Inuit, Makivik assure ainsi aux Inuit une place prépondérante dans le secteur du transport aérien en territoire nordique.
En 1986, un référendum fait adopter le nom Nunavik comme le nouveau toponyme officiel de ce territoire. En 1989, les Inuit fondent le Comité constitutionnel du Nunavik, une entité dont les membres sont élus au suffrage universel.
Aujourd’hui, quoique la motoneige et la maison aient remplacé le traîneau à chien et l’iglou, les Inuit tiennent à conserver valeurs, langue et culture, tout en maintenant des liens avec tout le Québec.

Municipalité de village nordique de Salluit
Après Ivujivik, Salluit constitue le village le plus septentrional du Québec. Situé dans une échancrure du fjord qui porte son nom et qui donne dans le détroit d’Hudson, il a été, comme son voisin, le lieu de campement d’Inuits à l’époque préhistorique. L’Île Qikutaq, à l’embouchure du fjord de Salluit, recèle des vestiges d’occupation du sol vieux de 2 000 ans et elle semble avoir été depuis ce temps le lieu de rassemblements saisonniers. Le géologue Albert Peter Low qui y passe en 1904 en témoigne d’ailleurs, et, encore aujourd’hui, l’île reçoit les chasseurs inuits durant la saison estivale. C’est au début du siècle qu’on commence à voir se dessiner la structure d’un village à Salluit.
En 1910, un traiteur indépendant, Solomon R. Ford vient en effet s’y établir et attire une partie de la population qui, semble-t-il, avait déjà commencé, quelques années auparavant, à se regrouper à Déception, à une cinquantaine de kilomètres à l’est. Les deux postes devaient d’ailleurs, durant un certain temps, continuer à évoluer parallèlement car la Compagnie de la Baie d’Hudson établit un comptoir dans chacun d’eux, à Déception, de 1925 à 1932, et à Salluit, à partir de 1927. Le toponyme a évolué sous plusieurs graphies depuis celle de Sugluk utilisée par Low. Lorsque le ministre des Terres et Forêts approuve une nouvelle nomenclature pour les côtes du Nouveau-Québec, en 1961, il retient d’abord l’appellation de Notre-Dame-de-Sugluc qu’il transforme en celle de Sugluc, quelques mois plus tard.
En 1962, la Commission de géographie approuve la forme Saglouc qui devait se maintenir jusqu’en décembre 1979 alors qu’est créée la municipalité du village nordique de Salluit. Nous ne disposons pas d’information sur l’origine et la justification du nom que les auteurs s’entendent cependant pour traduire par « les maigres ». Environ mille Sallumiut résident actuellement à cet endroit. La sculpture, le piégeage et la chasse demeurent des activités importantes pour le village qui est aussi reconnu comme un centre de production d’émissions de radio et de télévision pour le Nord québécois. Un aéroport a été inauguré à Salluit en 1989.
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