Les croyances et les rites autochtones au Québec
Vers 1500, malgré certaines différences culturelles ou linguistiques, les peuples autochtones ont une conception du monde et certaines valeurs communes. Pour eux, les êtres vivants, les phénomènes naturels et les objets sacrés possèdent tous en esprit. C’est ce qu’on appelle l’animisme.
Ainsi, selon leurs croyances, les êtres humains cohabitent avec les esprits des animaux, des plantes et des phénomènes naturels qu’ils doivent traiter avec crainte et respect pour éviter de perturber l’équilibre et l’harmonie de l’Univers.
Le cercle de vie
Pour les autochtones, l’équilibre et l’harmonie de l’univers sont représentés par le cercle de vie. Il s’agit d’un cercle sacré qui symbolise le perpétuel recommencement des cycles de la nature. Il s’agit du cycle des âges de la vie (naissance, vie, mort et retour dans le monde des esprits). Aussi du cycle des saisons (printemps, été, automne et hiver). Le cycle du jour et de la nuit. Finalement, du cycle lunaire. Le cercle symbolise aussi l’interdépendance infinie des êtres animés et des êtres inanimés.
L’importance des aînés eе de la tradition orale
Les autochtones communiquent leur conception du monde à travers des récits, des mythes et des légendes qui mettent en scène des personnages surnaturels, des animaux, des êtres humains, des éléments de la nature, des esprits. Ce sont les aînés qui ont leur rôle de transmettre ces récits mythiques et légendaires. À travers ces récits, les aînés enseignent aux membres de la communauté les croyances et les valeurs qui doivent guider leurs actions dans la vie de tous les jours. Cette tradition orale joue un rôle essentiel dans les sociétés autochtones.
Au quotidien, la conception du monde d’aise autochtones teinte chacun de leurs gestes. Par exemple, les chasseurs veillent à ne pas provoquer la colère des esprits des animaux de la forêt. Car ceux-ci pourraient alors décider de ne plus se laisser capturer. En signe de respect, les chasseurs portent des amulettes et font des offrandes aux animaux qu’ils ont tués. Il est interdit de tuer un animal sans raison ou de gaspiller les produits de la chasse, de la pêche, de la cueillette et des récoltes, car cela est considéré comme une offense aux esprits.
De plus, dans la spiritualité des peuples autochtones, les rêves sont très importants, car ils permettent d’entrer en contact avec le monde des esprits. Pour interpréter les rêves, les autochtones font souvent appel au chaman, car ce dernier peut communiquer directement avec les esprits. Grâce à ses visions, le chaman peut prédire l’avenir. Sa grande connaissance des plantes lui permet également de soigner les malades.
Les rites et les cérémonies
Les rites et les cérémonies des autochtones reflètent leur conception du monde. Certains rituels touchent par exemple au cycle des âges de la vie, au cycle des saisons, au départ des hommes à la chasse ou à la guerre, au semailles et aux récoltes. Par exemple, chez les Inuits et les Algonquiens, on enterre les morts avec leurs objets personnels pour qu’ils puissent les utiliser au besoin dans le monde des esprits. Ou encore, chez les Iroquiens, on remercie la Terre-Mère, un symbole spirituel important. On demande alors sa protection au moment de la fête de semailles du printemps, de celle du solstice d’été ou de celle des récoltes de l’automne.
Quelques termes reliés aux croyances et rites autochtones
Conception du monde : manière de se représenter le monde, de donner un sens à la vie et aux liens entre les êtres vivants.
Animisme : croyance selon laquelle toutes les choses et toutes les êtres présents dans l’Univers possèdent une âme, un esprit.
Cercle de vie : représentation des liens qui unissent tous les êtres animés et inanimés de l’Univers.
Aîné : personne plus âgée reconnue chez les autochtones pour avoir beaucoup de connaissances, d’expérience et de sagesse.
Tradition orale : témoignages, récits et savoirs transmis de bouche à oreille, de générations en génération.
Amulette : petit objet que certains autochtones eux pour s’attirer les faveurs des esprits ou pour s’en protéger.
Spiritualité : ensemble des principes, des règles et des croyances inspirées par la profonde certitude de l’existence de l’âme et des esprits.
Chaman : prêtre, sorcier, et guérisseur, il est l’intermédiaire entre les esprits et les êtres humains. Un chaman peut effecteur des rituels de guérison. Dans les groupes autochtones, les chamans sont considérés comme les principaux intermédiaires entre le monde visible et le monde des esprits. Ils jouent aussi le rôle de guérisseurs auprès des malades.
Le capteur des rêves : le capteur des rêves dirige les bons rêves vers le dormeur et attrape les mauvais rêves dans les mailles de son filet.
(Bibliographie : Le Québec en deux temps, 1500 – 1840. Virginie Krysztofiak, Paul Ste-Marie, Raymond Duchesne, Genevi`ve Goulet).
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