Communauté vietnamienne

Communauté vietnamienne au Québec

Les Canadiens d’origine vietnamienne constituent le cinquième plus grand groupe ethnique non européen au Canada, après le Chinois, les Indiens des Indes orientales, les Philippins et les Jamaïcains. Environ 30 mille personnes d’origine vietnamienne de la première génération habitent au Québec et le nombre de personnes issues de la communauté vietnamienne augmente de façon plus rapide que l’ensemble de la population. On estime à plus de 60 mille la population totale incluant les enfants de la deuxième génération.

Une grande partie de la population d’origine vietnamienne est née à l’extérieur du Canada, dont plus de 90% sont nés au Vietnam.

La majorité des immigrants d’origine vietnamienne sont arrivés au Québec au cours des dernières décennies du XXe siècle et en grande partie, la communauté vietnamienne du Québec est issue en majorité des réfugiés de la mer.

Cependant, bien que le gros de la communauté se soit constitué à partir de la fin des années 1970, un certain nombre de Vietnamiens ont immigré au Québec dans les années 1960 grâce au plan Colombo, un programme de bourses permettant à des étudiants vietnamiens de poursuivre leur formation dans une université francophone. La France étant interdite comme lieu d’études, en raison de ses relations tendues avec le Sud-Vietnam, le Québec devenait donc une destination de rechange. Il ne s’agissait toutefois pas que de quelques étudiants.

C’est à la fin des années 1960 et au début des années  1970 que les premiers diplômés universitaires vietnamiens d’Europe, en quête de nouveauté commencent à arriver.

Le choc de 1975 avec la chute militaire de la République du Sud-Vietnam marque le véritable début de la communauté vietnamienne au Canada et au Québec. Pour la seule année 1975, le Canada accueillit près de 8 mille réfugiés vietnamiens fuyant le communisme. Durant les années 1978-1980, apparaissent des  boat people ou réfugiés de la mer et le Canada réagit en reconnaissant le problème des réfugiés vietnamiens qui acquiert l’ampleur d’une grande crise humanitaire. Pour le résoudre, le pays conçoit le Projet 4000, un programme qui permet à 4000 réfugiés vietnamiens de s’installer dans la région d’Ottawa.

Ensuite, des dizaines de milliers de Vietnamiens réfugiés s’installent dans plusieurs provinces dont le Québec, grâce à la pratique des parrainages collectifs ou individuels.

Plus de 30 000 réfugiés ont été  parrainés au total par des particuliers, à la fin des années  1970 (une grande majorité de ces réfugiés étaient des Vietnamiens, une minorité de Laotiens et de Cambodgiens). Ces réfugiés ont tous redémarré leur vie et reçu la nationalité de leur nouvelle patrie. Les premières vagues d’immigrés-réfugiés vietnamiens se répartissent dans les villes francophones (Montréal surtout); les suivants choisissent les provinces anglophones, ou plutôt ils y sont aiguillés.

Faut-il souligner que la majorité des Vietnamiens et des Canadiens qui ont leurs racines vietnamiennes habite à Montréal  ou dans la région métropolitaine de Montréal. En vingt ans à peine, cette communauté s’est épanouie et a mis en place diverses institutions communautaires. Des centaines de Vietnamiens ont créé de nombreux établissements commerciaux tels que des restaurants, des épiceries, des pharmacies.

En comparaison, la région de Québec ne compte que mille membres.

Tout comme dans l’ensemble de la population de la province, les femmes constituent la majorité de la communauté vietnamienne. Presque la moitié des Canadiens d’origine vietnamienne, soit 48 % d’entre eux, pratiquent le bouddhisme et un peu plus de 22% sont Catholiques, le reste appartenant à la confession protestante ou à un autre groupe chrétien.

La grande majorité des Canadiens d’origine vietnamienne maîtrise le français et peuvent parler une des deux langues officielles du Canada. En 2001, 88 % d’entre eux pouvaient maîtriser au moins une des deux langues officielles, alors que 12 % ne parlaient ni l’anglais ni le français. La plupart d’entre eux, soit 68 %, pouvaient soutenir une conversation en anglais, alors que 6 % 5% environ parlent le français et l’anglais. Bien que la plupart d’entre eux maîtrisent au moins le français ou l’anglais, la grande majorité a une langue maternelle autre que l’anglais ou le français (le vietnamien ou un dialecte chinois).

Aujourd’hui, environ 15% des Québécois d’origine vietnamienne âgés de 15 ans et plus ont un baccalauréat ou un diplôme d’études supérieures, ce qui correspond à l’ensemble de la population adulte au niveau du Québec et du Canada. Cependant, plus de 40% des adultes d’origine vietnamienne ne possèdent pas de diplôme d’études secondaires, comparativement à 31% de tous les adultes dans l’ensemble de la province. D’ailleurs, tout comme dans l’ensemble de la population, les hommes d’origine vietnamienne sont un peu plus instruits que les femmes d’origine vietnamienne (15 % des hommes d’origine vietnamienne possèdent un diplôme universitaire, comparativement à 13% de leurs homologues féminins).

Selon Statistique Canada, en 2001, 20% de tous les diplômés universitaires ou collégiales d’origine vietnamienne possédaient un diplôme en mathématiques, en physique ou en informatique, en ingénierie ou en sciences appliquées, comparativement à 8 % de l’ensemble de la population canadienne. Il est peu probable que cette situation ait changée significativement dans les années 2010…

Un quart de l’ensemble des travailleurs d’origine vietnamienne sont dans la fabrication, contre 8% de l’ensemble des effectifs canadiens. En même temps, 11% des travailleurs canadiens d’origine vietnamienne, comparativement à 6% de l’ensemble des travailleurs, sont dans des professions scientifiques et techniques. Par ailleurs, seulement 6 % des travailleurs vietnamiens occupent des postes de direction, comparativement à 10 % de l’ensemble des travailleurs canadiens (données de Statistiques Canada pour l’ensemble du pays).

Les Québécois d’origine vietnamienne sont actifs au sein de la société. La plupart d’entre eux exercent leur droit de vote et un tiers d’entre eux participent à une organisation comme une équipe sportive ou une association communautaire.

La plupart des Canadiens-vietnamiens pratiquent le bouddhisme mahayana et célèbrent les rites religieux bouddhistes lors des naissances, des mariages et des décès. Les rites et cultes bouddhiste, confucianiste, taoïste et des ancêtres sont surtout pratiqués à la maison, aidés par la présence sur place d’un petit clergé bouddhiste.

Par contre, un des Canadiens d’origine vietnamienne dans l’ensemble du Canada ont rapporté avoir fait l’objet de discrimination ou de traitements injustes fondés sur leur ethnicité, leur race, leur religion, leur langue ou leur accent.

Aujourd’hui, au niveau du Canada, les villes de Toronto, Montréal et Vancouver sont en tête  pour leur communauté d’origine vietnamienne, les provinces de l’Ontario et du Québec en totalisant à  eux seuls plus de 120 000.

La plupart des Vietnamiens arrivant au Canada le font de la manière la plus légale qui soit (regroupement familial, immigration professionnelle qualifiée en provenance de l’Europe et  d’Asie).

Un aspect important ces Canadiens-vietnamiens  concerne l’identité culturelle de ces nouveaux habitants du Canada. Une étude de Louis-Jacques Dorais, département d’anthropologie, Université de Laval, réalisée en 2001, a noté à travers une trentaine d’entrevues effectuées en 1997-1998 qu’au Québec un grand nombre de Canadiens-vietnamiens pensent toujours au pays natal et s’intéressent encore à ce qui s’y passe, et réagissent indifféremment selon la situation en Vietnamiens (plutôt pour les aspects familiaux ou personnels de la vie) ou en Canadiens, (plutôt pour les aspects professionnels, socioculturels, ou citoyens de la vie quotidienne).

On assiste aussi à l’occidentalisation des nouvelles générations qui regardant le Vietnam comme plus comme une  destination de voyage estival, et sans le vif sentiment de nostalgie du pays natal gardé par les arrivants de la première génération.

Fondée en 1980, la Fédération Vietnamienne du Canada (Liên Hôi Ngùoi Viêt Canada), compte de nombreuses associations locales au Québec (à Montréal, Québec et Sherbrooke) – et s’efforce de préserver la culture vietnamienne et de faciliter l’intégration sociale de ses membres à la société canadienne. Cette fédération publie un bulletin bimensuel en français et en anglais, et anime le Centre Canadien-Vietnamien (Trung Tâm Ngùoi Viêt) fondé à Ottawa en 1987. Cet organisme sert de siège pour les nombreuses activités communautaires (cours d’anglais et de français, citoyenneté, arts  martiaux, peinture, etc.) et les réunions électorales nationales.

Bref, les Vietnamiens-canadiens ont pu rebâtir leur vie de manière sereine.

Fleurs rouges
Fleurs rouges pour les victimes. Crédit photo : GrandQuebec.com.

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