Communauté russe à Rawdon

Communauté russe à Rawdon

C’est après la première guerre mondiale que la municipalité de Rawdon commence à être peuplée par de nombreuses familles d’origines diverses, principalement russe, ukrainienne, polonaise et allemande. Dans les années 1920, un certain nombre d’immigrés russes de Montréal viennent s’y installer et en 1929, une famille originaire de Russie, du nom de Jacob, ouvre un hôtel à Rawdon.

Vers la fin des années 1930, une véritable petite colonie russe s’y forme. Après la Deuxième Guerre mondiale, la communauté russe de Rawdon devient encore plus importante.

Communauté russe à Rawdon
Église chrétienne russe de Rawdon. Photo de GrandQuebec.com.

En fait, ce sont deux communautés russes distinctes, correspondant à la division au sein de l’Église russe, entre une section subordonnée au Patriarcat de Moscou, soupçonnée de collaboration avec le pouvoir soviétique, et une autre section appartenant à l’Église orthodoxe russe Hors-Frontières, créée par des évêques russes en exil dans les années 1920.

Bien sûr, cette situation n’est pas spécifique à la ville de Rawdon. À Montréal par exemple, une branche de l’Église est représentée par la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, au coin de la rue de Champlain et du boulevard René-Lévesque, l’autre étant représentée par la cathédrale Saint-Nicholas qui se trouve sur le boulevard Saint-Joseph, vers la Côte Sainte-Catherine (notons que cette division existe toujours même si, en 2006, les deux églises ont signé des accords de réunification après la chute du régime communiste).

En 1955-1956, une chapelle dédiée à Saint-Séraphim-de-Sarov fut érigée à Rawdon à l’initiative du père Oleg Boldirev de l’Église du Partriarcat de Moscou.

Au début des années 1960, le cimetière Saint-Séraphim-de-Sarov est ouvert sur la rue Woodland, occupant un vaste terrain appartenant à M. Leslie Lawes, entre les 14e et 15e avenues de Rawdon. En 1966, une nouvelle église a été construite sur le terrain du cimetière. Cette église a conservé la coupole, des fenêtres et les portes de l’iconostase de la première chapelle.

La nouvelle église a été consacrée le 4 août 1966 par Mgr Sylvestre Haruns, archevêque orthodoxe de Montréal et du Canada, né en Lettonie et venu au Canada vers la fin des années 1950 en provenance de France, où il résidait depuis les années 1940.

Plus tard, en 1973, un clocher a été ajouté à l’église.

En 1978, le hiéromoine Grégoire Papazian, d’origine arménienne et venu au Québec en provenance d’Égypte, a construit sur le terrain du cimetière un ermitage (skite), avec une autre chapelle adjacente, dédiée à la Transfiguration du Christ.

En 1963, les paroissiens de l’Église Hors-frontières, ont érigé leur propre église, dédiée à Notre-Dame-de-Kazan, nommée d’après une célèbre icône russe.

L’église en bois a été détruite par le feu au début des années 1970 et remplacée par une autre. La nouvelle église a été érigée selon les plans dressés par l’architecte Georges Glimin.

Aujourd’hui, Rawdon est la seule ville du Québec qui possède trois chapelles orthodoxes russes.

Dans les années 1980, le hiéromoine Grégoire quitte Rawdon et construit un nouveau skite (groupe d’ermites vivant en retrait) à Fitch Bay en Estrie.

Le cimetière existe toujours et si, à l’origine, il était uniquement destiné aux soldats russes, membres des forces armées canadiennes morts au combat, aujourd’hui, il accueille les dépouilles de tous les Russes qui professent la foi chrétienne orthodoxe. Comme dans tous les cimetières russes, on y remarque les croix orthodoxes en bois, des fleurs et des lampions. En 1966, on a érigé dans ce cimetière un cénotaphe en mémoire des soldats russes morts au champ d’honneur.

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