Communauté allemande

L’immigration allemande au Québec

Au début du XXIe siècle, au Québec, on dénombre quelque 13 mille résidents d’origine allemande. On constate donc que la communauté allemande est beaucoup plus petite que les autres communautés.

Aujourd’hui, la plupart des Allemands québécois se concentrent à Montréal et une caractéristique curieuse les distingue des autres communautés ethniques : contrairement aux Italiens, aux Grecs, aux Juifs, aux Haïtiens, les Allemands ne formèrent jamais un quartier, mais s’installèrent un peu partout sur l’île. On peut expliquer cela par le fait que de nombreux Allemands ont immigré au Québec après la Deuxième guerre et ils avaient l’envie de recommencer leur vie à zéro et d’oublier les atrocités de la guerre et de se lier très vite à la population locale.

Cependant, on remarque le présence d’Allemands en Nouvelle-France dès le XVIIe siècle.

On peut citer le cas de M. Hans Bernhard qui vient s’établir en Nouvelle-France en 1680 dont le nom s’est transformé en Bernard et dont les descendants se comptent par centaines.

Johan Deigne arrive en Nouvelle-France en 1686 et fonde la nombreuse famille Daigle.

Plusieurs Allemands acadiens sont arrivés lors du Grand Dérangement de 1755. Ils avaient combattu dans les régiments étrangers de l’armée française à Louisbourg et avaient épousé des Acadiennes. Ils s’établissent pour la plupart dans la région de Saint-Gervais-de-Bellechasse.

Les Allemands qui viennent en grand nombre, sont des groupes de mercenaires qui combattent pour la Grande-Bretagne contre la Révolution américaine. Au total, on dénombre plus de trente mille officiers et soldats venus de toutes les terres allemandes, dont environ 10000 passèrent par le Québec et 1 400 se sont établis au Québec à la fin de la guerre.

Au cours de la guerre, ils étaient en garnison à Lotbinière, Sorel et Québec. Ils parlaient bien le français et plusieurs de ces soldats se sont liés aux habitants.

Parmi les premiers Allemands, les plus connus sont les suivants :

Jean-André Eschemback de Wurtzbourg, il s’est établi à Montmagny et est devenu meunier, tout comme ses fils. Ils opéraient un moulin à Rivière-Ouelle et construisirent un autre à Saint-Roch-des-Aulnaies.

Le baron Edmond-Victor Von Koenig qui était chirurgien dans les troupes allemandes depuis 1776. En 1783, il prend sa retraite et reste au Canada. Le baron s’installe à L’Islet, le célèbre berceau des navigateurs québécois. Un certain nombre de ses descendants sont devenus des pilotes et des capitaines de navires. Un des Koenig a accompagné le grand capitaine Bernier au cours de ses expéditions dans l’Arctique – John V. Koenig a été l’ingénieur-chef de l’Arctique.

Friedrich Wilhem Oliva était chirurgien-major dans le régiment des Brunswickers. Puis, il s’établit à Québec, où il exerce sa profession de médecin. Il est très respecté et sa mort est pleurée par toute la ville.

Néanmoins, c’est Friedrich Adolf Von Riedesel, général de l’armée anglaise, commandant des unités de mercenaires qui est le plus célèbre des premiers immigrants allemands au Québec. Il s’établit avec sa famille à Sorel après être libéré par les Américains qui l’avaient fait prisonnier de guerre. C’est lui qui fait introduire au Québec et en Amérique du Nord l’arbre de Noël en 1781.

Le docteur Christian Allen Drouin présente une liste fort intéressante des patronymes d’immigrants allemands qui ont été francisés au Québec que nous reproduisons, quoique il nous restent des doutes : est-ce certain que le nom de famille Berger est venu du nom Numberger ? Leloup, est-il vraiment la version française de Wolf ? Ou encore Hébert, Daillaire, Quintal, Dion et Gervais (!) sont-ils des transformations de noms allemands ? Le Docteur Christian Allen Drouin en est persuadé et c’est un expert de renommée internationale:

  • Besserer : Besré
  • Maher : Maheux
  • Beyer : Payeur
  • Schumpff : Jomphe
  • Schenaille : Chenaille
  • Goebell : Kable, Kaeble, Keable
  • Numberger : Berger
  • Pauzer : Pauzé
  • Froebe : Frève
  • Wolf : Leloup
  • Amaringer : Maringer et Marenger
  • Hartoung : Harton
  • Heyberts : Hébert
  • Dayme : Daigle
  • Dahler : Dallaire
  • Piuze : Piuze
  • Quintal : Quintal
  • Steben : Steben
  • Dion : Dion
  • Gervais : Gervais
allemands immigration
Un groupe d’immigrants allemands. Photographie de William James Topley, octobre 1911. Source : la Bibliothèque et Archives Canada. L’image fait partie du domaine public.

Pour en savoir plus :

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