La Cloche de la paix
Le 6 août 1945, la première bombe nucléaire détruisait en grande partie la ville de Hiroshima et anéantissait, en une fraction de seconde, des dizaines de milliers d’habitants. Le lugubre champignon atomique signalait à l’histoire que l’homme était désormais capable de rayer la Terre de la ronde des planètes. Depuis cette tragédie, le 6 août de chaque année, la Ville de Hiroshima se souvient du passé et en exorcise les démons au cours d’une cérémonie commémorative pour la paix. Une personne représentant les familles des victimes et un enfant font sonner une cloche, don de l’artiste Masahiko Katori, en formulant des vœux pour la paix mondiale.
De Hiroshima à Montréal
À Montréal, c’est le 5 aout en soirée, au Jardin botanique qu’a lieu la Cérémonie de la paix à la mémoire de Hiroshima alors même qu’au Japon, où l’on est déjà le 6 août, des milliers de Japonais se recueillent fidèlement dans le Parc de la paix. À Hiroshima, vous entendrez cette cloche sonner, un coup par année écoulée depuis la bombe, autant de liens tissées entre les deux villes.
La Ville de Hiroshima a décidé de signer un pacte d’amitié et de paix avec la Ville de Montréal, se reconnaissant une communauté d’orientation avec cette municipalité qui, en 1986, c’est officiellement déclarée « Ville libre d’armes nucléaires ». La Cloche de la paix témoigne de ce pacte.
Faire résonner l’espoir
D’après un concept original de Masahiko Katori, la « Cloche de la paix » a été moulée par Musho Negoro, son premier disciple, sur le modèle de la cloche qui orne le Parc de la paix à Hiroshima. Elle est entièrement faite de bronze et pèse près de 190 kg.
Ne cherchez pas le battant aux creux de cette cloche. C’est de l’extérieur qu’on la fait sonner à l’aide d’un gros marteau de bois. Celui-ci percute le métal de plein fouet sur le symbole de l’énergie atomique alors qu’à l’opposé, un miroir reflète l’âme du sonneur.
La Ville de Hiroshima a offert une cloche de la paix à cinq autres villes avec lesquelles elle a signé des pactes d’amitié. Ce sont Volgograd, en Russie (1985) ; Hanovre, Allemgne (1985); Honolulu, États-Unis (19850, Chong Quing, Répulbique populaire de Chine (1986) et Taegu, Corée du Sud (1997).
Après le bombardement atomique, des feuilles de lotus étaient appliquées sur les brûlures des victimes afin de soulager leurs douleurs. Dans l’étang qui ceinture le clocher du Parc de la paix à Hiroshima, d’autres lotus fleurissent chaque année autour du 6 août. On dit qu’ils apaisent désormais l’âme des victimes.
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