Zones thématiques du Jardin des Premières-Nations dans le Jardin botanique de Montréal
Voici les zones thématiques du Jardin des Premières-Nations :
La forêt feuillue : Au Québec, cinq nations habitent la forêt feuillue: les Abénaquis, les Malécites, les Micmacs, les Hurons-Wendats et les Mohawks. Les trois premiers peuples, plutôt nomades anciennement, font partie de la famille culturelle et linguistique des Algonquiens. Quant aux deux derniers, plus sédentaires grâce à l’agriculture, font partie de la famille des Iroquoiens. Ces peuples partagent une même forêt, où prédominent l’érable à sucre, le frêne et l’orme, mais où croissent également des conifères comme le pin et la pruche. C’est la forêt la plus diversifiée du Québec.
Le climat doux et le sol fertile de cette terre de feuillus ont permis de développer des pratiques agricoles, surtout celles du maïs, des haricots et des courges. Les Mohawks et les Hurons-Wendats en ont fait leur nourriture de base. Les Abénaquis, les Micmacs et les Malécites pratiquaient aussi l’agriculture mais ils vivaient davantage de chasse, de pêche et de cueillette.
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Le sous-bois de la forêt feuillue regorge de plantes herbacées, cueillies entre autres pour leurs bulbes comestibles ou leurs propriétés curatives, tels les trilles ou l’ail des bois.
La forêt de conifères : Sur le territoire du Québec actuel, Cris, Algonquins, Attikameks, Innus et Naskapis habitent depuis des temps immémoriaux la forêt coniférienne, où prédominent l’épinette noire, le sapin et le bouleau. Cette forêt s’étend alors des confins de la zone nordique jusqu’à la forêt feuillue plus au sud. Nomades par excellence, ces peuples font tous partie de la famille des Algonquiens, partageant de nombreux traits culturels et langagiers.
Sous la frondaison, les plantes d’ombre et de mi-ombre tapissent le sous-bois où des sentiers sinueux invitent à la flânerie dans une oasis de tranquillité. Ce jardin vous permet de découvrir une diversité étonnante de plantes qui s’adaptent à ces conditions lumineuses plus de 2500 espèces et cultivars y sont représentés.
Profitant des rayons du soleil avant la feuillaison, le sous-bois offre une floraison printanière remarquable. En avril et en mai, on peut y observer de nombreux cultivars de narcisses, tandis que certaines espèces de sanguinaires, de petits prêcheurs et de trilles témoignent de la flore indigène québécoise.
Un grand nombre de fougères et de plantes vivaces rustiques originaires d’autres régions tempérées du monde déploient leur silhouette alors sous les différents jeux d’ombre légère à modérée. Hostas, pulmonaires, épimèdes, ligulaires et astilbes constituent pourtant les collections les plus importantes. Durant la saison estivale s’ajoutent des plantes annuelles, comme les bégonias, les fuchsias et les impatientes, qui étalent leurs couleurs jusqu’à l’automne.
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Chasseurs et cueilleurs, ces peuples avaient jadis coutume de parcourir durant l’hiver d’immenses territoires de chasse familiaux. Ils le faisaient donc à la recherche de gibier et de poissons, et de se rassembler, l’été venu, près d’une étendue d’eau, lieu de retrouvailles communautaires, de troc, d’échanges et de festivités. Encore aujourd’hui, le vaste réseau de lacs et de rivières de la forêt coniférienne constitue la porte d’entrée par où on pénètre ce pays. En fait on le fait pour y chasser le caribou, l’orignal et l’oie. Ainsi que pour pêcher l’omble et le corégone, y ramasser le thé du Labrador, les airelles et les chicoutés.
Le territoire nordique (taïga et toundra) : Inuits, Cris, Innus et Naskapis y habitent. Dans la toundra, au socle de roc, au tapis végétal très bas, vivent les Inuits, de la famille culturelle esquimaude-aléoute. Cette zone s’étend donc du Groenland à la Sibérie, en passant par l’Alaska. En deçà de la ligne des arbres, dans la taïga, à la forêt ouverte d’épinettes noires, au sol spongieux couvert de lichens et de mousses, vivent les Cris, les Innus et les Naskapis, les représentants les plus nordiques de la famille des Algonquiens.
Dans des villages dispersés le long des côtes, les Inuits pratiquent alors encore la chasse au phoque et au caribou, la pêche au saumon et à l’omble, la cueillette de camarine et de bleuets. Dans la taïga et la toundra forestière, répartis à l’intérieur des terres comme sur la côte, les Algonquiens exploitent de plus le caribou, le castor et l’ours noir, le brochet et les salmonidés, et les petits fruits sous le couvert forestier.
* Zones thématiques du Jardin des Premières-Nations
Un petit jardin expérimental Des Plantes venues du nord fait partie de ce jardin. Il présente le monde de la toundra. Les planes qu’on y trouve ont été récoltées près du village de Kangiqsujuaq, au Nunavik. Tout comme les Inuits qui connaissent si bien ces plantes, elles ont su s’adapter aux rudes conditions du nord puisqu’elles doivent utiliser au mieux une saison de croissance écourtée et plutôt fraîche. Un grand nombre d’entre elles rampent sur le sol afin d’éviter le froid et le vent (airelle des marécages, kigutanginaqutik, Vaccinium ukiginosum). Certaines prennent la forme de coussin (silène acuale, anurisiutik, Silene acaulis) ou encore se vêtent d’un manteau de poils (pédiculaire laineuse, umilik, Pedicularis kanei). On observe aussi des fleurs qui se forment avant les grands froids mais qui ne s’ouvrent qu’à la saison suivantes. Pas le temps e tout faire au cours d’une même saison.
La présence de ces plantes au Jardin botanique de Montréal représente un véritable défi: comment réagiront-elles à un environnement si différent de leur lieu d’origine? Complèteront-elles leur cycles vital plus rapidement? Observerons-nous des floraisons prolongées? S’épuiseront-elle en quelques saisons, ayant tout donné grâce à des conditions de croissance tellement plus favorables?
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