Villa-Maria, bâtiment historique de Montréal
La somptueuse résidence Villa-Maria (4245, boulevard Décarie) a été édifiée à la demande de William Dummer Powellt vers 1799, mais c’est son deuxième occupant, Sir James Monk qui lui donne le nom.
La demeure est ainsi appelée Monklands pendant longtemps, mais aujourd’hui l’immeuble est connu sous le vocable de pensionnat Villa-Maria. En 1844, le célèbre architecte George Browne y ajoute deux ailes et la partie d’arrière. e. Il y donne de somptueuses réceptions auxquelles assiste la haute société de l’île.
Elle a servi de résidence aux gouverneurs – généraux du Canada. Par exemple, Lord Charles Metcalfe, qui occupe ce poste de 1843 à 1845, y réside et son conseil y siège lorsque Lord Metcalfe, empêché par la maladie, ne peut se rendre au Château Ramezay. En 1847, Lord Elgin, le nouveau gouverneur – général l’occupe à son tour.
En avril 1849, les émeutiers révoltés par l’Acte d’Indemnisation dédommageant les Patriotes de 1837-1838, brûlent le parlement du pays, situé sur la Place d’Youville (alors Place Royale). Puis, ils se dirigent vers Monklands afin de le prendre d’assaut mais s’arrêtent aux grilles d’entrée de la résidence. Elle est peu après abandonnée par ses hôtes et M. Sébastien Compain y aménage l’Hôtel Monklands.
En 1854, la Congrégation de Notre-Dame achète la maison de Samuel Cornwallis Monk pour la transformer en pensionnat désormais appelé Villa-Maria. La maison est intégrée à un ensemble de bâtiments situés dans un vaste parc comprenant même un verger. Et c’est encore aujourd’hui une institution privée d’éducation pour jeunes filles. Jusqu’aux nos jours, Villa Maria est l’un des plus importants collèges privés catholiques pour filles à Montréal.
Le couvent Villa-Maria
Deux dates marquent l’histoire de Villa-Maria sur le versant ouest du Mont-Royal. La première 1794, quand le Juge J. Monk fit construire la partie centrale des bâtiments actuels qui devinrent peu de temps après la résidence du Gouverneur Général du Canada.
La seconde date, 1854, qui marque l’inauguration de Villa-Maria.
Le site sur lequel s’élève Villa-Maria est encore connu sous le nom de « Monklands »; c’est là où vécut la famille Monk qui a donné tant d’hommes illustres au Canada, dans la magistrature et dans la politique.
C’est dans la partie la plus ancienne des bâtiments que se réfugia Lord Elgin pour échapper aux poursuites de la foule ameutée après qu’il eût signé, en 1849, l’acte passé au Parlement de la Place Youville, accordant des indemnités aux personnes ayant subi des pertes pendant la rébellion de 1837. Le Parlement fut d’ailleurs incendié pendant cette journée.
C’est dans cette maison que naquit le fils de Lord Elgin qui devait être, plus tard, vice-roi des Indes.
Plus tard, en 1854, cette propriété fut achetée de Samuel Cornwallis Monk pour y installer un pensionnat de jeunes filles sous la direction des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame. Nous pouvons rappeler ici que cet ordre religieux fut créé en 1657 par Marguerite Bourgeoys, la première institutrice de Montréal.
Le bâtiment central a été ajouté depuis et là ‘est créée une grande école renommée pour son enseignement et son bon ton. Des souvenirs historiques s’attachent aux salles des parties les plus anciennes des bâtiments et entourent Villa-Maria comme d’une atmosphère princière. Là, en effet, des personnages éminents de l’Église et de l’État sont venus à différentes reprises, et, tout dernièrement encore, la reine Marie de Roumanie.
Le Couvent Villa-Maria occupe une large place dans L’affection de nombreuses familles de notre grande ville.
(Texte publié le 6 novembre 1927 dans le hebdomadaire Le Petit Journal).