Surf à Montréal
Faire du surf en Australie ou en Californie est certes excitant, mais on n’est pas obligé d’aller si loin pour surfer. À Montréal, on pratique ce sport à côté de l’Île Notre-Dame, près du centre-ville, en pleine cité du Havre.
Le surf sur rivière n’est pas très différent du surf sur l’océan. Dans le cas du surf océanique, les vagues sont certes plus hautes et on distingue parfois des requins à l’horizon, ce qui donne du mordant et du piquant à ce sport extrême.
Cependant, le surf sur rivière a ses propres avantages. D’abord, on peut pratiquer ce sport tous les jours, sans attendre les vacances et sans acheter de billet d’avion.
Ensuite, sur le Saint-Laurent, la vague est statique et on n’a pas besoin de l’attendre. De cette façon, on reste sur la planche plus longtemps que si on était sur l’océan. Selon plusieurs témoignages, on peut se tenir sur une même vague pendant une demi-heure ou plus, jusqu’à épuisement.
En conséquence, il est beaucoup plus aisé de maîtriser les figures et de s’exercer aux différentes techniques qui permettent de dompter la vague.
Il faut souligner également que les surfeurs d’ici sont loin du cliché des beach boys des années 70. Ils sont soucieux de protéger l’environnement et de nettoyer les sites où ils pratiquent leur sport préféré. De plus, ils sont conscients de la nécessité de développer ce volet peu connu du Montréal touristique que sont les sports aquatiques, tels que le surf, le kayak, canoë et le rafting qui se pratique surtout dans les rapides de Lachine.
En tout cas, Montréal avec sa vague statique a un excellent atout, et plusieurs figures du surf international ont déjà apprécié le surf du Saint-Laurent.
Cependant, et c’est la rançon de la gloire, il faut parfois attendre son tour pendant de longues minutes parmi les nombreux surfeurs qui se rassemblent sur les berges de la rivière.
Notons finalement que cette vague permanente est due à une excavation faîte durant les travaux de construction de l’île Notre-Dame pour Expo 67. Le remblai manquait et une digue fut construite afin d’aller en chercher dans le fond du fleuve. Quand on eut sorti une quantité suffisante de remblai, on enleva la digue et le trou alors creusé créa cette fameuse vague.
N.B. Contrairement à la croyance populaire la roche excavée lors de la construction du métro ne compte que pour un faible pourcentage dans la construction des îles.
(Nous remercions M. Pluche – voir son blogue Archéologue Urbain pour les renseignements précieux sur ce phénomène).