Rue Saint-Gabriel dans le Vieux-Montréal
Cette rue qui porte le nom du patron des Sulpiciens, maîtres de Montréal de 1663, est une des plus vielles tracées dans la ville. Effectivement, on l’a ouvert avant 1672. Ainsi elle figure sur le premier plan de Ville-Marie (Montréal) de 1672. C’est le père François Dollier de Casson, supérieur du Séminaire de Saint-Sulpice qui a dessiné ce plan. Sur ce plan qui régularise le développement de la ville selon un plan orthogonal, la rue mesure 18 pieds français de largeur. (C’est un peu moins de 6 mètres). C’est la même longueur comme de toutes les autres rues transversales tracées par Dollier de Casson et l’arpenteur et greffier Bénigne Basset.
On peut d’ailleurs associer ce nom au Sulpicien Gabriel Souart. Il a été premier curé de Ville-Marie et propriétaire d’un terrain adjacent.
La rue Saint-Gabriel relie la rue Saint-Paul à la rue Saint-Jacques. En fait, une des portes de la palissade de bois qui entoure la ville à partir de 1686 s’ouvrait précisément sur la rue Saint-Gabriel. Plus tard, dès 1717, lors de la construction des murailles de pierres, la principale porte du côté nord de Montréal s’aligne sur le boulevard Saint-Laurent. Au début du XIXe siècle, après la démolition des fortifications, On prolonge la rue jusqu’à la rue Saint-Antoine.
Au XIXe siècle, l’élite montréalaise choisissait la rue pour leur demeure. En effet, c’était la rue des politiciens, avocats, notaires, journalistes, hommes de lettres. Grâce par ailleurs de la proximité du Palais de justice et de l’Hôtel de Ville, plusieurs journaux s’y installent. Par exemple, l’Union Nationale, l’Ordre, l’Écho du Cabinet paroissial, le Montreal Herald, La Patrie et plusieurs autres.
On y ouvre des restaurants. Ces établissements sont parmi les plus renommés aux alentours de l’Hôtel de Ville. Vers la fin du XIXe siècle, on élargit la rue Saint-Gabriel à environ 8 mètres.
La Ville ferme le tronçon situé au nord de la rue Notre-Dame en 1964. Cela en vue de la construction du palais de justice actuel. Cependant l’allée des Huissiers, qui longe le nouveau palais de justice, rappelle l’emplacement de la rue.
Dès bâtiments historiques conservés, remarquons la caserne de pompiers no 2, située un peu au sud de la rue Notre-Dame (adresse civique: 444-448, rue Saint-Gabriel), l’Immeuble Evans and Sons (442, rue Saint-Gabriel), Maison Clément-Sabrevois de Bleury – Librairie Beauchemin et restaurant le Vieux Saint-Gabriel (428-430, rue Saint-Gabriel), Auberge Saint-Gabriel qui comprend quatre bâtiments dont l’apparence d’origine a été modifiée à la fin des années 1960 (420, rue Saint-Gabriel).
Une des façades latérales de l’édifice Ernest-Cormier qui loge actuellement la Cour d’appel du Québec donne sur la rue et en occupe une grande partie.