Place Sir-George-Étienne-Cartier

Place Sir-George-Étienne-Cartier dans le quartier Saint-Henri de Montréal

La place Sir-George-Étienne-Cartier (connue également comme Square Sir-George-Étienne Cartier) est un espace vert situé au cœur du quartier montréalais Saint-Henri. Il s’agit plutôt d’un parc rectangulaire avec une fontaine au centre, une piscine au sud et un boisé au nord. L’église de Saint-Zotique se situe au sud de la place sur la rue Notre-Dame.

Cette place et son parc avec la fontaine centrale ont été aménagés en 1912 sur le site des anciens abattoirs. Curieusement, même si dans le quartier Saint-Henri à l’époque existaient des fonderies, les différentes composantes de la fontaine ont été commandées à la fonderie américaine Mott Iron Works de New York.

La place porte le nom de l’homme politique canadien George-Étienne Cartier, l’un des pères de la Confédération canadienne. La création de cette place a été promise par le maire de Montréal Hormidas Laporte dans le cadre de sa campagne électorale lors de l’annexion du village de Saint-Henri à Montréal. Il a également promis un financement partiel de la construction des maisons environnantes qui devaient toutes être érigées avec des façades en pierre de taille ou en brique décorative.

Dès la fin du XIXe siècle, la place a été considérée comme un secteur luxueux et l’architecture des maisons qui la bordent est somptueuse.

Voici quelques extraits du roman de l’écrivaine Gabrielle Roy qui parlent de la place Sir-George-Étienne-Cartier et des familles qui y habitaient :

  • Ce devrait être une belle maison que celle des Létourneau, place Sir-George-Étienne-Cartier ! De tout ce que lui avait dit Emmanuel, elle ne retenait plus que quelques mots : « Téléphonez-moi quand vous serez libre, samedi soir. Je viendrai vous chercher. Nous habitons place Sir-George-Étienne-Cartier. » Vivement impressionnée, elle se répétait l’adresse et elle se représentait un salon très moderne, des lumières discrètes, des gens polis, bien élevés et le va-et-vient agréable des hôtes servant un gentil souper ; un attendrissement la gagnait.
  • L’appartement, à l’étage d’une haute maison de brique, jetait à travers la neige, dans la nuit et la quiétude du square, le feu vif de toutes ses fenêtres éclairées. Devant l’escalier de fonte moulée qui grimpait à cette trouée brillante de la façade austère, droite et noire, Florentine écoutait, le cœur battant, un murmure de fête venant jusqu’à elle, assourdi par la neige molle.
  • La masse de l’église Saint-Zotique apparut dans une vapeur blanche comme un nuage d’encens qui se serait levé du parvis.
  • En silence ils débouchèrent sur la place Sir-George-Étienne-Cartier. Entre les ormes et les érables, raidis de froid, quelques ombres passaient, deux par deux ; et un instant après, revenaient. Les bancs restaient libres. Cette soirée de mars, mi-printemps, mi-hiver, obligeait les amoureux à une promenade lente et ne permettait que des arrêts furtifs dans les coins d’obscurité.
  • Il imagina la fin d’avril. Ce serait un grand exode vers la rue. De tous les logis, des sous-sols humides, des soupentes sous le zinc, des taudis de la rue Workman, des grandes maisons de pierre de la place Sir-George-Étienne-Cartier, des ruelles inquiétantes en bas contre le canal, des squares paisibles, de loin, de près, de partout, la foule sortirait, et sa rumeur, contenue par le flanc de la montagne, contenue par le ceinturon des usines, monterait vers les étoiles lointaines. Ainsi, elles assisteraient, seules, à l’inconcevable propension à la joie qui soutient les hommes.
  • Il se trouva bientôt dans la rue Sainte-Émilie, faiblement éclairée, avec ses petites boutiques à balcons ornés et à toits à clochetons qui se donnent une réplique à peu près identique à chaque coin de rue. Parfois, en passant sous une clignotante lampe à arc, Jean voyait les façades ruisselantes avec de longs zigzags couleur rouille là où l’eau depuis longtemps choisissait le même chemin de descente. Sous un vent du sud très doux qui s’était levé à la tombée de la nuit, la neige fondait. On l’entendait presque se dissoudre, se perdre en ruisselets d’eau salie dans le silence de la rue déserte. De tous les toits, de toutes les branches ramollies, de près, de loin, elle s’écrasait dans un bruit de pluie, continu et triste (la rue Sainte-Émilie aboutit dans la place Sir-George-Étienne-Cartier).

À lire également :

  • Quartier Saint-Henri
  • Biographie de George-Étienne-Cartier
  • Biographie du maire de Montréal Hormidas Laporte
  • Biographie de l’écrivaine Gabrielle Roy
  • Église Saint-Zotique
Place George-Étienne-Cartier au printemps 2023. Photo de GrandQuebec.com.
Place George-Étienne-Cartier au printemps 2023. Photo de GrandQuebec.com.
eglise Saint-Zotique
Église Saint-Zotique en face du square, sur la rue Notre-Dame. Photo de GrandQuebec.com.
Rangée de maisons bordant la place Sir-George-Étienne-Cartier. Photo de GrandQuebec.com.
Rangée de maisons bordant la place Sir-George-Étienne-Cartier. Photo de GrandQuebec.com.

L’imaginaire dans les choses que l’on côtoie par Guillaume La Brie

Installée sur le haut de cette souche comme si elle venait prendre la place des repousses de l’arbre, l’œuvre forme une sorte de bouquet d’objets où l’imaginaire se confronte au réel. Il est question de représenter les choses que l’on retrouve de manière très anodine dans le parc, mais dans une esthétique qui fait ressortir leur potentiel onirique. L’arbuste apparaît donc sous une forme schématique comme s’il sortait d’un jeu vidéo et le panneau de signalisation n’indique plus de consigne et devient un nuage qui se découpe en contraste avec le ciel. Pour sa part, la caisse de transport non ouverte évoque le troisième élément sans le nommer, comme pour refléter l’idée qu’il faut user de son imagination pour le définir.

Arbre en art est un programme de l’Arrondissement du Sud-Ouest qui consiste à installer temporairement des œuvres d’art public sur son territoire. S’inscrivant en continuité avec le Plan de développement culturel de l’arrondissement, ce projet contribue à la promotion et à l’accessibilité de l’art public, ainsi qu’au soutien à la création.

Guillaume La Brie. L'imaginaire dans les choses que l'on côtoie, 2020, installation. Photo de GrandQuebec.com.
Guillaume La Brie. L’imaginaire dans les choses que l’on côtoie, 2020, installation. Photo de GrandQuebec.com.

Discours du roi poète

À la mémoire de Roland Proulx. 1919 – 1980. Serviteur des arts à la ville de Montréal, peintre et musicien qui grandit et vécut en face de ce parc qu’il aimait tant. 1983.

Plaque commémorative sur l'installation :Discours du roi poète. Photo de GrandQuebec.com.
Plaque commémorative sur l’installation :Discours du roi poète. Photo de GrandQuebec.com.

Laisser un commentaire