Édifice Life Association of Scotland
L’édifice de la Compagnie Life Association of Scotland, situé à l’adresse 55, rue Saint-Jacques, a été érigé en 1870 par les architectes Hopkins & Wiley en pierre calcaire chamois. Ses formes arrondies sont très élégantes et une formidable corniche blanche chapeaute l’ensemble.
La rue Saint-Jacques a été le cœur de la vie financière et économique de la ville de Montréal et tous les bâtiments y construits se caractérisaient par leurs aires imposantes et impressionnantes afin d’attirer la clientèle des institutions financières et gagner la confiance des masses.
La ville des échanges et des services
Nœud de communications, principal centre industriel et financier, Montréal reste par ailleurs la métropole commerciale du pays au début du XXe siècle. Le secteur du commerce emploie à lui seul 32 842 personnes en 1911, soit 18% de la population active de la ville. Si on y ajoutait une partie des 19127 employés du transport, dont le travail dépend de l’activité commerciale, on obtiendrait un chiffre encore plus imposant. Manifestement, le sort d’au moins le quart de la main-d’œuvre montréalise est lié à la vigueur des échanges.
Le commerce de gros est toujours localisé dans le Vieux-Montréal, à proximité du port. Auparavant concentrés sur une petite section de la rue Saint-Paul, au pied du boulevard Saint-Laurent, les grossistes en marchandises générales et en épicerie, qui sont aussi pour la plupart des importateurs, occupent maintenant presque toute cette voie, le long de laquelle s’étendent les édifices victoriens qui abritent leurs bureaux et leurs entrepôts, et ils commencent bientôt à envahir les rues transversales, en particulier la rue McGill. Dans l’épicerie en gros, l’emprise des hommes d’affaires canadiens-français s’accroît, de sorte qu’à la veille de la guerre ils contrôlent la majorité des entreprises.
Dans le commerce de détail, le début du siècle voit la consécration du grand magasin, avec ses rayons spécialisés répartis sur plusieurs étages. La rue Sainte-Catherine supplante définitivement la rue Notre-Dame au titre d’artère commerciale principale de la ville. Dans l’ouest, les grands magasins les plus importants y sont ceux de Scroggie, Morgan, Otgilvie, Murphy et Hamilton, tandis que dans l’est, dominent « Dupuis et frères » et « Au bon marché ».
La vente au détail reste cependant pour beaucoup l’affaire du petit commerce. Il est difficile de connaître le nombre exact de magasins pour cette période, mais le recensement de 1911 relève 9606 propriétaires et gérants. Le petit commerce suit la tendance générale…