Jardin japonais de Montréal
Inauguré le 28 juin 1988, le Jardin japonais, partie intégrante du Jardin botanique de Montréal, a pu être réalisé grâce à la participation des gouvernements du Japon, du Canada et Québec, ainsi que de la Ville de Montréal et de plusieurs entreprises japonaises.
Un jardin japonais est un lieu privilégié où l’harmonie et la quiétude invitent à la contemplation et à la méditation.
Le jardin japonais contemporain du Jardin botanique de Montréal, conçu par M. Ken Nakajima, est inspiré de l’art paysager traditionnel du Japon.
Les lignes sinueuses créent l’harmonie ambiante et offrent au regard des points de vue multiples et des découvertes permanentes.
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Les soins attentifs que nécessite un tel jardin n’ont pour but que de célébrer la beauté de la nature à laquelle les Japonais vouent un profond secret.
On a utilisé la prêle, une plante indigène du Québec qui vit dans les milieux marécageux, dans le jardin japonais de Montréal comme substitut du bambou. En fait, le bambou est souvent présent dans les jardins japonais mais pas assez rustique pour résister aux hivers rigoureux de Montréal.
La prêle est aussi fréquemment utilisée dans l’art floral japonais, l’Ikebana.
La pierre, l’eau et les végétaux se conjuguent ici pour créer un environnement sobre où chaque élément est chargé de symbolisme.
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Symbolisant la stabilité et l’omniprésence des forces de la nature, les pierres sont les éléments les plus importants dans un jardin japonais. Elles servent d’ancrage au paysage et modèlent le relief qui rappelle les montagnes et les collines du Japon.
Disposées selon des règles précises, les pierres sont généralement regroupées en ensembles impairs. Les agencements de motifs triangulaires sont très appréciés. Ils renforcent par leur présence l’effet de perspective et de profondeur.
Choisies avec soin, les pierres confèrent au jardin toute sa personnalité. Il s’agit ici de serpentine (serpentinite) aux magnifiques muances de vert et striée de noir et de blanc. Issues de la région de Thetford Mines, elles ont fait l’objet d’une sélection rigoureuse par M. Ken Nakajima, l’architecte-concepteur du Jardin japonais de Montréal.
Dans ce jardin qui est de type Sansui (San pour montagne et Sui pour eau), l’eau est omniprésente. Symbole de vie, l’eau traduit aussi l’écoulement du temps par son mouvement perpétuel créé par les dénivellations du terrain.
L’eau se manifeste de différentes façons dans le jardin : étang paisible, ruisseaux sinueux et cascades mélodiques. Le cheminement naturel de l’eau modelé par les pierres renforce l’impression d’harmonie. De par leur orientation par rapport au soleil, l’étang et la cascade offrent des jeux de lumière subtils qui suscitent l’émerveillement face à la beauté de la nature.
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Troisième élément fondamental dans un jardin japonais après la pierre et l’eau, les végétaux rythment le cycle des saisons. Le printemps, symbole du renouveau de la vie, se célèbre par les abondantes floraisons des pommetiers, des amélanchiers et des rhododendrons. L’été offre un paysage plus sobre, tout en nuances de vert. On utilise les fleurs avec parcimonie pour ne pas distraire le regard et perturber la méditation. On obtient les contrastes par l’association de différents types de feuillages et par la tailles des végétaux. Mousses, fougères, arbres et arbustes créent des vallonnements qui suggèrent un paysage en miniature.
À l’automne, le jardin se pare de couleurs flamboyantes, et l’hiver met en valeur la silhouette élégante des arbres taillés avec soin tout au long de l’année. Les écorces et les graminées posent sur le jardin paisible et enneigé de subtiles touches de couleur.
Certaines légendes japonaises comparent la colline à un empereur, l’eau à des courtisans et les roches à de vaillants soldats et officiers empêchant les courtisans (l’eau) d’intervenir dans la vie de l’empereur.
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Tout comme le jardin japonais dans lequel il s’insère harmonieusement, le pavillon du jardin, inauguré le 22 juin 1989, reflète l’idéal artistique de la culture japonaise ou Shibui: la beauté simple et raffinée. Le pavillon a pour vocation de diffuser la culture et l’art japonais.
Situé à mi-chemin entre le classique et le contemporain, son style SUKIYA rappelle celui des demeures japonaises traditionnelles.
Le pavillon comporte plusieurs salles dont une salle polyvalente Toyota, une salle d’exposition, une galerie d’art Nomura et un salon de thé. Un jardin de bonsaïs, un jardin Zen et un jardin de thé s’ajoutent au décor extérieur. On a réalisé le pavillon sous la direction de l’architecte Hisato Hiraoka.
Pour compléter la lecture :
- Bonsaï
- Penjing
- Jardin botanique de Montréal
- Jardin de Chine de Montréal
- Jardin des Premières nations