Édifice Georges-Vanier, parc Vinet

L’édifice Georges-Vanier et le parc Vinet dans le quartier la Petite-Bourgogne, à Montréal

Impressionnant bâtiment de briques rouges, l’édifice Georges-Vanier renforme une riche histoire qui remonte à la fin du dix-neuvième siècle. À cette époque, le territoire de la ville de Sainte-Cunégonde où se trouve maintenant le quartier de la Petite-Bourgogne, se développe rapidement, passant d’environ 4 000 bâtiments en 1875 à plus de 9 000 en 1891.

Le premier hôtel-de-ville de Sainte-Cunégonde, aménage modestement dans une ancienne église protestante, devient alors bien vite insuffisant pour répondre aux nombreux besoins d’une ville en pleine expansion. En 1900, un concours d’architecture est donc lancé pour la construction d’un nouvel hôtel de ville. Les plans soumis par les architectes Joseph-Cajetan Dufort et Alphonse Piché sont acceptés l’année suivante. Le somptueux édifice connu aujourd’hui sous le nom de Georges-Vanier est achevé en 1905.

L’inauguration du nouvel hôtel de ville de Sainte-Cunégonde et célébrée en grand : le 3 mai 1905, on y tient une réception des citoyens, en compagnie du maire et des membres du conseil de ville. Le lendemain, un grand banquet y est organisé, suivi d’un bal dans la grande salle. Tous ont la chance de visiter l’impressionnant bâtiment qui regroupe plusieurs fonctions : outre les bureaux de perception, les bureaux de la commission scolaire et la salle du conseil, l’immeuble abrite aussi un bureau de poste, un poste de police et un poste de pompiers.

Dès son ouverture, l’édifice abrite également la première bibliothèque publique de langue française au Canada. Un article du journal « La Presse » la décrit alors comme « une véritable innovation dont peu de villes peuvent se vanter. » Dirigée par l’historien, archiviste et folkloriste Édouard-Zotique Massicotte, la bibliothéque de Sainte-Cunégonde devient rapidement un incontournable pour la population du secteur : 11 313 personnes la fréquentent au cours de l’année 1914.

Forcée de fermer ses portes en 1918, faute de financement, la bibliothèque rouvrira en novembre 1947 sous le nom de bibliothèque Workman. La Bibliothèque centrale de Montréal en fait dès lors sa nouvelle succursale, au grand bénéfice de la population du sud-ouest de la ville qui devait auparavant se rendre jusqu’au 1210, rue Sherbrooke Est pour emprunter un livre. La nouvelle succursale profite aussi aux enfants et aux écoliers, grâce à une section spécialement conçue pour ce groupe d’âge.

Dans les décennies suivantes, le bâtiment qui héberge la bibliothèque municipale et un organisme de loisirs culturels continue d’être au cœur de la vie culturelle du quartier. L’édifice Georges-Vanier subit d’importantes rénovations en 2004. Le bâtiment et l’organisme Centre culturel Georges-Vanier qui l’occupe commémorent tous deux par leur nom l’illustre militaire, diplomate et premier gouverneur général francophone du Canada, né dans la Petite-Bourgogne. Quant à la bibliothèque, successivement appelée Sainte-Cunégonde, Workman et Georges-Vanier, elle est renommée en 2021 en l’honneur d’un autre résident du quartier : l’incontournable écrivain, dramaturge, scénariste, parolier et sculpteur Réjean Ducharme (1941-2017).

Parc Vinet : Le berceau de la cité de Sainte-Cunégonde

En 1864, des promoteurs, Workman et Delisle, achètent et développent une partie de la propriété de F. A. Quesnel (d’où le nom des rues qui traversent le parc Vinet). Les secteurs aux abords du canal de Lachine constitueront vers la fin du XIXe siècle la plus importante zone d’activité industrielle du pays. Les rues sont tracées et tout le terrain occupé aujourd’hui par le parc est rapidement bâti et habité.

Rattaché à la municipalité de Saint-Henri, le territoire prendra le nom de « village Delisle » jusqu’en 1876 où il est rebaptisé Cité de Sainte-Cunégonde.

En 1904, la municipalité érige un nouvel hôtel de ville offrant plusieurs services à la population. Le bâtiment, situé au 2450 rue Workman héberge aujourd’hui la bibliothèque et le Centre culturel Georges-Vanier.

Plusieurs édifices institutionnels sont construits à proximité, comme le 2515, rue Delisle où le Comité d’éducation aux adultes (CEDA, 1928), conduit actuellement ses activités, et l’Église Saints-Martyrs Coréens (autrefois connue comme Église de Sainte-Cunégonde, 1905).