Édifice Ernest-Cormier dans le Vieux-Montréal
Cet édifice monumental abrite la Cour d’appel du Québec. On l’a construit dans le style architectural Renouveau classique entre 1920 et 1926.
L’édifice de pierre grise de Montréal (calcaire, extrait des carrières de l’Île-Jésus) a 4 étages. Le soubassement et colonnes sont faits du granit gris de Stanstead, Cantons-de-l’Est.
Les architectes Louis-Auguste Amos, Charles J. Saxe et Ernest Cormier ont dessiné les plans ce cet édifice. Il s’agit du premier contrat d’importance d’Ernest Cormier, futur célèbre architecte depuis son retour d’études à Paris. C’est en 1980, peu après son décès, qu’on a donné son nom à l’édifice.
Dans les années 1920, la ville de Montréal a exproprié et détruit un pâté d’immeubles pour la construction du nouveau palais de justice. La construction coûta 5 millions de dollars. Curieusement, pour stimuler l’emploi, le promoteur se vit interdire par la ville le recours à des moyens mécaniques pour construire un tunnel qui relia l’édifice avec le vieux palais de justice. Quinze énormes piliers de béton furent enfouis à plus de 20 mètres dans le site pour assurer la construction stable.
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À son inauguration le 22 novembre 1926, le nouveau palais de justice compte des cours de justice avec salles d’audience, des dortoirs pour les jurés et des locaux pour la police et les prisonniers. Des bureaux pour les juges et les avocats de la Couronne ainsi que des bureaux d’enregistrement y sont aussi aménagés. Dans les années 1930-1950, les premiers ministres du Québec y ont d’ailleurs leur bureau.
Les couloirs, les bureaux et les salles d’audience de l’édifice Ernest-Cormier ont vu défiler maintes péripéties. Certains des plus grands procès qui ont marqué la société québécoise se sont déroulés dans ce palais de justice, notamment les affaires Nogaret (1931), Boyer (1947), Poliquin (1950), Courval (1956) et Marcotte, dit le Père Noël assassin, en 1963 (l’accusé, déguisé en Père Noël, avait mitraillé deux policiers, et toute la machine gouvernementale s’était mise en branle contre lui. Il fut condamné à la pendaison. L’une des conséquences de cette condamnation fut l’abolition de la peine de mort).
Des noms célèbres ont reçu leurs derniers adieux à l’intérieur de l’édifice: la dépouille du premier ministre Daniel Johnson, chef de l’Union nationale, y fut exposée en 1968. Il en fut de même, en 1970, pour Pierre Laporte, et, en 1988, pour René Lévesque.
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En 1971, le palais de justice du Québec déménage dans un palais moderne, située un peu plus loin sur la rue Notre-Dame. Avec la construction du palais de justice au 1, rue Notre-Dame Est, le palais au 100, Notre-Dame ferme ses salles d’audience au public. En effet, regroupant dans un seul lieu la Cour du Québec, la Cour supérieure, la Cour d’appel et même, pendant un certain temps, la Cour fédérale, la nouvelle bâtisse rend désuète celle d’Ernest-Cormier.
Ensuite, l’édifice Ernest-Cormier abrite les Archives nationales du Québec (de 1974 à 1987), puis un conservatoire de musique et un conservatoire d’art dramatique s’y établissent. En 2004, l’édifice reprend sa vocation première et sert de nouveau à des fins de la justice.
C’est maintenant la Cour d’appel du Québec qui occupe à elle seule l’édifice. En tant que plus haut tribunal de la province, elle est la gardienne de l’intégrité du droit civil, c’est-à-dire de la tradition juridique léguée par la France impériale.
La Cour aujourd’hui se compose de 20 juges qui siègent à Québec et à Montréal. En plus d’un nombre variable de juges surnuméraires et de juges ad hoc. Certains sont des femmes, phénomène que l’édifice n’avait pas connu autrefois.
Déménager la Cour d’appel dans la bâtisse Ernest-Cormier fut un coup de génie de l’ancien juge en chef Pierre Michaud, de la juge Louise Otis, et de l’ancien premier ministre Lucien Bouchard, entre autres instigateurs, estime Michel Proulx, juge retraité de la Cour d’appel. Après tout, on a créé cet édifice pour être un palais de justice.
Adresses civiques de l’édifice Ernest-Cormier :
100, rue Notre-Dame Est
445, rue Saint-Gabriel (façade latérale)
450, rue Saint-Vincent (façade latérale)
87-97, rue Sainte-Thérèse (façade secondaire)
Pour plus de détails, consultez le site Web : www.barreau.qc.ca.