Colonne Horatio Nelson à Montréal
La colonne Nelson fut conçue par la communauté anglophone de la ville de Montréal en 1805, après la nouvelle de la mort de l’amiral, et installée sur la Place Jacques Cartier en 1809, à la suite d’une collecte organisée parmi les résidants
En effet, la colonne Nelson fut est le deuxième monument érigé à Montréal, le premier étant un buste de George V érigé sur la Place d’Armes en 1770 et mutilé une nuit d’hiver de 1775 durant l’occupation de la ville par les troupes américaines – la tête de sa majesté, le roi britannique, fut coupée par des inconnus et jetée dans un puits.
Inspirée par de l’antique colonne Trajan, empereur de Rome, sa conception a été confiée à l’architecte londonien d’envergure Robert Mitchell. Le monument et les ornements de la colonne ont été construits à Londres par la manufacture Coade and Sealy’s Lambeth. À la mi-avril 1808, plans et pièces arrivent au port de Montréal et, à la fin de 1809, le montage du monument est achevé.
La colonne Nelson est d’inspiration dorique. La statue mesure 2,6 mètres et représente l’amiral debout, vêtu de son uniforme tenant dans la main gauche sa longue-vue. Le piédestal est décoré de bas-reliefs illustrant les batailles d’Horatio Nelson et sa corniche est surmontée d’un crocodile symbolisant la célèbre bataille du Nil. Le fut quant à lui est plein et son fut a un diamètre de 1,5 mètre.
Pour protéger la base de la colonne, on l’entoure d’une clôture de fer doublée d’une chaîne protectrice retenue par huit bouches de canon fichées dans le sol et offertes par Sir Gordon Drummond, chef des forces armées du Bas-Canada à l’époque.
On dit parfois que la colonne Nelson sur la Place Cartier est le premier monument édifié à la mémoire de l’amiral dans tout l’empire britannique, mais c’est une affirmation contradictoire, car la colonne commémorative de Londres fut installée au même temps.
Horace Nelson est un grand héros de la marine anglaise. C’est à lui que l’Empire doit en grande partie la victoire sur Napoléon. Nelson est mort lors de la troisième bataille à Trafalgar, en 1805.
Pour illustrer ses exploits, des panneaux rehaussés de médaillons en bas-relief et d’inscriptions gravées, occupent chacune des faces de la base de la colonne. Ils rappellent les batailles par lesquels s’est illustré le Lord amiral Nelson:
La bataille du Nil, dans la baie d’Aboukir – côté est: Défaite de l’escadre française de Toulon aux mains du contre-amiral Nelson, en août 1798.
La bataille de Trafalgar – côté ouest: En 1805, la flotte française attire les Anglais dans les Antilles, puis bifurque vers l’Europe. S’ensuit une longue poursuite jusqu’en Espagne où, du côté de Trafalgar, Nelson attaque les flottes française et espagnole qui s’y sont liguées. Nelson meurt tout en menant l’Angleterre à une éclatante victoire.
Des symboles de la carrière de l’amiral – côté nord: Une couronne de lauriers, flanquée de chaque côté d’un canon et coiffée d’ancres, de cordages et d’un sextant; au sommet, sur un plateau qui sert de base à la colonne, un crocodile, symbole de la bataille du Nil.
Curieusement, l’amiral ne regarde pas le fleuve – il en tourne le dos! Ce serait logique de placer le héros naval le regard vers l’eau, comme il est le cas avec tous les autres statues d’amiraux et navigateurs.
Pourquoi donc Nelson tourne le dos au fleuve ? (À Londres aussi !!!).
En 1999, la Ville de Montréal remplace la statue originale de l’amiral, dont l’état est précaire, par une copie en pierre naturelle, sculptée dans un calcaire de l’Indiana. Le matériau a été choisi pour rappeler la couleur chamois de la pierre Coade, qui contraste avec la pierre grise de Montréal.
Tout le monde était au courant en Angleterre que Nelson a souffert tout au long de sa vie du mal de mer sans pouvoir s’en débarrasser. Sera par cette raison qu’il tourne le dos à la Tamise à Londres et au Saint-Laurent chez nous ?
Notons aussi que plusieurs sont d’avis que la colonne Nelson à Montréal est une réplique de la colonne Nelson de Londres qui domine Trafalgar Square, mais celle-ci fut érigée dans les années 1840 et c’est la colonne de Londres donc qui est la réplique, tout comme celle de Dublin, en Irlande.
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