Château Ramezay dans le Vieux-Montréal
Situé en face de l’hôtel de ville de Montréal, ce manoir ou Château Ramezay remonte à l’année 1705, alors que Claude de Ramezay, onzième gouverneur de la ville posa la pierre angulaire de sa résidence officielle, c’est-à-dire, ce bâtiment se trouve au cœur de la vie montréalaise depuis plus de trois cents ans.
Au cours des années, ce bâtiment accueillit tout à tour les gouverneurs du Canada, l’armée d’occupation américaine (en 1775-1776, les Américains, qui occupent Montréal et qui tentent de rallier les Canadiens à la cause révolutionnaire, en font leur quartier général et y reçoivent Benjamin Franklin), les cours de justice, le ministère de l’Éducation de la province de Québec, une école normale et une université.
Depuis 1895 il sert de musée qui préserve pour nous une partie du patrimoine nationale.
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Qu’on soit Montréalais ou de visite à Montréal, qu’on soit jeune ou de l’âge d’or, on trouvera quelques détails de la vie d’antan qui lui intéressent dans ce Musée qui fait revivre l’histoire a travers ses expositions permanentes et son jardin. Il n’est pas de visiteur étranger ni d’autres provinces qui n’ait intérêt à compléter une promenade dans le vieux Montréal, par la visite de ce vénérable bâtiment.
Le fameux Victor Morin qui, pendant trente années, présida aux destinées du Château, a dit qu’« on construisait encore en songeant aux siècles futures, à cette époque ». Les murs du château sont en pierre et mesurent trois pieds d’épaisseur. Les voûtes du sous-sol sont de telles dimensions qu’on y a pratiqué des cheminées et même un four à cuir le pain dans l’arête centrale. Les planchers de l’étage supérieur sont en dalles de pierre de cinq pouces d’épaisseur. La somptueuse Salle de Nantes, reconnue pour ses magnifiques boiseries d’acajou, la cuisine et la salle commune du Château nous transporteront littéralement au XVIIIe siècle. La solide structure arrondie domine l’espace.
Le château est une véritable représentation de l’histoire du Québec. Ses collections mènent les visiteurs aux temps passés. Ses expositions permanentes – « Hochelaga, Ville-Marie et Montréal » et « Vivre a Montréal au XVIIIe siècle » permettent d’entrer en contact avec l’histoire du Québec et du Canada depuis la préhistoire amérindienne jusqu’au début du XXe siècle. Des objets rares et uniques des collections témoignent de la vie quotidienne de nos ancêtres.
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Enfin, le Château Ramezay reste l’un des rares témoins de l’époque. C’est à travers son histoire et ses expositions que le musée vous fera revivre une époque révolue.
De plus, le Jardin du Gouverneur aménagé dans la cour du Château, à l’arrière du bâtiment, récrée a l’été 2000, est un endroit merveilleux, une vraie oasis de fraîcheur dans la tourmente urbaine. Son accès est gratuit en tout temps et plusieurs activités s’offrent a vous lors de la saison estivale (à propos, il ne s’agit pas d’une reconstitution à l’identique du jardin existant au XVIII siècle, mais d’un témoignage du style et du contenu des jardins de la noblesse montréalaise).
De nombreuses activités culturelles et éducatives y son organisée au Château pour toute la famille ainsi que des visites spéciales pour les groupes, les étudiants et les camps de jour. Vous pouvez aider à préserver le patrimoine national par le biais du bénévolat, par vous adhérer au club des Amis, de dons en argent et en objets.
Le gouverneur Claude de Ramezay (extrait de l’ouvrage Origines de Montréal par Camille Bertrand, 1935)
M. de Vaudreuil, qui avait remplacé de Callières à Montréal, lui succéda aussi à Québec le 1er août 1703.
Il devait rester en fonction jusqu’à sa mort en 1725. M. Claude de Ramezay, sieur de La Gesse, officier supérieur dans les troupes de la colonie, fut nommé gouverneur de Montréal, par commission royale du 15 mai 1704.
On peut dire de lui qu’il fut surtout un homme d’affaires. Sans trop négliger les intérêts généraux de la communauté, il soigna particulièrement les siens propres, ce qui lui causa parfois des ennuis. Le ministre du roi lui reprocha même d’être l’auteur de toutes les divisions parmi les chefs civils et de manquer de respect et de subordination envers le gouverneur général. Ce dernier d’ailleurs semble avoir été bien indulgent pour les fautes et les erreurs de son subalterne.
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De Ramezay se mêle de beaucoup d’affaires qui ne le regardent pas. Il fait sans se gêner un large commerce avec les Anglais des colonies voisines. Mais il néglige souvent de les payer. Cela lui attire de sévères et justes réprimandes de la cour de France. (Lettre du ministre, 9 juin 1706. — Edouard Richard: «Rapport sur les Archives de France», 1899, p. 376).
En 1705, il se fait construire une spacieuse maison rue Notre-Dame. C’est cette maison que l’on appelle dans la suite le Château de Ramezay. Il l’offrit au roi pour la somme de 18 000 livres. Il voulait en faire la résidence des gouverneurs; mais la transaction n’eut pas lieu. Le Château est devenu de nos jours un musée. Il est aussi intéressant par son histoire que par les reliques du passé qu’il contient. (La Compagnie des Indes l’avait acquis en 1745). Devenu propriété de l’État en 1760, il servit de résidence aux gouverneurs anglais jusqu’en 1842. La capitulation de 1775 le fit passer aux mains des Américains pour un moment. Après Metcalfe, le château abrita tour à tour la justice et l’École normale. Devint propriété de la Ville en 1895, qui le céda à la Société des Antiquaires en 1929).
Coordonnées du Musée du Château Ramezay :
280, rue Notre-Dame Est
Montréal, Québec
H2Y 1C5.
Téléphone : 514 861-3708.
Télécopieur : 514 861-8317.