Le banc des amoureux
Acquise en 1985 et installée en 1987, cette œuvre en bronze est un don d’Abraham Hirschfeld. Cette réplique a été réalisée par l’Artcast Foundry à Georgetown, en Ontario.
En 1979, Lea Vivot dépose Le banc des amoureux dans un centre commercial de Toronto. C’est sa première œuvre majeur en Amérique du Nord. La sculpture choque une partie de la clientèle, ce qui conduit les responsables à la faire enlever.
La sculpture est par la suite installée à Montréal devant la Galerie Dominion, rue Sherbrooke Ouest, qui se trouve tout près du Musée des beaux-arts.
Acquise par Abraham Hirshfeld, un homme d’affaires et collectionneur new-yorkais, la sculpture quitte Montréal pour New York en 1985. Monsieur Hirschfeld, qui s’était temporairement établi à Montréal à la fin des années 1950, voulait remercier les Canadiens de leur accueil. Il demanda à l’artiste de couler une seconde édition de l’œuvre et en offrit un exemplaire à la Ville de Montréal, qui est installée au Jardin botanique depuis 1987.
Le banc des amoureux est une sculpture un peu plus grande que nature, ce qui est une des caractéristiques des œuvres de Vivot. L’aspect massif des personnages les fait paraître plus impressionnants.
Deux amants se caressent et s’embrassent, alors qu’une femme bâille, appuyée sur l’homme. Pour augmenter l’effet de son œuvre, l’artiste a choisi de mettre en évidence les gestes plutôt que les détails : les corps et les visages sont génériques, on ne pourrait pas les reconnaître dans la rue, mis à part le fait que les modèles soient jeunes et bien charpentés.
Le thème de la félicité du couple est opposé à celui de la solitude : l’intensité des deux amants contraste avec l’ennui de la femme seule, qui se détourne d’eux. Pour accentuer cette différence, la femme est vêtue d’une jupe alors que les amants sont nus. Elle est hors du paradis, comme une Ève désenchantée.
La sculpture se rattache à une tradition de la statuaire qui remonte au XIXe siècle. Le banc et les graffitis font partie intégrante de l’œuvre, ce qui lui donne une touche contemporaine. On peut y lire des réflexions sur l’amour, telles « Holding you becomes a fragment of eternity in an immortal structure », « Amor con la pasión para siempre », « I need to see you with my touch”, “Memoires of tears on fire, unspoken words of love”.
Lea Vivot est née en 1950 à Sumperk, en Tchécoslovaquie. Elle est diplômée de l’Ontario College of Arte et elle a aussi fréquenté l’Academia di Brera, à Milan et l’Art Student’s League à New York.
Depuis le début de sa carrière dans les années 1970, elle s’est orientée vers l’exécution de bronzes figuratifs, où elle exploite les thèmes de la famille, de l’amour, du passage du temps et de la communication entre les êtres. L’artiste vit et travaille maintenant à Kleinburg, en Ontario.
Pour l’artiste, le processus de création débute avec la sensation, puis vient l’inspiration ; enfin, l’idée, de laquelle naît la sculpture. Depuis le début de sa carrière, Lea Vivot a privilégié la représentation des figures humaines et particulièrement celle de mère et des enfants, la famille étant une valeur fondamentale pour elle.
Voici quelques œuvres publiques de l’artiste en exposition permanente : Secrets Bench – Lost Paradise, 1976, édifice industrielle-Vie, Montréal, 1989 et Bibliothèque nationale du Canada, Ottawa, 1994. The Endless Bench, 1979, The Hospital for Sick Children, Toronto, 1984.