Le Week-end rouge

Le Week-end rouge à Montréal

Le Week-end rouge : Le vendredi 1er novembre 1974, le premier incendie d’un gigantesque brasier qui devait détruire tout un quadrilatère prend naissance.

Il était environ 20h30. Le feu a pris sur les toits de trois maisons situées du côté ouest de la rue Wolfe, au coin de la rue Ontario, puis s’est communiqué aux hangars. On n’a jamais su comment c’était arrivé.

Toutes ses maisons étaient habitées, par des gens pas très en moyens, qui travaillaient en généra pour le salaire minimum dans des manufactures. La plupart n’avaient pas d’assurance pour le feu et ils ont tout perdu. Ils ont presque tous déménagé et ne sont pas revenues, parce qu’on n’a pas reconstruit tout de suite, ou parce qu’on  a construit autre chose à la place des maisons.

Les pompiers ne sont pas venus, puisqu’ils étaient en grève. Mais des gens du quartier sont allés chercher les camions et les pompiers leur ont expliqué leur fonctionnement.

Camille Lebel qui habitait rue Montcalm, épargné par le feu, a passé les trois jours du weekend rouge sur les toits:

«On était très nombreux comme ça à essayer d’éteindre les feux, jour et nuit. Je ne suis pas allé travailler pendant trois jours. On ne savait plus où donner de la tête. On éteignait un feu à un endroit et un autre commençait ailleurs».

Chronologie des événements :

  • À la fin d’octobre 1974, le versement d’une compensation de 750$ aux pompiers, recommandée par un médiateur, cause un désaccord entre la Ville de Montréal et le syndicat des pompiers.
  • Le vendredi 25 octobre, le maire Jean Drapeau déclare que la Ville de Montréal ne cédera pas «au chantage» des pompiers.
  • Les lundi et mercredi suivants, tous les pompiers du quart de soir se font porter malades.
  • Le jeudi 31 octobre, c’est la grève. Les premiers incendies signalent le début du week-end rouge. Les injonctions émises contre les 2400 pompiers restent sans effet.
  • Le lendemain, le 1er novembre 1974, les journaux rapportent des incendies aux quatre coins de la ville, des émeutes, des actes de sabotage. Montréal doit faire appel aux corps de pompiers de la banlieue. Dans le quartier centre-sud, entre autres, des incendies se déclarent d’abord dans des immeubles désaffectés. Faute d’intervention des pompiers, ils se communiquent aux maisons avoisinantes et jettent sur le pavé des familles déjà démunies.
  • Le dimanche 3 novembre, une lettre d’entente est signée et la grève, qui aura duré 60 heures, prend fin. On dénombre 25 incendies d’importance, des millions de dommages, 150 familles délogées, mais, finalement, aucun mort.
week-end rouge
Conséquences de la grève du week-end rouge. Photographie de l’époque.

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