Ville Marie par Marie Morin
Cette description de Ville Marie appartient à la main de la sœur Marie Morin et fait partie de son histoire de la fondation de la ville de Montréal (le récit a été rédigé en 1725).
Note du site GrandQuebec.com : Remarquez les dénominations de Ville Marie et Canada dans le texte, ainsi que la dénomination de Montréal dans le texte de l’article suivant.
Si la Ville Marie a ces avantages au dessus de plusieurs autres îles et seigneuries, elle a aussi un mal notable. Il est d’être la plus exposée aux coups de nos ennemis les Iroquois et Anglais, nos ennemis qui n’étant pas loin de nous font la guerre plus commodément. Cela est fort onéreux a ces habitants et à cette cause les Sauvages ont massacré les gens en grand nombre. Ils les ont menés captifs dans leur pays, qu’ils ont brûlé très cruellement tous vifs.
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De plus, les terres de Ville Marie ne sont encore habituées que sur une face le long du fleuve Saint Laurent pour la commodité de la navigation. Des barques, chaloupes et canots, les navires ne pouvant donc pas approcher plus prêts de 60 lieues à faute d’eau, la Rivière n’étant pas assez profonde.
Il y à présent une manière de ville endosse de pieux de cèdre de 15 ou 16 pieds de haut. Planté en terre du bout. Par en huit s’attachent les uns aux autres avec des gros clous et chevilles de bois. Cela depuis dix ans. Voila les murailles du Canada pour enfermer les villes. Il y a plusieurs grandes sortes pour entrer et sortir. Les officiers de guerre les ferment donc tous les soirs. Le Roi de France les y entretient pour nous défendre si nos ennemis nous voulaient inquiéter. Les murs des dites portes le matin a des heures son fermés.

Voici la suite du récit :
- Montréal en 1723
- Débarquement sur l’île de Montréal (par Marie Morin)
- Religion dans Ville-Marie
- Colonisation de Ville-Marie