Histoire de Montréal

Victime de sa propre imprudence

Victime de sa propre imprudence

Victime de sa propre imprudence

Il était tombé du haut du clocher de l’église Saint-Eusèbe de Verceil

Le Juge Maclennan renvoie une action en dommages intentée aux entrepreneurs par le père de la victime.

30 janvier 1925, Montréal: L’honorable juge MacLennan, de la Cour Supérieure, vient de renvoyer une action en dommages de $5,164,50 intentée par Émile Ethler aux entrepreneurs O. Archambault et M. Chouinard, parce que son fils s’était tué alors qu’il était à leur emploi, en tombant du haut du clocher de l’église Saint-Eusèbe de Verceil, sur la rue Fallum.

Le demandeur poursuivait les défendeurs en alléguant que son fils fut son seul soutien ainsi que celui de son épouse, et que la mort du travailleur n’était survenue que par la négligence des deux défendeurs qui étaient respectivement entrepreneur et sous-entrepreneur des travaux de construction de l’église Saint-Eusèbe de Verceil. Il prétendait qu’une plate-forme qui permettait aux ouvriers de passer d’une échelle à une autre, à environ cinq pieds du sommet du clocher, avait été enlevé hors de la connaissance de son fils et sans qu’on ne l’avertisse, et que ce dernier était tombé dans le vide en descendant du haut du clocher où il travaillait.

L’honorable juge MacLennan en rendant jugement déclara qu’un ou deux jours avant l’accident une partie seulement de la plate-forme en question avait été enlevée sur des ordres de l’entrepreneur, ais qu’il en avait cependant demeuré suffisamment pour soutenir l’échelle qui conduisait au sommet du clocher et pour permettre de passer d’une échelle à une autre.

Le fils du demandeur, qui était couvreur, continue l’honorable juge MacLennan, s’était servi des échelles et de la plate-forme plusieurs fois après que celle-ci eut été modifiée. Bien plus, le jour même de l’accident, il avait reçu l’ordre de son contremaître de poser un garde-fou au bord extérieur de la plate-forme, mais il avait négligé de le faire. Plus tard, en descendant du sommet du clocher, il tomba de la plate-forme et vint s’écraser sur le sol. Aucune partie de la plate-forme ou des échelles n’avait cédé lors de la chutes.

Dans ces circonstances, la Cour juge que la cause immédiate de l’accident avait été la propre faute de la victime qui n’avait pas exercé la prudence voulue, et que les défendeurs n’avaient commis aucune négligence dont ils pussent être tenus responsables. L’action fut par suite renvoyée avec dépens.

st eusèbe de verceil

L’intérieur de l’église de Saint-Eusèbe-de-Verceil, située à l’adresse : 2151, rue Fullum Montréal. H2K 3P1. Source de l’image: Paroisse St-Eusèbe-de-Verceil.

1 commentaire

  1. Virtual Private Servers dit :

    Les juges du fond avaient bien retenu l’existence d’une faute mais ils lui avaient denie les caracteres de la force majeure. Fatalement, ils devaient donc prendre en consideration la faute commise par la victime et exonerer partiellement la SNCF.

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