Vestiges de l’Hôpital général de Montréal

Les vestiges de l’Hôpital général de Montréal

L’Hôpital général de Montréal constitue un des plus anciens complexes immobiliers religieux encore présents dans le Vieux-Montréal. Ce site patrimonial exceptionnel se révèle un témoin privilégié des grandes phases du développement de la ville et d’une œuvre séculaire toujours vivante.

Un tournant dans l’histoire d’une institution

Délimité aujourd’hui par les rues Saint-Pierre, d’Youville, Normand et la place d’Youville, l’ensemble conventuel occupe à l’origine un espace beaucoup plus vaste circonscrit principalement par le fleuve Saint-Laurent et la rivière Saint-Pierre. S’érigent au fil des ans, les bâtiments et dépendances nécessaires aux besoins des communautés religieuses, les frères Charon d’abord, puis les Sœurs Grises de Montréal, fondées par Mère Marguerite d’Youville, dévouées aux malades et aux démunis.

Le démantèlement de l’enceinte fortifiée de Montréal au début du XIXe siècle, puis l’ouverture en 1825 du canal de Lachine et la création du port de Montréal en 1830 marquent le début d’une importante phase d’urbanisation. Dans la foulée de ces changements, la construction du marché Sainte-Anne, à la suite de la canalisation de la rivière Saint-Pierre en 1832, concrétise le mouvement d’expansion vers le port. L’Hôpital général se trouve désormais au cœur d’une ville en pleine effervescence.

Ce développement massif nécessite l’ouverture de rues reliant le port au reste de la ville. S’ensuit le morcellement inéluctable de la

Un site archéologique remarquable

Les fouilles archéologiques menées depuis démontrent la richesse et la complexité de l’Hôpital général. Plusieurs vestiges port modifications apportées à l’institution s jour. Une quantité impressionnante d’objets recueillis lors des fouilles archéologiques éclairage éloquent sur la vie quotidienne communauté religieuse durant plus de . La recherche archéologique livre également éléments d’occupation des espaces extérieurs les jardins et les cimetières.

Louis XIV autorise la construction d’un hôpital à Ville Marie

Édits. Ordonnances Royaux. Déclaration et Arrêts du Conseil du Roi, 1694 29

Lettres patentes pour l’établissement d’un Hôpital à Ville Marie dans l’île de Montréal

« Louis par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre. À tous présents et à venir, Salut »

« Nos amés et féaux les Sieurs de St. Vallier Évêque de Québec, dans la Nouvelle-France, Comte de Frontenac, Gouverneur et notre Lieutenant Général, et de Champigny, Intendant, de la Justice, Police et Finances au dit Pays, nous ont fait remontrer que par nos Lettres Patentes données au mois de Mars, 1692, pour l’établissement d’un Hôpital Général à Québec, nous les aurions nommés pour Chef de la Direction du dit Hôpital, et nous leurs aurions permis d’établir des Maisons de Charité au dit Pays, dans les lieux où ils jugeraient qu’il en fut nécessaire, et nous ayant eu même temps fait connaître qu’il s’est présenté à eux plusieurs personnes pieuses et charitables qui leur ont témoigné d’être en volonté d’en établir un à Ville Marie dans l’île de Montréal, et d’employer leurs biens à cet effet, et considérant les avantages que ce bon œuvre produira pour les secours des pauvres peuples de la Colonie, à ces causes, nous avons permis et permettons par ces présentes, signées de notre main, aux dits particuliers qui se sont présentés, et ceux qui se joindront à eux, de faire l’établissement d’un Hôpital à la dite Ville Marie où ils retireront les pauvres enfants, orphelins, estropiés, vieillards, infirmes et autres nécessiteux de leur sexe, pour y être logés, nourris et secourus par eux et leurs Successeurs dans leurs besoins, les occuper dans leurs ouvrages qui leur seront convenables, faire prendre des métiers aux dits enfants et leur donner la meilleure éducation que faire se pourra, le tout pour la plus grande gloire de Dieu et pour le bien et utilité de la Colonie; et afin que les dits particuliers qui se présentent pour faire le dit établissement ceux qui se joindront à eux, et leurs successeurs, ayent un caractère qui leur soit convenable, nous voulons qu’ils ayent la conduite et direction du dit Hôpital des pauvres qui y seront enfermés, et des biens qui y appartiendront, sans qu’ils puissent être troublés ni inquiétés, et qu’ils jouissent des mêmes privilèges et avantages que nous avons accordés par nos Lettres pour l’établissement du dit Hôpital Général de Québec ; et pour maintenir et perpétuer l’établissement que nous permettons de faire à Ville Marie de la dite Maison de charité, nous réservons au dit Évêque, Gouverneur et Intendant, et à ceux qui leur succèderont dans leurs charges, l’inspection sur les biens et fonds qui y appartiendront, dont il ne pourra être vendu ni aliéné aucun, ni même faire aucune acquisition considérable que de leur agrément.

Si donnons en mandement à nos amés et féaux les Sieurs de St. Vallier, Évêque de Québec, Comte de Frontenac et de Champigny, et à ceux qui leur succéderont à l’avenir, et à nos amés et féaux les gens tenant notre Conseil Souverain à Québec, et à tous nos autre Officiers qu’il appartiendra, que ces présentes ils fassent registrer et exécuter de point en point suivant leur forme et teneur, cessant et faisant cesser tous troubles et empêchements, car tel est notre plaisir.

En témoin de qui nous avons fait mettre notre Scel à ces présentes.

Donné à Versailles, le quinzième jour du mois d’Avril l’an de grâce Mil six cent quatrevingt-quatroze et de notre règne le cinquante-unième.

(Signé) Louis.

Et sur le repli, par le Roi

(Sign.) Phelippeaux.

Et à côté visa Boucherat, pour l’établissement d’un Hôpital à Montréal et scellées du Grand Sceau en cire verte, sur sacs de soie rouge et verte.

Registrées et ce requérant le Procureur Général du roi, pour être exécutées selon leur forme et leur teneur, suivant l’Arrêt du Conseil Souverain de ce jour, à Québec, le quatorze Octobre, Mil six cent quatre vingt-quatorze

(Signé) Peuvret,

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Vestiges de l'Hôpital général de Montréal
Vestiges de l’Hôpital général de Montréal. Photo : GrandQuebec.com.

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