Tragédie au Stade olympique : Une poutre tombe : 1 mort et 5 blessés
Tragédie au Stade olympique : Le texte synthèse suivant, publié sur la première page du quotidien montréalais La Presse le 30 août 1975, résume les différents textes consacrés à l’événement, à l’intérieur du journal.
« J’ai étais assis en face et j’ai entendu le claquement du câble qui cassait. J’ai vu la poutre s’incliner lentement…»
Yves Leclerc a rencontré un témoin oculaire de ce premier accident mortel à survenir sur le chantier du stade olympique (un autre employé avait préalablement trouvé la mort sur le chantier du vélodrome), tragédie qui a fait un mort, M. Jean-Marie Lesage, et cinq blessés.
L’événement devait déclencher aussitôt une cascade de spéculations sur les raisons de cet accident: erreur d’ingénierie? Déficience des méthodes d’assemblage? Simple erreur humaine?
Gui Pinard s’est heurté à un mur de silence au niveau des explications officielles. Chose certaine, corroborée par plusieurs témoins oculaires – les câbles retenant une poutre radiale de 125 tonnes ont lâché.
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Chose certaine aussi, note Pinard, le rythme des travaux a été accéléré sur le chantier récemment, question de rattraper des retards de 4 à 6 semaines.
Du côté de l’hôtel de ville hier, trois lignes au total : « Même si la cause de la chute d’une poutre au chantier olympique semble à première vue purement accidentelle, j’ai demandé à l’entreprise de me faire parvenir le plus tôt possible un rapport complet sur les causes de cet accident. »
C’est signé : Charles Boileau, directeur du Service des travaux publics de la Ville de Montréal.
Mais d’autres demandent d’autre chose qu’un rapport d’entreprise: le ministre responsable du dossier olympique, Fernand Lalonde, le Rassemblement des citoyens de Montréal, le Syndicat de la construction de Montréal (SCN), la Fédération des travailleurs du Québec enfin demandent une enquête. Une enquête qui pourrait établir notamment si la tragédie résulte d’une accélération de la cadence de travail pour terminer le stade à temps.
Et que pense l’ouvrier de la sécurité sur le chantier? C’est à peine si on nous demande de porter un chandail pour ne pas attraper un coup de soleil, confiera ironiquement un travailleur.
(Texte publié le 30 août 1975).
