Toponyme de Montréal

Toponyme de Montréal

On dénombre en France une trentaine de toponymes Montréal (sans prendre en compte les noms de Royalmont, Réalmont, etc.) En effet, on y compte six communes situées dans les départements de l’Ain, de l’Ardèche, de l’Aude, de la Drôme, du Gers et de l’Yvonne. Les autres appellations Montréal de l’Hexagone déterminent des lieux-dits. Aussi des fermes, un cours d’eau, des voies de communication.

Ces Montréal de France sont des formations dialectales. On les atteste alors aux XIIe et XIIIe siècles, pour désigner des villes soumises au roi de France.

Le nom de la ville de Montréal, au Québec, pour sa part, ne fut mentionné pour la première fois que trois siècles et demi plus tard. L’explorateur Jacques Cartier, qui a remonté le Saint-Laurent en 1535 jusqu’à Montréal, y a d’abord baptisé une colline Mont Royal, appellation que cette éminence porte encore aujourd’hui. Le découvreur a noté en outre, cette année-là, que cette colline était située près de la « ville de Hochelaga ». Plus tard au XVIe siècle, le toponyme Mont Royal est devenu Montréal, celui-ci identifiant la ville amérindienne et non pas la colline.

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En effet, l’historiographe François de Belleforest a écrit curieusement, en 1575, que les Européens appelaient la ville de Hochelaga « Montréal ». Paul Chomedey de Maisonneuve repaptisa ce lieu Ville-Marie lors de sa fondation officielle, en mai 1642, par Paul. C’est Jérôme Le Royer de La Dauversière, un des principaux fondateurs de la Société de Notre Dame, à Paris, en 1639, qui avait choisi cette appellation de Ville-Marie.

Cette localité reprit cependant le nom de Montréal au tout début du XVIIIe siècle, comme l’attestent les documents. Par exemple, une ordonnance des intendants Raudot, père et fils, du 5 décembre 1705, appelle ce lieu Montréal, non plus Ville-Marie. Il en sera de même par la suite. Au mois d’août 1979, le maire de Montréal, au Québec, accueillit solennellement les maires des six communes de France portant le même nom.

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Aujourd’hui, tant dans les domaines du transport, de l’industrie, de la finance, de l’éducation, des arts que dans ceux de la science ou du sport. Montréal, ville cosmopolite d’environ deux millions d’habitants, joue un rôle de premier plan à l’échelle du Québec, et même du Canada.

Métropole du Québec, elle porte fièrement le surnom de ville de cent clochers. C’est en fait en raison du grand nombre d’églises, de chapelles, de temples et synagogues que l’on y dénombre. Plantée au cœur du Saint-Laurent et délimitée au nord par la rivière des Prairies, l’île de Montréal, sur laquelle se situee la ville, mesure près de 48 kilomètres de longueur pour 16 kilomètres de largeur. Ainsi il faut parcourir 120 kilomètres pour en fair la tour. Cette grande surface urbanisée compte plusieurs municipalités. Notamment Montréal, Montréal-Nord, Montréal-Est, Montréal-Ouest. Elles forment donc la communauté urbaine de Montréal. Celle-ci totalise 26% de la population du Québec. La grande agglomération de Montréal, quant à elle, regroupe plus de trois millions d’habitants.

Ville de Montréal-Est

Comme son nom l’indique, cette municipalité urbaine se situe dans la partie nord-est de l’île de Montréal. On y accède, de Montréal, par l’avenue Notre-Dame. Autrefois centre de raffineries de pétrole qui occupait un rang enviable parmi les villes industrielles du Canada, Montréal-Est, durement frappée au cours des années 1980 par les problèmes qui ont affecté cette industrie mondialement, a dû se tourner du côté des gouvernements pour éviter que le vaste marché de l’emploi qu’elle assurait ne se retrouve dans une situation catastrophique.

Par ailleurs, l’horizon des Montréalais de l’Est installations de nature portuaire et les cheminées occupent grandement. Elles sont souvent gigantesques. On y verra des raffineries de pétrole qui s’étirent sur de nombreux kilomètres. À l’origine, le territoire de cette ville faisait partie intégrante de ceux de Pointe-aux-Trembles et de Saint-Joseph-de-la-Rivière-des-Praires dont il se détache en 1910.

C’est grâce à l’initiative d’un homme d’affaires de Montréal, Joseph Versailles, président de la maison de courtier Versailles, Vidricaire et Boulais, qui achète en 1909 plus de 6 km2 de terrain pour créer un oasis de paix et de repos, que Montréal-Est prendra son essor. De 1910 à 1914, elle connaît des progrès importants. Mais la Première Guerre mondiale en paralyse l’économie. La survivance passera par l’industrie pétrolière, avec l’installation de la Queen’s Oil, devenue l’imperial Oil. Plus récemment, la Pétrolière Impériale, bientôt suivie de plusieurs autres compagnies. Un bureau de poste ouvert en 1911 prend le nom de Montréal East. On le fermera à une date inconnue. Alors que sur le plan religieux la paroisse de Saint-Octave voit le jour en 1919.

Montréal-Nord

Originellement, en 1845, puis en 1855, le gouvernement avait érigé ce territoire en municipalité de paroisse sous le nom de Sault-au-Récollet. Ce nom honorait le souvenir du père Nicolas Viel, un récollet. En 1625, il se noie un dernier saut ou chute de la rivière des Prairies, tout près de l’église. Il périt en compagnie de son fidèle néophyte Ahuntsic, récemment converti, qui a subi le même sort.

En 1915, une partie de cette localité, habitée depuis le XVIIe siècle, obtenait le statut de ville et prenait le nom de Montréal-Nord. C’est évidemment en raison de sa position géographique au nord-ouest de l’île de Montréal. Elle se situe en bordure de la rivière des Prairies. La ville de Saint-Léonard la borne au sud-est. Il s’agit de la dernière  « paroisse » de l’ensemble du Sault-au-Récollet à s’incorporer en ville. Cet ensemble comprenait, en plus de Montréal-Nord et de l’actuel quartier d’Ahuntsic, les villes de Saint-Michel, Saint-Léonard et Anjou.

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En 1967, on a localement avancé le projet de modifier cette dénomination estimée peu originale et fort banale sur le plan de l’histoire. À cette occasion, on met de l’avant les propositions de Bourget, en l’honneur de monseigneur Bourget, deuxième évêque de Montréal. Et encore de La Dauversière, pour marquer l’importance de l’un des fondateurs de Ville-Marie (Montréal), Jérôme Le Royer de La Dauversière. Sans toutefois que par la suite une décision ferme n’ait se prenne. Au bord de la faillite au sortir de la Dépression (1929), Montréal-Nord connaît par ailleurs, la tutelle gouvernementale de 1921 à 1958. Les Nord-Montréalais habitent l’une des municipalités urbaines les plus populeuses de la province, celle-ci occupant le cinquième rang.

Montréal-Ouest

Avec Westmount, Montréal-Ouest constitue un centre résidentiel par excellence dans l’île de Montréal. Une partie de la population très à l’aise de Montréal, formée de financiers, d’industriels, de commerçants, de professionnels viennent y goûter chaque jour le repos. Ils profitent donc de ce territoire situé loin de la vie tapageuse et agitée du centre de la Métropole. Située au sud-ouest de Westmount, à peu de distance dans le centre-sud de l’Île de Montréal, la ville, dont le territoire couvre 1,6 km2. Il se détache de Notre-Dame-de-Grâce-Ouest en 1897. Il portait le nom de Town of Montreal West en anglais, suivant la forme qui figure à la Gazette officielle, dans la version anglaise du texte constitutif. Entre 1894 et 1913, on identifiait le bureau de poste local sous l’appellation anglaise de Montréal West.

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Montréal la nuit
Montréal la nuit. Photographie par GrandQuebec.com.

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