Tempête de pluie et de grêle à Montréal le 18 juillet 1937

Une tempête de pluie et de grêle cause de gros dégâts sur l’île de Montréal, tout le long du lac Saint-Louis et particulièrement à Lachine

Jardins et potagers ravagés

Une violente tempête de vent, de pluie et de grêle, rendue plus terrible par les éclairs et la foudre, s’est abattue samedi après-midi sur la partie ouest de l’île de Montréal et a causé de gros dégâts dans toutes les municipalités qui longent le lac Saint-Louis, et particulièrement à Lachine où un immeuble a été complétement démoli.

La tempête a commencé vers 3 heures 15 de l’après-midi et a duré plus de trois quarts d’heure. Un garçonnet a été légèrement blessé et un homme a failli perdre la vie sous une remise de la ville de Lachine qui s’est soudain effondrée. Les jardins et les potagers ont été surtout endommagés par la grêle et plusieurs yachts de plaisance ont subi des dégâts.

La tempête s’est également fait sentir dans plusieurs autres endroits de la province, entre autres à Saint-?Jean-de-Matha. à Contrecœur et à Verchères, où des arbres ont été brisés par la foudre et le vent, cependant que les récoltes étaient en grande partie détruites par la grêle. À Saint-Jean-de-Matha, comté de Joliette, des gréions aussi gros que des œufs de poulette ont été trouvés plus tard dans les champs et sur les perrons.

Au parc Lasalle, à Lachine, la foudre a frappé un gros arbre qui est tombé sur une remise sous laquelle sept ouvriers s’étalent abrités. Au même moment, le vent emporta le toit d’un hangar situé à quelque distance de là et le transporta à quelques pieds seulement de la remise. Personne heureusement n’a été blessé.

L’ancien immeuble de l’Asbestos Manufacturing, dont la ville de Lachine se servait comme remise, fut complètement démoli. Le gardien, M. Walter Vincent, demeurant au 375, rue Sainte-Catherine, à Lachine, qui se trouvait à l’intérieur, s’en est titré avec un choc nerveux, « mais je me demande encore, déclara-t-il plus tard, par où j’en suis sorti ». Un garçonnet, Gilbert Beveridge, dont les parents demeurent au 69, dix-huitième avenue, à Lachine, a été blessé à la tète par un projectile quelconque, alors qu’il se baignait dans le bassin du parc LaSalle. Il a été pansé sur les lieux, puis a pu retourner chez ses parents.

Le vent a aussi renversé une allonge des établissements D.-N. Soden, Limitée, situés au 442, rue Victoria, à Lachine. À Caughnawaga, la grêle a brisé les glaces de plusieurs demeures et le vent a abattu un bon nombre d’arbres. Les municipalités suivantes ont été particulièrement atteintes : Ville-Saint-Pierre, Lachine, Dorval, Pointe-Claire, Sainte-Anne-de-Bellevue, Caughnawaga et Côte-de-Liesse.

Plusieurs arbres sont tomés sur la route à Stoney-Point, au point que la circulation dut y être interrompue durant plusieurs heures. Des groupes d’employés de la compagnie Bell et de la Montréal Light, Heat and Power Company, ont été dépêchés sur les lieux pour réparer aussitôt les dégâts avec le concours des employés de la ville de Lachine et des municipalités avoisinantes.

Heureux sauvetage

Deux jeunes gens qui réparaient le moteur de leur yacht, à quelque distance du rivage, sur le lac Saint?-Louis, ont été surpris par la tempête et ont été emportés pendant vingt minutes par le vent. Finalement, ils ont réussi à s’agripper à un yacht qui était ancré plus près du rivage et ont été secourus par des gens qui les ont aperçus du bord de l’eau.

Les deux rescapés, Gordon Raffigon, âgé de 20 ans, de Lachine, et Thomas Kirk, âgé de 24 ans, de Ville-Saint-Pierre, s’étaient malheureusement blessés d’abord en tentant de lutter contre le vent, puis en s’agrippant au yacht, et ont dû être transportés à l’hôpital Général de Lachine. Ils y ont été sommairement pansés, puis sont retournés chacun chez lui.

Plusieurs autres personnes ont été surprises sur l’eau par l’orage, dans la région de Montréal et le nord de la province, mais il n’y a eu, heureusement, aucune perte de vie.

À Saint-Jérôme, la foudre a considérablement endommagé la maison de M. A. Quenneville, sise à l’angle des rues Ouimet et Desjardins, un hangar situé dans la même rue a aussi subi des dégâts considérables et un transformateur du service des Incendies a été brisé, rue Fournier.

(C’est arrivé à Montréal le 18 juillet 1937).

Voir aussi :

Tempête du siècle. Phtoo de GrandQuebec.com.
Tempête du siècle. Photo de GrandQuebec.com.

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